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Mon rêve familier de Verlaine

Publié le 20/03/2011

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verlaine

Ce poème est un sonnet en alexandrin dont chacune des rimes sont embrassés. Ce poème est typique du symbolisme car il veut montré des images, des symboles,etc…    Le " je " de l'auteur s'adresse à un " tu " inconnu qui pourrait aussi bien être lui même (soliloque). Il s'oppose au elle qui introduit le récit du rêve. Verlaine reprend le " je " qui rappelle le mal-être chanté par les romantiques, pour nous suggérer peut-être que seul un être idéal pourrait déchiffrer son cœur, partagé entre les hommes et les femmes.    Verlaine accentue sa présence à travers les multiples adjectifs possessifs à la première personne, mon front, mon cœur. Ces adjectifs renforcent l'idée que le poète est bien le principal personnage du texte.    Les répétitions sont souvent d'apparentes maladresses mais ici elles produisent un effet d'envoûtement pour mieux nous faire pénétrer le charme de la parole. La conjonction et qui apparaît6 fois dans la première strophe crée l'effet d'une berceuse rythmique. La seconde répétition " elle seule " dans le second quatrain connote à la fois le soulagement et le regret, soulagement pour Verlaine d'avoir trouvé même si ce n'est qu'en rêve l'harmonie faite d'amour, de douceur et de compréhension, même s'il ne s'agit que d'un stéréotype de femme-mère et de femme-femme, mais aussi regret qu'il n'en existe qu'une seule qui puisse l'aimer et le comprendre.    Par l'exclamation " hélas ", Verlaine déplore peut-être qu'une seule personne et qui plus est appartenant au monde onirique puisse l'aimer et le comprendre, mais rien dans le texte ne nous permet de l'affirmer. Il peut également déplorer que cette femme appartient au royaume des morts, et dans ce cas sa créature de rêve ressemble plus à un ange. Les deux interrogations nous confirme dans cette voie. Il ne s'agit pas du rêve d'une rencontre possible mais au contraire de celui d'une rencontre impossible. La femme de Verlaine manque de précision, elle est envisagée d'une façon globale et abstraite.    Verlaine n'a pas trouvé dans sa vie la femme qu'il cherche. Son existence est onirique, elle est immatérielle, Verlaine ne se souvient même pas de son physique. Si au fil de la progression, on observe la femme en tant que terme constant du poème, elle passe dans le vers 2 du rôle de " femme inconnue " a celui d'un sujet d'amour " que j'aime " puis d'un sujet aimant " qui m'aime ". Dans le dernier tercet, elle s'éloigne complètement " des voix qui se sont tues ".    Il n'est pas question d'une femme en particulier mais de la femme en général. Elle n'est pas nommée parce qu'elle n'a pas d'identité, parce qu'elle reste floue. Observons que sa figure féminine ne revêt pas mille visages successifs mais que subtilement s'opèrent des variations légères d'un rêve à l'autre " ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre ".    Verlaine a enfin trouvé dans son rêve l'harmonie faite d'amour, de douceur et de compréhension " et qui m'aime " " elle me comprend ". C'est un stéréotype de femme mère et de femme-femme soumise et pleine de compassion.    Cette femme rêvée apparaît dans les vers 11 à 14 sous le signe de la mort " étrange et pénétrant ". En effet ce rêve ne se déroule pas de façon classique, superficielle sur l'écran des nuits de Verlaine mais poursuit le poète au delà du rêve et s'installe en lui au point de l'envahir. L'idée de mort, des défunts n'est que suggérée, atténuée par l'euphémisme du silence, " les aimés que la vie exila " et " des voix qui se sont tues ".    Mon rêve familier est l'occasion pour Verlaine d'évoquer la dure condition de poète meurtri par son hyper sensibilité et de parler de lui même. Verlaine s'est caché derrière la femme qui lui apparaît dans son " rêve familier " pour nous concentrer sur son sort et nous faire connaître son drame intérieur.   

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« CONDITIONS DE PUBUCATION Le 28 avril 1866, la revue Le Parnasse contemporain publie six pièces de Verlaine que l'on retrouvera dans les Poèmes saturniens.

«Mon rêve familier» se situe le dernier dans le périodique.

Les Poèmes saturniens sont édités cette même année chez Alphonse Lem erre.

L'achevé d'imprimer porte la date du 20 octobre 1866, mais ce n'est que le 17 novembre que le Jour­ nal de la Librairie enregistre le recueil.

Dans l'ordonnancement définitif du texte,« Mon rêve fami­ lier» se situe dans la première section du recueil intitulée « Melancholia » et occupe la sixième place.

Du vivant de Verlaine, le recueil des Poèmes saturniens a été réédité en 1890 et en 1894 chez Vanier.

Outre la pré­ sence de «Mon rêve familier)) dans ces deux rééditions, comme dans toutes celles qui leur seront postérieures, ce poème figure dans Choix de poésies, ouvrage édité par la Bibliothèque Charpentier en 1891.

VARIANTES Vers 11: dans l'édition de 1891 on peut lire: «Comme ceux des aimées ...

)).

Il s'agit très vraisemblablement d'une faute d'inattention encore que l'emploi d'un féminin ne soit pas incohérent.

PREMIER REGARD «Mon rêve familier» est 1 'un des textes les plus célèbres de Verlaine.

Même quand on demandait à l'auteur de réciter le poème de lui qu'il préférait, c'est celui-là que, spontané­ ment, il se mettait à déclamer.

Tout d'abord, sur le plan lexi­ cal (ou du vocabulaire), on constate une grande économie de moyens.

La langue est simple, fluide, transparente et le jeu des répétitions confère à ce poème un rythme et une musique qui en facilitent la mémorisation.

Il se retient faci­ lement, un peu à la manière d'une rengaine.. »

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