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Marivaux, La Double Inconstance, acte I, scène 4

Publié le 22/02/2012

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marivaux
Trivelin, justement, est un personnage qui est normalement ici, celui qui maîtrise la situation car, on l'a vu, les arguments d'Arlequin sont fonction de ceux de ce premier. Mais, on se rend vite compte que Trivelin est idiot et tourné en ridicule par Arlequin. En effet, la situation n'est pas du tout maîtrisée puisque, dès le début, Arlequin lui coupe la parole comme le montre les points de suspension à la fin de sa réplique ligne 4. Il a beaucoup de chose à dire mais Arlequin ne veut pas en entendre parler. Il a ses positions et Trivelin subit l'argumentation. Ses réflexions montrent son niveau intellectuel bas, et ses interjections prouvant l'évidence des réponses comme « Parbleu » (l.13) prouvent qu'il se considère tout de même bien au dessus d'Arlequin, croyant lui enseigner des choses fondamentales comme le fait qu'on ne peut être à deux endroits à la fois.
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« faire une sorte d'inventaire de tout ce qu'il a pour appuyer son argument et ainsi anticiper l'argument adverse en seposant des questions à lui-même et en y répondant comme par exemple lignes 37-38, « n'ai-je pas toutes mescommodités ? Oh mais je n'ai pas de carrosse ? Eh bien (en montrant ses jambes), je ne verserai point ».

Il concèdequ'il n'a donc pas de carrosse mais ses « bonnes jambes » (l.40) remplaceront ce manque.

Il n'est pas intéressé parcet accord pourtant largement mis en valeur par Trivelin. Trivelin, justement, est un personnage qui est normalement ici, celui qui maîtrise la situation car, on l'a vu, les arguments d'Arlequin sont fonction de ceux de ce premier.

Mais, on se rend vite compte que Trivelin est idiot ettourné en ridicule par Arlequin.

En effet, la situation n'est pas du tout maîtrisée puisque, dès le début, Arlequin luicoupe la parole comme le montre les points de suspension à la fin de sa réplique ligne 4.

Il a beaucoup de chose àdire mais Arlequin ne veut pas en entendre parler.

Il a ses positions et Trivelin subit l'argumentation.

Ses réflexionsmontrent son niveau intellectuel bas, et ses interjections prouvant l'évidence des réponses comme « Parbleu » (l.13)prouvent qu'il se considère tout de même bien au dessus d'Arlequin, croyant lui enseigner des choses fondamentalescomme le fait qu'on ne peut être à deux endroits à la fois.

Il rie de son interlocuteur le croyant niais d'après ladidascalie à la ligne 16 ; mais il se rend là idiot et ridicule, répondant à une question rhétorique ne nécessitant pasde réponses.

Enfin, son argumentation est mal structurée comme on peut le voir dans la phrase « un bon équipage,un bon carrosse, sans parler de l'agrément d'être meublé superbement » (l.31).

Ici, les meubles, n'ont d'utilitépuisqu'il nous parle de l'intérêt d'avoir un carrosse.

Cet argument est en réalité dans son ensemble inutile puisqueArlequin vient de lui dire qu'il se contentait de lui même.

Il a donc visiblement des problèmes de compréhension, ilrenforce lui même sa ridiculité.

Enfin, « quand il vous plaira, vous irez de l'une à l'autre » (l.20), montre soninstabilité d'esprit et contredit son argument, prouvant ainsi qu'il n'y a aucune raison d'avoir deux maisons.

Arlequinle critique ouvertement en disant qu'il est bête, avec « innocent que vous êtes » et un « grand nigaud »,accentuant ainsi sa débilité et son incompréhension face à l'utilisation de procédés stylistiques comme l'antiphrased'Arlequin.

En position faible finalement, concède alors quelques notions comme avec « je conviens » (l.29). Ainsi, Trivelin vient auprès d'Arlequin pour lui présenter tous les avantages d'un tel mariage.

Cependant, Arlequin ne se laisse pas faire et Trivelin se retrouve donc complètement désarmé. En opposition complète, Arlequin, paraît en effet dans cet extrait comme dans tous les extraits, comme quelqu'un d'astucieux et de malin.

Il utilise les faiblesses de l'adversaire pour argumenter en sa faveur, ses phrasesironiques et ses questions rhétoriques montrent son aisance d'argumentation.

Ses qualités sont nombreuses.

Lapremière est certainement l'humilité et la modestie quand il nous exprime son désintérêt face à la richesse (l.5).

Il secontente de ce qu'il a et ne peut être corrompu même avec une forte somme comme lui propose Trivelin avec« vous ignorez le prix de ce que vous refusez » (l.7).

Pour lui, la santé avec « porte bien » (l.5-6) et la survie avec« de quoi vivre » (l.6) est plus importante et alors la richesse n'est que futilité. Il va donc rapidement, se rendre compte qu'il peut se moquer de Trivelin très facilement.

Il est au début agacé comme le prouve son interjection « bon ! » (l.3) puis commence à le négliger comme le dis à la didascalieligne 8.

Puis il se moque finalement de lui en utilisant l'antiphrase, figure de style de l'ironie dans « Ah, que cela estbeau ! » (l.10).

« C'est à cause de cela que je n'y perds rien » (l.8) est pour lui une sorte de thèse utilisant leprésent de vérité générale et prouvant ainsi sa faculté de penser et de se faire une opinion stable.

Ses nombreusesquestions de déductions par rapport aux réponses de Trivelin lui permettent de lui faire entendre ce qu'il veut luifaire accepter et lui montrer son tort comme on peut le voir avec « à ce compte, je donnerai donc ma maîtressepour avoir plaisir de déménager souvent » (l.21-22).

C'est donc quelqu'un d'intelligent essayant de prouverl'absurdité des arguments de son interlocuteur complètement idiot et absurde.

Ne pouvant pas comprendre sessous-entendus, il va alors jusqu'à le critiquer ouvertement quand il répond à sa question qui ne demande pas deréponses.

Autre qualité d'Arlequin, il se contente de ce qu'il a et ne se laisse pas convaincre, il est intouchable etdifférent de certains comme le fait remarquer Trivelin dans sa réplique trahissant la surprise « Mais rien de voustouche, vous êtes bien étrange ! Cependant tout le monde est charmé » (l.23-24).

Ainsi, avec « je ne verseraipoint » (l.39) et l'emploi du présent de vérité général dans ses questions rhétoriques, sa position et sa prise deconscience de l'utilité ou non des choses paraît vraie depuis longtemps. On déduit donc des paroles d'Arlequin que celui-ci est très malin et habille.

Il a toute sorte de qualité et est presque un idéal de l'homme.

Cela lui donne de l'importance et Marivaux peut alors aisément dénoncer la populationà travers ses paroles et lui fait alors don de grandes qualités oratoires et intellectuelles.. »

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