Marot (littérature)
Publié le 25/02/2012
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Clément Marot (1496?-1544) se forma poétiquement à l'ombre des Grands Rhétoriqueurs; son père, Jean Marot, fut d'ailleurs l'un d'eux. Il eut une enfance studieuse, une jeunesse errante, fut attaché à diverses personnalités de la Cour, en particulier à Marguerite de Navarre, l'auteur de l'Heptaméron, puis à François Ier; fort libre dans ses moeurs, fort indépendant de caractère, il n'en penche pas moins vers la Réforme, jet ses sympathies lui attirent force déboires. La Sorbonne ne lui pardonne pas les traits de satire qu'il a lancés contre elle. Après l'affaire des Placards, il quitte précipitamment Paris pour la Cour de Nérac, auprès de sa protectrice, la Reine de Navarre; ....

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56 HISTOIRE DE LA LITTÉRATURE
piration et ses secrètes sympathies aux intérêts de sa
tranquillité et de sa fortune.
Son œuvre est vaste et diverse; elle varie selon l'évo
lution de son caractère, de ses idées, de sa culture, selon
les circonstances de sa vie;
par là, elle est éminemment
individuelle, sinon personnelle, et fort indépendante,
en somme, des traditions et des modes.
Si, en 1515, il débute dan son Temple de Cupido, en utilisant les
thèmes traditionnels, et dans sa première Épître au Roi, par les complications de rimes, s'il ne se débarrasse
jamais du jeu de mots, de l'équivoque, de l'allégorie, du moins en vient-il vite à une matière plus noble et plus intime, à une manière que l'esprit de la Cour
dépouille de ses oripeaux, avec la célèbre Épître à Lion J amel, surtout avec l'Enfer, âpre satire de la
justice et de la prison, et l'Épître au Roi pour avoir été dérobé.
L'imitation des textes sacrés élargit son
inspiration; il élève les pièces de circonstances par la
méditation, traduit ou paraphrase les Psaumes; sa
version devint le texte officiel des chants du protes tantisme français et fut longtemps considérée comme
le chef-d'œuvre de la poésie française.
Marot a la grâce
et l'aisance, une aisance trop relâchée, où la fermeté ne se rencontre que par hasard; mais il a de la sensibilité, une naturelle distinction d'esprit; peu de force dans la pensée, peu d'intensité dans les
sentiments; il vise haut, mais l'imagination n'a pas la
puissance nécessaire pour servir ses visées
et il se fait
des destinées de la poésie une idée trop modeste; si
la formule de Boileau.
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