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Maîtres et valets dans la comédie française - Exemple de Marivaux

Publié le 22/02/2012

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Le lien maître-serviteur se retrouve à tous les niveaux dans la société française hiérarchisée du XVIIIe siècle. Tous les sujets du royaume ont le roi pour maître. Tout paysan dépend d'un seigneur du village, qu'il appelle « notre maître ». Tout domestique dépend du chef de famille. De même, toute femme, si elle n'est pas veuve, dépend d'abord de son père, puis de son mari. Marivaux s'intéressera tout particulièrement aux relations valet/maître et servante/maîtresse dans ses pièces comme il a pu le faire dans L'Île des esclaves. Malgré tout, cette omniprésence n'est pas due au seul souci de représenter sur scène la société de son époque. Cela répond aussi à une nécessité spécifique au théâtre. En effet, pour que le public connaisse les pensées secrètes d'un personnage, il faut qu'il communique. Pour le dramaturge, le plus simple est d'accoler un double à chaque personnage, avec lequel l'échange libre des pensées permettra d'informer le public sur les sentiments et les pensées intimes d'un personnage. C'est ainsi que le serviteur en tant que confident naturel de son maître devient une nécessité théâtrale.
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« de la pièce parmi les moins originaux.En revanche, Figaro est un valet de comédie qui n'a pas seulement un rôle et une fonction, comme les autres valetscomiques, mais aussi une nature, un caractère ; il n'est pas un type dramaturgique mais un personnage dramatiquedans tous les sens du terme, personnage riche d'une véritable expérience qui lui a donné une certaine « épaisseur »: Figaro est un « valet » qui n'en est pas un.En effet, ce personnage, qui passe pour le modèle le plus achevé des valets de comédie, occupe un rôlegénéralement présenté comme « l'un des plus brillants du répertoire du valet de la comédie classique », qui n'estdonc pas véritablement un rôle de domestique : Figaro est surtout est surtout un ancien domestique.Dans la liste des personnages, Beaumarchais le définit comme « barbier de Séville » et ne mentionne même pas saprécédente qualité de valet d'Almaviva.

Du reste, il ne reviendra pas valet de son ancien maître, même si tout aulong de la pièce, il en assumera la fonction dramaturgique, le secondant et mettant son ingéniosité à son servicepour favoriser ses amours.

Figaro est un homme libre et indépendant, et c'est en tant que tel qu'il agit pour aiderAlmaviva et non parce qu'il doit se plier à la volonté de son maître ou dans l'espoir de toucher une hypothétiquerécompense.De fait, le rôle de Figaro est prépondérant dans la pièce.

Certes, il est beaucoup moins envahissant que les valetsde Molière par exemple (surtout si on le compare à Sganarelle, valet de Don Juan, véritable ombre de son maître).Pourtant, malgré cette apparente « invisibilité », c'est bien lui qui marque la pièce de son sceau.Tout d'abord, il donne son nom à la pièce (bien que de façon indirecte ou allusive puisque le titre ne révèle pas sonidentité mais sa qualité professionnelle), ce qui lui accorde une place centrale et prépare le spectateur à concentrerson attention sur lui.

D'autre part, il occupe une position stratégique dans le système des personnages, comme toutvalet, certes, mais surtout parce qu'il est indispensable à Almaviva pour se faire connaître de Rosine.

Surtout, dansle prolongement de cette idée, il laisse l'impression d'être, sinon omniprésent, au moins omnipotent, même si, dansles faits, ses actions sont assez rares et ne sont pas toujours efficaces.

Enfin, c'est à lui que revient la dernièreréplique de la pièce. Sujet désiré en échange : Ruy Blas ; Le Modele de la tragedie Classique nest pas. »

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