ORIGINE ET ENFANCE DE J.-J. ROUSSEAU
Publié le 16/07/2011
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Comme chez ceux dont la sensibilité est très vive et commande le développement des autres facultés, l'enfance et la formation première ont, chez Rousseau, une influence décisive et persistante. A cinquante ans passés, il écrivait : Quoique né homme à certains égards, j'ai été longtemps enfant, et je le suis encore à beaucoup d'autres.
La vie de Rousseau ne fut par certains côtés qu'une enfance prolongée, et cette survivance d'une période, vite oubliée d'ordinaire, expliquera bien des choses. Que nous apprend donc sur sa nature première cette phase importante dont nous ne retiendrons que ce qui peut servir à comprendre son caractère et son génie?
Première enfance de Rousseau. — II. La -pension et l'apprentissage. — III. La vie errante et la rencontre de Mme de Warens. — IV. Reprise de la vie errante et retour à Annecy.

«
i! J.-J. ROUSSEAU. — CHAP. Ier
àrrière-grand-père, Didier Rousseau, était né à Montlhéry
et était venu, au cours des guerres religieuses, se fixer à
Genève, le 15 octobre 1549. Les trois générations qui
suiventcomptent des artisans assez relevés, maîtres tan
neurs et horlogers, en un temps et en un pays où l'horlo
gerie était mieux qu'un métier manuel. Le père de Rous
seau, Isaac, horloger et citoyen, avait épousé une fille de
bonne bourgeoisie,
agréable, d'esprit facile et deculture
soignée, Suzanne Bernard. Supérieure à son mari par
ses origines et par son caractère, elle eut à subir son
humeur fantasque etaventureuse; elle paraît y avoir réussi,
car elle l'aimait.
Elle mouruthuitjours après la naissance de son second fils, Jean-Jacques, qui se trouva confié avec son frère François aux soins diligentsd'une sœur de son père, aidée par une servante, «ma mie Jacqueline ». Il tenait de ses parentsuneeomplexion extrêmement sen sible, que la première éducation exagéra encore. Élevé par des femmes, choyé, caressé par son père qui ne l'embrassa jamais sans qu'il sentît < à ses soupirs et à ses convulsives étreintes » qu'un regret amer se mêlait à ses caresses « qui n'en étaient que plus tendres »,et l'enfant délicat et chétif, né presque mourant/devait de bonne heure se familiariser avec la vie des sentiments et goûter ce qu'ils renfermentde doux et depoignantà la fois. Cette disposition fut accrue par la lecture précoce, faite au hasard en compagnie de son père, des romans, héritage maternel. L'intérêt devint si vif que nous lisions tour à tour sans relâche et passions les nuits àcette occupation. Quelque fois mon père entendant le matin les hirondelles, disait touthonteux Allons nous coucher, je suis plus enfant que toi (1). Après avoir acquis par cette dangereuse méthode une in telligence des passions unique àcet âge, ce fut le tour de l'imagination. Des lectures, indistinctement faites, de Bos- suet, d'Ovide, de La Bruyère, de Molière, de Plutarque, sans oublier Le Sueur, Nani etFontenelle, alors de grande (i) Confessions, liv.1".. »
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