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Mon rêve familier -Verlaine

Publié le 09/02/2011

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verlaine

La femme joue le role d'une compagne qu'il n'aurait jamais eu, meme imaginaire.

Chacun peut donc, par le biais de ce «rêve familier», imaginer la femme inconnue de son choix. La grande force de ce texte réside, en particulier, dans le fait qu’il est ouvert, qu’il n’impose rien, aucun morphotype féminin déjà taillé sur mesure dans sa réalité physique, pas même une silhouette ou encore un parfum spécifique. L’idée de la femme, la femme telle qu’en elle-même, l’emporte sur une vision singulière. C’est toute la différence qu’il y a entre une nature morte et une toile non figurative. Or, dans ce poème, Verlaine a fait œuvre de peintre du rêve. Et le rêve n’est-il pas un vaste territoire abstrait qui n’impose aucune règle et qui épouse toutes les exigences de l’imaginaire?

Le poète tient à ce que le lecteur soit logé à la même enseigne que lui. En effet, il ignore tout de cette femme qui peut déambuler dans le rêve de chacun de nous. Il ne sait même pas si elle est « brune, blonde ou rousse » et il ignore jusqu’à «son nom». Le lecteur, bercé par le rythme lancinant et répétitif du texte, devient rapidement le complice de Verlaine. S’il se lance sur la piste de l'« inconnue» à la recherche des premiers indices, il ne doit compter que sur les ressources de son imaginaire. Car le poète propose des repères qui n’en sont pas. Il convient donc, pour conduire l’enquête, de s’investir dans le rêve qu’il donne à partager.

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« CONDITIONS DE PUBUCATION Le 28 avril 1866, la revue Le Parnasse contemporain publie six pièces de Verlaine que l'on retrouvera dans les Poèmes saturniens.

«Mon rêve familier» se situe le dernier dans le périodique.

Les Poèmes saturniens sont édités cette même année chez Alphonse Lem erre.

L'achevé d'imprimer porte la date du 20 octobre 1866, mais ce n'est que le 17 novembre que le Jour­ nal de la Librairie enregistre le recueil.

Dans l'ordonnancement définitif du texte,« Mon rêve fami­ lier» se situe dans la première section du recueil intitulée « Melancholia » et occupe la sixième place.

Du vivant de Verlaine, le recueil des Poèmes saturniens a été réédité en 1890 et en 1894 chez Vanier.

Outre la pré­ sence de «Mon rêve familier)) dans ces deux rééditions, comme dans toutes celles qui leur seront postérieures, ce poème figure dans Choix de poésies, ouvrage édité par la Bibliothèque Charpentier en 1891.

VARIANTES Vers 11: dans l'édition de 1891 on peut lire: «Comme ceux des aimées ...

)).

Il s'agit très vraisemblablement d'une faute d'inattention encore que l'emploi d'un féminin ne soit pas incohérent.

PREMIER REGARD «Mon rêve familier» est 1 'un des textes les plus célèbres de Verlaine.

Même quand on demandait à l'auteur de réciter le poème de lui qu'il préférait, c'est celui-là que, spontané­ ment, il se mettait à déclamer.

Tout d'abord, sur le plan lexi­ cal (ou du vocabulaire), on constate une grande économie de moyens.

La langue est simple, fluide, transparente et le jeu des répétitions confère à ce poème un rythme et une musique qui en facilitent la mémorisation.

Il se retient faci­ lement, un peu à la manière d'une rengaine.. »

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