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MOLIÈRE LA CRITIQUE DE L'ÉCOLE DES FEMMES L'IMPROMPTU DE VERSAILLES

Publié le 13/06/2015

Extrait du document

MISE EN SCÈNE

19.      Il faut souligner ici les difficultés de la mise en scène. Au cours de cette longue scène se succèdent des répliques et des tirades qui ne permettent pas de faire appel au comique de gestes qui reposerait le spectateur, puisqu'il s'agit pour chacun des acteurs d'exprimer ses idées.

Élise, Uranie, le Marquis et Climène, assis en demi-cercle, regardent Lysidas et Dorante. Les deux contradicteurs, au centre du spectacle, restent debout du début à la fin de la scène, pendant que Lysidas reste silencieux, montrant que le débat ne le concerne pas ; il se tient à l'écart de tous dans une partie de la scène où l'action ne se déroule pas. Pendant la répétition de « tarte à la crème «, le Marquis, assis jusque-là, pourrait se lever, faire de grands gestes avec son chapeau, se déplacer bruyamment en tous sens et ponctuer chacune de ses « répliques « d'un petit rire de satisfaction. Même chose au moment du «la, la, la, la, lare «.

À la ligne 182, lorsque Climène prononce « Hé ! «, elle pourrait se lever et esquisser un petit salut à l'égard d'Élise qu'elle remercierait de son compliment.

À partir de la ligne 353 où commence le véritable débat sur L'École des femmes, la construction rythmique utilisée par Molière pourrait être rendue ainsi : Lysidas parle, puis, de façon assez mécanique, chacun de ses partisans se lève pour prononcer sa réplique puis s'assied, tandis que le suivant se lève, et ainsi de suite. Même jeu de scène ensuite lorsque Dorante parle.

 

20.      Molière propose, par la bouche d'Uranie, de faire une «petite comédie« de cette dispute, car il a conscience de l'importance des propos échangés : en cherchant à se disculper auprès de ses détrac­teurs, il a donné ses lettres de noblesse à un genre considéré jusque-là comme subalterne, la comédie, et a mis en place des personnages appelés à devenir des types et des symboles de son théâtre (prudes, hypocrites, précieux, etc.). Il sait qu'il est à un tournant décisif de sa carrière et qu'il ne doit rien négliger pour la mener à bien.

Cette suggestion crée un effet de distanciation sur le spectateur, lui rappelant qu'il assiste à la représentation d'une représentation. Ce procédé de mise en abyme, déjà utilisé avant Molière (cf. La Comédie des comédiens de Gougenot, 1631 ; La Comédie des comédiens de Scu­déry, 1635 ; L'Illusion comique de Corneille, 1636 ; Le Véritable Saint-Genest de Rotrou, 1646 ; La Comédie sans comédie de Quinault, 1655 ; La Comédie de la comédie de Dorimond, 1660), est un procédé courant aussi bien au théâtre (cf. Le Soulier de satin de Claudel, 1921 ; L'Im­promptu de Paris de Giraudoux, 1937 ; L'Impromptu du Palais-Royal de Cocteau, 1962) qu'au cinéma (cf. La Nuit américaine de Truffaut, 1973).

ÉCRITURE

14.      Lignes 140 à 159 : les mots « tarte à la crème « sont répétés treize fois en douze répliques et perdent donc leur sens originel qui était de prouver l'innocence d'Agnès. Dans ce passage de La Critique, Molière utilise à des fins comiques l'habitude que les marquis avaient pris d'en user par dérision.

Lignes 177 à 183 : le commentaire au sujet de « s'encanaille « permet de railler un néologisme précieux.

Lignes 479 à 487 : l'emploi systématique et répété des « la, la, la, lare « du Marquis.

15.      Maximes relevées dans les répliques de Dorante et Uranie. Ura­nie : « N'allons point nous appliquer nous-mêmes les traits d'une censure générale« (1. 106-107) ; «Toutes les peintures ridicules qu'on expose sur les théâtres doivent être regardées sans chagrin de tout le monde. Ce sont miroirs publics, où il ne faut jamais témoigner qu'on se voie ; et c'est se taxer hautement d'un défaut, que se scandaliser qu'on le reprenne« (I. 108 à 113). «La tragédie, sans doute, est quel­que chose de beau quand elle est bien touchée ; mais la comédie a ses charmes, et je tiens que l'une n'est pas moins difficile à faire que l'autre« (1. 188 à 192) ; «C'est une étrange chose de vous autres, Messieurs les poètes, que vous condamniez toujours les pièces où tout le monde court, et ne disiez jamais du bien que de celles où personne ne va « (1. 267 à 270) ; « Ceux qui parlent le plus des règles, et qui les savent mieux que les autres, font des comédies que personne ne trouve belles« (1. 299 à 301).

 

Dorante : « C'est une étrange entreprise que celle de faire rire les honnêtes gens« (1. 213-214) ; «On peut être habile avec un point de Venise et des plumes, aussi bien qu'avec une perruque courte et un petit rabat uni « (1. 233 à 235) ; «Je voudrais bien savoir si la grande règle de toutes les règles n'est pas de plaire, et si une pièce de théâtre qui a attrapé son but n'a pas suivi un bon chemin « (1. 292 à 295) ; « Ne consultons dans une comédie que l'effet qu'elle fait sur nous « (1. 308 à

COMMENTAIRE LITTÉRAIRE

LA CRITIQUE DE L'ÉCOLE DES FEMMES

Scène 1  ........................................................................................... 7

Scène 2  ........................................................................................... 9

Scène 3 .........................................................................................  10

Scène 4 .........................................................................................  14

Scène 5 .........................................................................................  16

Scènes 6 et 7 ................................................................................  20

Bilan.............................................................................................. 29

L'IMPROMPTU DE VERSAILLES

Scène 1 .........................................................................................  31

Scène 2 .........................................................................................  34

Scène 3 .........................................................................................  37

Scène 4 .........................................................................................  39

Scène 5 .........................................................................................  41

Scènes 6 à 11................................................................................. 48

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