Montaigne, Essais, « Des Cannibales », I, 31 Questions sur le texte 1) Quelle thèse l'auteur développe-t-il dans ce texte ?

« Des lignes 27 à 32, Montaigne conclut son raisonnement en reprenant ses arguments : ces nations sont « barbares » pour avoir « fort peu reçu de l’ esprit humain , et êt re encore fort voisines de leu r naïveté originelle ».

Il ouvre sa réflexion en regrettant que la « connaissance » que nous détenons n’ait pas été plutôt accordée à « des hommes qui en eussent su mieux juger que nous ».

Montaigne cherche à nous convaincre par un ton ferme qui reflète sa certitude comme le montre les modalisateurs « Comme de vrai », « A la vérité ».

Il emploie le présent de vérité générale qui renforce l’idée que son raisonnement est juste et a une portée générale et universelle. Il emploie également le registre didactique : Montaigne définit les termes qu’il emploie, et illustre ses arguments par des exemples précis et imagés, en employant des comparaisons : « Ils sont sauvages, de même que nous appelons sauvages… ».

Il utilise aussi l’emp hase : « Là où (…) Là est… » (anaphore), « Ce sont eux que… », « Ce n’est pas… », « rien », « chacun », « partout », des adverbes d’intensité comme « tant », « toute noble… ».

Ces procédés d’insistance et de répétition renforce nt son degré de conviction. 3) Le mot « barbare » est « ce qui n’est pas de son usage » : nous rejetons ceux qui n’ont pas les mêmes usages que nous et nous les qualifions de barbares.

Montaigne rejette la vision ethnocentriste de l’homme. Le mot sauvage comprend deux sens : « qui p rovient de la nature » et « qui commet des actions violentes, cruelles , barbares » : les indigènes sont sauvages pour Montaigne car ils sont proches d’un état naturel.

Les colonisateurs sont jugés « sauvages » car ils sont violents et cruels et altèrent le bon naturel des indigènes. 4) Les vers latins ainsi que la référence à Platon expriment l’idée que l’état naturel primitif est plus fructueux que la culture.

Montaigne s’appuie sur la langue latine et un auteur grec pour appuyer son propos : au XVIème siè cle, l’ Antiquité est considérée comme un modèle de perfection.

Cette période plus ancienne e st plus proche de la nature que celle de Montaigne, et raisonne forcément mieux, car elle n’est semble -t-il pas encore corrompue.. »