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Orient/Occident : une confrontation chez Malraux

Publié le 27/03/2015

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La crise de l'individualisme frappe l'Occident. Fondée sur l'unité et la perma­nence du moi, notre pensée découvre son instabilité et son éclatement. Pour Mal­raux, influencé par Nietzsche, ce qui mine cette suprématie d'un moi conquérant, maître de lui-même, c'est la pulsion des sens, la puissance des passions. Cette contradiction annonce ce que Malraux appelle « la mort de l'homme «. Séparé du monde, l'Occidental a perdu son identité, il bascule dans le vide, l'absurde. Il a beau s'agiter dans l'action, celle-ci, vidée de toute finalité, tourne à l'activisme. Il attend de l'Orient un regain d'idéal.

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« E X P 0 S É S F C H E S Il -LA TENTATION DE L'OCCIDENT Un texte fondateur Malgré sa brièveté et ses ambiguïtés, ce texte est certainement un élément es­ sentiel pour comprendre les premières œuvres de Malraux.

Publié en 1926, il se présente sous la forme d'un échange de lettres entre un jeune Chinois voyageant en Europe et un Européen qui se déplace en Chine.

Il fait un bilan des crises respec­ tives qui affectent les deux mondes.

Ces voyages croisés donnent lieu à une médi­ tation sur l'essence des deux civilisations perçues par le regard étranger de chacun des visiteurs.

Ni roman, ni essai, cet échange de lettres est un dialogue à distance entre deux cultures qui ont perdu leur identité.

Une crise parallèle La crise de l'individualisme frappe l'Occident.

Fondée sur l'unité et la perma­ nence du moi, notre pensée découvre son instabilité et son éclatement.

Pour Mal­ raux, influencé par Nietzsche, ce qui mine cette suprématie d'un moi conquérant, maître de lui-même, c'est la pulsion des sens, la puissance des passions.

Cette contradiction annonce ce que Malraux appelle « la mort de l'homme ».

Séparé du monde, !'Occidental a perdu son identité, il bascule dans le vide, l'absurde.

Il a beau s'agiter dans l'action, celle-ci, vidée de toute finalité, tourne à l'activisme.

Il attend de l'Orient un regain d'idéal.

Symétriquement, l'Orient est présenté comme une civilisation qui réalise spon­ tanément l'accord entre l'individu et le cosmos, mais qui tend vers l'anémie, la mort par absence de renouvellement.

Il se heurte à l'appétit insatiable de l'Occi­ dent habité par le démon de l'action et attend de lui sa régénérescence.

La crise de l'Orient est une difficulté devant l'action, celle de l'Occident une boulimie d'ac­ tion sans but.

L'échange des deux cultures apparaît riche de possibles .

.,.

Ill -ÜNE SOURCE D'INSPIRATION ROMANESQUE Un Orient ambigu Pour Malraux le cadre oriental a une double fonction.

D'une part il crée la dis­ tanciation nécessaire à toute stylisation d'actions héroïques.

L'Orient est l'équiva­ lent de l' Antiquité pour les dramaturges classiques.

Il est d'autre part un espace où les interrogations fondamentales de Malraux disposent encore du cadre approprié : hostilité de la nature, violences de l'humiliation, possibilité de donner libre cours à l'action.

Fait remarquable: ce sont des Européens (il y a très peu d' Asiatiques) qui sont les héros des romans se déroulant en Asie.

Celle-ci est comme un champ d'ex­ périmentations pour la crise et le renouveau de l'Occident.

L'Orient, miroir de l'Occident L'Orient est pour l'homme occidental une rencontre déterminante.

En effet, il donne l'exemple d'une civilisation qui ignore le tragique, le divorce de l'homme et du monde.

Mais il ne connaît cette harmonie que par le renoncement à toute vel­ léité d'action, donc par une forme d'anéantissement.

Les romans de Malraux sont la recherche d'une conciliation qui ne soit pas l'acceptation passive d'une situation où l'homme se perd dans l'univers sans chercher à lui imposer son sens.

L'Orient maintient dans la conscience occidentale l'exigence oubliée d'une finalité plus haute que la seule domination matérielle.

LES ROMANS DE MALRAUX~. »

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