MARAT ET JUVÉNAL

« satire XIII que les Parisiens peuvent se reconnaî­ tre, au tableau qu'il fait de l'avarice, de la rapacité, de la fraude, de la friponnerie, de la perfidie, du bri­ gandage et des crimes de toute espèce qui souil­ laient Rome.

,, La XVIe Satire, si froide pourtant, retient l'attention de Marat, et provoque èrt lui une èrise de fureur, une hystérie de dénonciations: les privi­ lèges du prétorien, tels que les énumère Juvénal, lui remettent en pensée les brimades de certaine soldatesque non moins détestable, et qui se couvre de passe-droits, elle aussi.

· Marat traduit donc (fort largement) les vers 9 à 50 de cette XVIe Satire; puis il ajoute: « Qui ne croiroit que c'est là !;esquisse fidèle de la protet:tion et de l'impunité accordées aux pousse­ culs et aux · coupe-jarrets nationaux du général, contre vous, les citoyens non armés ? « Qui ne reconnaîtrait dans le tribunal militaire, dont parle Juvénal, cet infâme comité militaire, érigé provisoirement par nos municipaux ? On y voit sa perfidie politique, ses menées, ses artifices, pour soustraire au châtiment les st:élérats en uniforme.

Qui n'y retrouverait les honteuses ma­ nœuvres employées par ce comité, pour voiler les friponneries de Mondot, dénoncées par la section de Bondy, et ses vexations contre les soldats du centre .

du bataillon des Récollets ? Qui n'y rètrouverait les honteuses menées de ce comité pour cacher les escroqueries de Poissonnier, dit Dèsperrières, · dénoncées · par cent fournisseurs, et ses vexations contre les canonniers soldés ? Qui n;y trouverait. »