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Nancy Huston reflets dans un oeil d'homme

Publié le 26/04/2015

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2445858-92456000Nancy Huston : Reflets dans un oeil d'homme Introduction: L'égalité des sexes est un sujet omniprésent dans notre société actuelle. Bien que la condition des femmes ait été fortement améliorée, la domination de l'homme persiste. Fait biologique ou social ? L'écrivaine canadienne et féministe engagée, Nancy Houston, s'intéresse à l' « histoire » de la femme par rapport à l'homme. Dans son oeuvre, reflets dans un oeil d'homme, elle s'intéresse à comment la femme est prédisposée à être dominée par l'homme. « On ne nait pas femme, on le devient ». En abordant un vocabulaire très direct et très réaliste, elle défie courageusement la théorie du genre. Biographie de l'auteur : Nancy Huston est née le 16 septembre 1953 à Calgary au Canada. Elle vécut une enfance difficile, elle grandit sans sa maman quitta le foyer familial pour aller faire sa vie ailleurs alors qu'elle n'avait que six ans. Elle décrira plus tard son lien maternel « lien d'absence, exclusivement nourri d'imaginaire et d'évocations » à travers les mots et les lettres que celle-ci lui enverra. En dépit de la gravité de cette perte, Nancy fera de cet abandon une force majeure, ce sera l'une de ses principales inspirations. Elle rejoint son père qui vit dans le New Hampshire aux Etats-Unis à l'âge de 15 ans.  À cette époque, c'est avant tout le souvenir impérissable et traumatisant du départ de sa mère qui déclenchera chez elle l'intérêt puis l'amour de la littérature. C'est en 1973, alors qu'elle a 20 ans, que la jeune femme arrive en France. Elle devient l'élève du célèbre écrivain et sémiologue français, Roland Barthes. Participant, à la fin des années 70, au Mouvement de Libération des Femmes, elle commence à écrire quelques essais pour le compte de cette organisation ainsi que pour des journaux de femme. Mais c'est à travers son statut et son travail de romancière qu'elle a rendez-vous avec le succès et la notoriété. Il faudra attendre le début des années 90 pour voir la romancière gagner la reconnaissance du public. Nancy Huston est l'une des seules écrivaines à traduire elle-même ses romans, ce qui fait d'elle encore une fois quelqu'un d'unique. Elle approuve même que ce « travail de traduction » pouvait améliorer ses textes. Elle a notamment gagné plusieurs prix officiels et professionnels. En 2006, elle sort l'une de ses plus grands romans « ligne de faille » et c'est six ans plus tard qu'elle publiera « reflets dans un oeil d'homme » où elle décortique la femme occidentale sous toutes ses coutures, marquant aussi l'échec du féminisme face à une société d'hommes dominants. Elle est mariée à Tzvetan Todorov, philosophe, linguiste et sémiologue français. Elle passe son temps entre Paris et le Berry où elle s'est installée avec son mari. Table des matières : Avant-Propos ATAVISMES ET AVATARS Une fécondité dotée de sens L'évolution est lente Le Malin Les atavismes perdurent ´´J'aime regarder les filles´´ Signature génétique ELLE GRANDIT, LA PETITE La première image Dédoublement Schrecklich Façons de voir Make-up, make believe Le regard incestueux ADOLESCENCE : DANGER A l'orée du désir Dangers de garçons, dangers de filles Le miroir ennemi Nin devient coquette Des filles dans la rue La pute et le caïd GENRE, QUAND TU NOUS TIENS Une théorie angéliste Et la sexualité queer ? Mâles coquets Moins regardantes, les femmes ? Mes amis ''machos'' Une théorie irresponsable BEAUTÉ ET VIOLENCE Unisexe, version baba cool La beauté féminine est une agression Piètre mannequin Piètre hôtesse La beauté féminine suscite l'agression La tragédie Seberg Femmes sacrifiée Enfance de chacun, et de l'espèce CHANGEMENTS DE CODE Lumières de l'exil Nin devient ''francaise'' La cible désarçonnée Le mur de colère Fissures dans le mur Changement de donne PLUS SUJET ET PLUS OBJET Make-up bis Le dédoublement dédoublé Féminines ou féministes ? La Belle Baigneuse L'anorexie remplace l'hystérie Le corps remplace la maison Exit la fécondité Double bind de la modernité Le mannequin et la putain LE NU CÔTÉ FEMMES Croqués et croquants Se montrer nue par besoin d'argent ... par indifférence ... par angoisse ... par curiosité ... par plaisir LE NU CÔTÉ HOMMES Le peindre et son modèle Hommes modèles Art versus pornographie L'IMAGE FAITE CHAIR, LA CHAIR FAITE IMAGE Cendrillon et Petit Chaperon Rouge Le faux modèle Glissements progressifs Quelle liberté ? Quelle symétrie ? Quelle indifférence ? ENSEIGNEMENT DES PUTES ''O'' a été bébé Mort et vie de Nelly Arcan Nelly nihiliste Quelques idées reçues mordent la poussière BABY OR NOT BABY L'escalier Un bâton dans la roue de l'unisexe Etre mère c'est être dans le temps ... Ne pas être mère aussi Bébés congelés Maternité refusée... ... écartée ... interrompue ... empêchée ... massacrée PUTES DE MÈRE EN FILLE Tillie et Jazzlyn Prostituées et coeurs de mère Service obligatoire ? PAUVRES HOMMES (AUSSI, PARFOIS) Cachez ce sein La femme canon La Ballade de l'impossible La bonne distance Vers une nouvelle théorie du machisme AU-DELÀ DU MIROIR... Jardins de la Citadelle Beauté et sucre Intelligent design à la française Maternité sans reflet Plus ça change... Ça se travaille Bibliographie Quelques reflets de Reflets... Résumé : ATAVISMES ET AVATARS Nancy commence par nous rappeler l'origine évolutive de l'humanité qui n'est qu'un animal parmi tant d'autres. De ce fait, nous, comme tous les organismes à reproduction sexuée (sauf dans les rares cas de parthénogénèse) prenons deux formes distinctes au sein de la même espèce : soit mâle, soit femelle. C'est ainsi qu'à notre naissance nous en revêtons une sans en avoir conscience que cela semble déterminer notre avenir. Car comme nous l'avons surement tous remarquer, un mâle n'a pas la capacité biologique de procrée alors même qu'il a autant d'importance que sa partenaire dans l'accomplissement naturel de ce processus. Cette simple constatation physiologique a suscité nombre d'interprétation pour répondre au pourquoi ? Qui l'a décidé ? L'humain n'a cessé de se questionner et à essayer de donner une explication aux choses qu'il ne comprenait pas. Ainsi, le sens qu'il a su attribué à ce phénomène à travers les âges et l'espace a souvent eu de lourdes conséquences pour les femmes souvent sous la forme de domination. Appropriées, interdits d'éducation, violées, excisées... A l'inverse, aucune autre espèce n'accord d'importance à cette différence anatomique, acceptant la hiérarchie du groupe et les attributions qui en découlent pour la cohésion de l'ensemble. L'écrivaine avance l'hypothèse que l'origine de la domination masculine serait la parturition. En effet, cette dernière rend la femme plus vulnérable et dépendante de l'homme pour la protection (surtout pendant la gestation et durant l'enfance de la progéniture). D'un autre côté, il semblerait que l'injustice et le mystère ressenti par les hommes autour de ce phénomène ont contribué à l'infériorisation sociale de la femme. D'un point de vue génétique, l'homme du Moyen-Age se différencie très difficilement de l'homme contemporain. Les bouleversements sociaux, culturels et judiciaires qui ont eu lieu durant ce laps de temps n'ont pas affecté notre génotype. Même si nous n'en avons pas conscience, l'atavisme (ensemble de traits de caractère transmis par nos ascendants), le déterminisme biologique est souvent le mobile de nos actes sexuels, alors même que l'humain a réussi à séparer la reproduction de la sexualité. Notre programmation génétique nous échappe, nous aimons la viande et le sexe car ces activités permettent la survie et la reproduction, tandis que les substances qui nous sont toxique, sont plutôt désagréables (ex : nourriture périmée). C'est pourquoi notre nature évolutive nous pousse toujours et involontairement à la transmission de nos gènes pour la survie et la perpétuation de l'espèce, ce qui implique des tendances différentes entre comportements d'hommes et de femmes dans le cadre sexuel. Pour avoir la meilleure chance d'avoir une descendance, le mâle a intérêt à copuler avec le maximum de femelles, mais pas n'importe lesquels, celles-ci feraient mieux de répondre à certains critères déterminés dans nos gènes : jeunes avec de belles formes, en un mot : fertile. Pour éviter que les reflets d'une femme de ce genre n'activent automatiquement son pénis dans un but reproductif, le mâle a développé un mécanisme de verrouillage sexuel. Au contraire, parce que son accouplement risque une implication bien plus longue et lourde, la femelle a intérêt à se trouver un partenaire fort et stable, qui puisse s'occuper d'elle et de son bébé. C'est pourquoi les femmes sont en général plus fidèles à leurs maris qu'inversement. Au final, on peut remarquer que toutes les sociétés humaines établissent des lois et restrictions sur cet insatiable désir masculin, de ce fait on enseigne aujourd'hui aux petits garçons à canaliser leurs envies et aux petites filles de tenir compte du regard masculin. Ex : Trois amis (masculins) de Nancy témoignent du désir involontaire provoqué par le reflet d'une belle femme dans leurs yeux. Affirmant que de nombreux éléments invisibles (apparemment génétique) déterminent cette envie. ELLE GRANDIT, LA PETITE A la naissance, tout être humain aperçoit un corps féminin et dénudé. Un corps qui le fera exister à travers son regard, son attention. Peu à peu, l'intimité prend place entre le corps de la mère et celui de l'enfant ; il n'a plus accès aux seins qui l'ont nourrit et ni aux bains communs. Dorénavant éloigné de sa nudité, le bambin prêt attention à ce que fait ce corps maternel, il apprend les premiers gestes quotidiens en observant puis en imitant ceux de sa mère. En parallèle, la génitrice tient un rôle autoritaire et dominant sur l'enfant, alternant tendresse et violence. A croire que certains hommes se vengent de cette domination bien plus tard, sur leurs conjointes en les surveillants, épiant et dans le pire des cas ; en frappant. Elle parle ensuite du processus de Dédoublement que subit chaque être humain dans son enfance. Plus particulièrement chez les petites filles où son effet évolue différemment avec le temps, il devient plus profond et omniprésent. Comme dans tout processus il y a un avant, ou le corps et l'esprit ne font qu'un, et un après, ou ces deux entités du soi se séparent. Dans l'après apparaît une intériorisation du regard étranger, observateur, qui juge sa propre apparence de façon constante : la petite fille rie, joue et pleure, tandis que la jeune femme se regarde rire, jouer et pleurer, elle a pris conscience de son corps et de la place que l'apparence de celui-ci prendra dans sa vie. John Berger l'explique parfaitement dans son étude Ways of Seeing  p.43 A travers les séries télévisés, les magazines ''people'' et les féminins, la jeune femme devine que pour exister, elle doit séduire les hommes. La transposition physique de cette pensée est parfaitement illustrée p...
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« Huston : Reflets dans un œil d’homme Patrick Monney et Roman Perera Burier, Mars 2015. »

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