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Mis´érables - commentaire une temête dans le crÂne

Publié le 11/05/2014

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Commentaire littéraire : extrait de « Tempête sous un crâne », Les Misérables, V. Hugo. 1.Il reculait maintenant avec une égale épouvante devant les deux résolutions qu'il avait prises tour à tour. Les deux idées qui le conseillaient lui paraissaient aussi funestes l'une que l'autre. - Quelle fatalité ! quelle rencontre que ce Champmathieu pris pour lui ! Être précipité justement par le moyen que la providence paraissait d'abord avoir employé pour l'affermir ! 2.Il y eut un moment où il considéra l'avenir. Se dénoncer, grand Dieu ! se livrer ! Il envisagea avec un immense désespoir tout ce qu'il faudrait quitter, tout ce qu'il faudrait reprendre. Il faudrait donc dire adieu à cette existence si bonne, si pure, si radieuse, à ce respect de tous, à l'honneur, à la liberté ! Il n'irait plus se promener dans les champs, il n'entendrait plus chanter les oiseaux au mois de mai, il ne ferait plus l'aumône aux petits enfants ! Il ne sentirait plus la douceur des regards de reconnaissance et d'amour fixés sur lui ! Il quitterait cette maison qu'il avait bâtie, cette chambre, cette petite chambre ! Tout lui paraissait charmant à cette heure. Il ne lirait plus dans ces livres, il n'écrirait plus sur cette petite table de bois blanc ! Sa vieille portière, la seule servante qu'il eût, ne lui monterait plus son café le matin. Grand Dieu ! au lieu de cela, la chiourme, le carcan, la veste rouge, la chaîne au pied, la fatigue, le cachot, le lit de camp, toutes ces horreurs connues ! À son âge, après avoir été ce qu'il était ! Si encore il était jeune ! Mais, vieux, être tutoyé par le premier venu, être fouillé par le garde-chiourme, recevoir le coup de bâton de l'argousin ! avoir les pieds nus dans des souliers ferrés ! tendre matin et soir sa jambe au marteau du rondier qui visite la manille ! subir la curiosité des étrangers auxquels on dirait : Celui-là, c'est le fameux Jean Valjean, qui a été maire à Montreuil-sur-mer ! Le soir, ruisselant de sueur, accablé de lassitude, le bonnet vert sur les yeux, remonter deux à deux, sous le fouet du sergent, l'escalier-échelle du bagne flottant ! Oh ! quelle misère ! La destinée peut-elle donc être méchante comme un être intelligent et devenir monstrueuse comme le c?ur humain ! 3.Et, quoi qu'il fît, il retombait toujours sur ce poignant dilemme qui était au fond de sa rêverie : - rester dans le paradis, et y devenir démon ! rentrer dans l'enfer, et y devenir ange ! 4.Que faire, grand Dieu ! que faire ? 5.La tourmente dont il était sorti avec tant de peine se déchaîna de nouveau en lui. Ses idées recommencèrent à se mêler. Elles prirent ce je ne ...

« Introduction Le   roman   de   Victor   Hugo   intitulé  Les   Mis érables ,   paru   en   1862,   met   en   sc ène   de   nombreux personnages aux prises avec la mis ère sociale, la pauvret é, mais aussi la mis ère   morale, le vice et la d élinquance, en France sous la Restauration et la Monarchie de Juillet.

  Le personnage de Jean Valjean incarne cette mis ère au d ébut du roman.

   Celui­ci raconte  à   la   fois   la   transformation   sociale   et   morale   du   personnage,   d éclench ée   par   la   rencontre   positive de Mgr Myriel,  évêque     de Digne bon et g énéreux. Mais dans le chapitre 3 du livre   VII de la premi ère partie intitul é     «   Temp ête sous un cr âne   », Jean Valjean est en  équilibre   entre   la   tentation   d’accomplir   le   bien   par   honn êtet é  ou   d’accomplir   une   action   coupable.

    Nous sommes en 1823, il s’est enfui du bagne de Toulon en 1815, il a fond é une usine de   verroterie. Il  est devenu un notable respectable, riche, bienfaisant et aim é dans la ville de   Montreuil   sur   Mer   sous   la   fausse   identit é  de   M.

  Madeleine.

  Une   p érip étie   veut   qu’un   mis éreux, Champmathieu,    soit pris pour lui et risque d’ être condamn é au bagne  à sa place   s’il ne se d énonce pas pour l’innocenter. Jean Valjean se trouve devant un dilemme   : vivre   dans la honte et le remords ou se d énoncer et avoir la conscience en paix   ? La situation est   d’autant   plus   cruelle   et   dramatique   que   Jean   Valjean   conna ît   le   prix   du   bonheur   auquel   il   devrait renoncer. Dans ce passage, devant ce cas de conscience, il envisage la possibilit é   de se rendre  à la justice. Mais cela le plonge dans le d ésarroi. Nous verrons par quels moyens le narrateur exprime ce d ésarroi et le fait partager   au lecteur. I.

                                        La  compassion du narrateur pour son personnage a.

              Une plong ée dans la conscience tourment ée de Jean   Valjean ­Ce passage constitue une pause dans le r écit, il  ne se passe rien. Le temps et le   monde ext érieur sont en retrait. Aucun geste du personnage n’est mentionn é, qui am ènerait   le lecteur  à le voir de l’ext érieur. Le cœur de ce passage est en effet un   long  paragraphe   (paragraphe   2)   qui   semble   enfermer   le   lecteur   dans   la   conscience   du   personnage.

  L’utilisation du  point de vue interne  soulign é par les verbes «   consid érer   » et «   envisager   »   nous   permet   en   effet   d’assister   au   monologue   int érieur   de   Jean   Valjean.

  Comme   Jean   Valjean,   le   lecteur   est   enferm é  dans   ce   dilemme   cruel.

  La   profondeur   et   la   dur ée   de   la   r éflexion sont sugg érées par la longueur du paragraphe. ­L’utilisation   du   discours   indirect   libre   renforce   cette   impression   :   la   voix   du     narrateur   prend   en   charge   les   pens ées   de   Jean   Valjean,   semble   les   faire   entendre   en   Commentaire littéraire : extrait de « Tempête sous un crâne », Les Misérables, V.

Hugo. 2. »

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