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Mises en scène du « Jeu de l'amour et du hasard »

Publié le 30/06/2015

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amour

Dans les cinquante dernières années le théâtre de Marivaux a été à la fois redécouvert et enrichi. Redécouvert parce que la longue tradition du « Marivaux d'intérieur « a été battue en brèche par des metteurs en scène comme Jean-Louis Bar­rault qui ont renoué avec le « jeu italien «. La pantomime a de nouveau accompagné ou suppléé le verbe suivant le désir exprimé par Marivaux lui-même dans les Serments indiscrets (II, 10) : « Il y a des manières qui valent des paroles ; on dit "je vous aime" avec un regard, et on le dit bien.

Par ailleurs la vision du Jeu a été profondément renouve­lée par des interprétations résolument réalistes. Dans les décors et les objets du spectacle, des éléments très prosaï­ques ancrent la pièce dans une réalité sociale qui avait été jusque-là ignorée. Cette préoccupation du détail réaliste fut parfois jugée puérile : ainsi dans une reprise du Jeu en 1939 le rideau se levait au premier acte sur Silvia tricotant tandis que Lisette brodait sur un tambour ; à ces activités « ména­gères « s'opposait l'entrée de Mario paraissant en scène por­teur de dessins qu'il affectait de regarder.

Des metteurs en scène comme Planchon ou Chéreau for‑

mulent l'idée que les comédies de Marivaux sont sous-tendues par le jeu des antagonismes sociaux et cette fois, la comédie « irréelle « devient comédie de moeurs. Ce ne sont plus des caractères qui s'affrontent mais des conditions iné­gales. Dans cette perspective, à la télévision, Marcel Bluwal a « voulu tirer l'oeuvre du marivaudage bien connu' «. Avec des acteurs remarquables comme Danièle Lebrun (Sil­via), Jean-Pierre Cassel (Dorante), Claude Brasseur (Arle­quin) et Françoise Giret (Lisette), il a voulu peindre un monde où « le rapport entre maîtres et serviteurs ressem­blât un peu à celui des grandes plantations de Louisiane avant la guerre de Sécession «. Pour créer ce monde particulier, Marcel Bluwal a tourné le Jeu dans le Val-de-Loire, dans un château et un grand parc sans clôture, multipliant ainsi les lieux des rencontres, des surprises et des confrontations.

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« comme un monde irréel, hors du temps, comme une pure création verbale.

L'esprit même du spectacle initial a ainsi été transformé.

Le personnage d'Arlequin a été, par exem­ ple, remplacé par un personnage francisé et moins fantai­ siste, Pasquin.

(C'est le cas en 1885 à l'Odéon où le jeune Duard est remarqué dans ce rôle.) C'est d'ailleurs à la Comédie-Française qu'ont lieu les représentations les plus célèbres du Jeu au cours du 19" siècle.

Les grandes comédiennes de l'époque, parmi lesquelles la fameuse Mlle Mars, vont s'illustrer dans le rôle de Silvia.

C'est dans ce même rôle que la grande Sarah Bernhardt fait ses débuts le 19 octobre 1866.

Plus récemment on peut nom­ mer Marie Bell (1936), Hélène Pcrdrière (1955) ou Anne Car­ rère ( 1960).

Le personnage de Dorante a attiré également des acteurs célèbres comme Pierre Fresnay ( 1920) ou Julien Bertheau ( 1953 ).

LE RENOUVEAU Dans les cinquante dernières années le théâtre de Marivaux a été à la fois redécouvert et enrichi.

Redécouvert parce que la longue tradition du ,, Marivaux d'intérieur ,, a été battue en brèche par des metteurs en scène comme Jean-Louis Bar­ rault qui ont renoué avec le. »

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