Devoir de Philosophie

MUHLFELD Lucien : sa vie et son oeuvre

Publié le 24/11/2018

Extrait du document

MUHLFELD Lucien (1870-1902). Figure littéraire bien oubliée aujourd’hui, Lucien Muhlfeld appartient à une génération qui cherche sa voie et croit la trouver dans une sorte de naturalisme faisandé et élégant. Lecteur et critique attentif, Muhlfeld est pourtant mieux qu’une curiosité littéraire : en plus d’articles critiques nourris et lucides, Lucien Muhlfeld est en effet l’auteur de trois romans dont les facilités n’excluent ni la couleur ni les bonheurs d’écriture.

 

Critique et romancier, Lucien Muhlfeld est né à Paris. Après un bref passage à la Sorbonne, où il est sous-bibliothécaire, il devient très jeune le secrétaire de rédaction de la Revue blanche, dont il est aussi le critique

 

littéraire. Grâce à cette position, il acquiert bientôt une certaine notoriété : on a de l’estime pour ce petit homme roux à lunettes qui ne mâche pas ses mots. Certains lui reprochent son côté dogmatique, son souci de faire une critique « scientifique » ou du moins sérieuse, et Léon Blum, qui lui succédera à la Revue blanche, pourra même parler de son « purisme sévère et parfois même un peu étroit ». Mais d’autres, au contraire, apprécient sa ferveur à défendre les auteurs qu’il aime : Barrés, qu’il appelle « le plus maître écrivain de langue française », Anatole France, Paul Adam, mais aussi Zola, Mallarmé, les Goncourt, le vieux Verlaine ou le jeune Gide. Les lecteurs de Muhlfeld apprécient également un style dont on reconnaît généralement qu’il est élégant, fin, bien-disant, avec parfois des recherches « goncourtistes ». Muhlfeld quitte la Revue blanche sans cesser d’y écrire; il est devenu un collaborateur habituel de VEcho de Paris. Il publie alors le Monde où Von imprime (1897), et trois romans : le Mauvais Désir (1899) est l’histoire d’une jalousie; la Carrière d'Adrien Tourette (1900) conte la déchéance d’un éternel perdant; VAssociée (1903) évoque les aspirations intellectuelles et sociales déçues d’une femme de grand médecin. Muhlfeld, écrivain reconnu, a épousé une femme qui reçoit dans son salon une partie de l’élite intellectuelle de l’époque : c’est donc un homme à la carrière prometteuse qui meurt à trente-deux ans, emporté par une fièvre typhoïde.

Liens utiles