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ORAL – Texte 10 – Les Contemplations, HUGO (1856) – LES MEMOIRES D’UNE AME (IV, 15) : « Demain, dès l’aube »

Publié le 03/12/2023

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« ORAL – Texte 10 – Les Contemplations, HUGO (1856) – LES MEMOIRES D’UNE AME (IV, 15) : « Demain, dès l’aube » Introduction : (Présentation) : Victor Hugo, auteur romantique du XIXème siècle, publie en 1856 Les Contemplations, un recueil de poésie écrit en hommage à sa fille Léopoldine décédée en 1843 dans un tragique accident. (Situation) : Le livre 4, séparé des précédents par la béance de la mort de Léopoldine, le 4 septembre 1843, est explicitement intitulé « Pauca meae », ce qui signifie « quelques vers pour ma fille ».

Ce titre, emprunté à Virgile (célèbre poète latin auteur d’élégies), inscrit le livre dans le lyrisme de l’élégie. Le poème « Demain dès l’aube » date de 1847, 4 ans après la mort de Léopoldine.

Poème le plus connu du livre IV, il retrace l’itinéraire entre le Havre et le cimetière de Villequier.

(Problématique) : Comment Victor Hugo transforme-t-il cette évocation du deuil en prière et en hommage à sa fille ? (Composition) : La réponse se développera selon le mouvement du texte soit ici : v.

1 à 4 (1e quatrain) : Négation du deuil v.

5 à 8 (2e quatrain) : L’entrée dans une posture méditative v.

9 à 12 (3e quatrain) : La domestication de la douleur grâce à la poésie Ce poème commence paradoxalement par une négation du deuil (I), puis le poète entre dans une posture méditative (II) jusqu’à domestiquer la douleur du deuil grâce à la poésie (III). I – La négation du deuil Alors que le poème « Demain dès l’aube » évoque le deuil, le premier quatrain commence paradoxalement par trois compléments circonstanciels de temps évoquant l’avenir « Demain », « dès l’aube », « à l’heure où blanchit la campagne » (v.1) le tout formant un groupe ternaire.

L’adverbe de temps marque le moment précis du départ, tandis que le moment choisi, le petit matin, traduit l’espoir d’une journée qui se lève, la pureté d’un nouveau jour. Ce premier quatrain donne l’impression que le poète part dans une quête amoureuse et s’adresse à une femme aimée et vivante. Le verbe « blanchir » suggère la nouveauté, la candeur, la naissance. Placé en rejet, le verbe « Je partirai » au vers 2 montre une résolution du poète à franchir les obstacles (« la forêt », « la montagne »), comme dans un poème d’amour courtois.

L’emploi du futur situe l’action dans un avenir très proche et surtout considère sa réalisation comme certaine. Notons également l’emploi de la 1e personne par Hugo qui dit ici tout le lyrisme du poème. L’incise « Vois-tu » au vers 2 crée l’illusion d’un dialogue, renforcée par l’anaphore de la première et de la deuxième personne du singulier (je et tu) sur le modèle A/B/A/B/A qui donne l’impression que la femme aimée répond au poète : « Je partirai.

Vois-tu, je sais que tu m’attends ». Le champ lexical de la nature « campagne », « forêt », « montagne », présent au sein du vers 3, crée un espace naturel et romantique.

Remarquons cependant l’imprécision du décor à travers l’emploi de l’article défini qui suffit à lui seul à nous laisser imaginer les détails : les notions géographiques données n’ont en effet aucune caractérisation. De plus, l’emploi au futur du verbe « partir » traduit à nouveau la certitude et rappelle le mouvement, ce qui simule la marche. L’alexandrin « Je ne puis /demeurer// loin de toi /plus longtemps » est un tétramètre (vers de quatre pieds) à débit régulier qui fait penser au style galant.

Par ce vers, Victor Hugo donne l’impression d’être un chevalier servant qui va à la rencontre de sa bien-aimée.

“” II – Une méditation tragique Alors que le premier quatrain fait songer à un poème galant adressée à la femme aimée, Victor Hugo entre dans le deuxième quatrain dans une démarche de méditation. Dans les vers 5 et 6, les termes appartenant au champ lexical de la sensation (« les yeux », « voir », « entendre », « bruit ») sont présents mais systématiquement précédés de prépositions exprimant la négation : « Sans rien voir », « sans entendre aucun ». Comme un ermite, le poète se ferme au monde extérieur ; il devient indifférent à ce qui l’entoure.

Son regard est ici intériorisé, tourné vers l’intimité du moi. Ce mouvement explique.... »

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