NICOLE Pierre : sa vie et son oeuvre

NICOLE Pierre (1625-1695). Théologien, controver-siste, moraliste, Nicole fut un des écrivains les plus actifs du mouvement janséniste. Il était issu d’une famille de juristes lettrés : son père, juge à Chartres, versifiait en latin et traduisit Quintilien; son cousin Claude Nicole (1611-1685), lui aussi magistrat, donna de nombreuses traductions et des poésies chrétiennes. Lui-même fit de brillantes études à Chartres, puis au collège d’Harcourt, à Paris. Il se destinait à la prêtrise, mais, en 1649, il y renonça pour rejoindre les « solitaires » de Port-Royal, où deux de ses tantes étaient religieuses, et se consacra à l’enseignement dans les « Petites Écoles ».

Ami d’Arnauld, il l'aida dans ses luttes en faveur de Jansenius. Il collabora avec Pascal, pour la conception et la diffusion des Provinciales, dont il publia, sous le pseudonyme de Wendrock, une traduction latine (1658). Dans cette activité de controverse, il composa, sur le modèle des Provinciales, dix Lettres sur l'hérésie imaginaire (1664) et huit Visionnaires (1665). Pourtant, malgré cet engagement, malgré les poursuites encourues, Nicole fait figure de modéré parmi les jansénistes.