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ORIGINES DE LA LITTÉRATURE FRANÇAISE

Publié le 31/05/2012

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Dans l'époque moderne, la Révocation de l'Édit de Nantes a jeté en Hollande un petit monde de théologiens érudits et militants, qui firent pour un temps de ce pays étranger un grand producteur de livres et de journaux français. Les entreprises coloniales portèrent notre langue plus loin encore. Elle s'établit au Canada et poussa de si profondes racines, qu'après un siècle et plus de domination anglaise, elle s'est maintenue dans sa pureté et dans sa dignité, apte même à la production littéraire. Elle s'est implantée dans nos colonies d'Afrique et d'Amérique, dont la contribution à la littérature n'est pas insignifiante, si, de là, sont venus Paroy et Leconte de Lisle, sans compter Alexandre Dumas, fîls d'un mulâtre de Saint-Domingue....

« bourg, et n'intéresse aussi que l'histoire de la langue française (tin du 1xe siècle).

Mais dans la seconde moitié du xe siècle, en même temps que s'établit la dynastie capétienne à qui il appar­ tiendra de faire l'unité française, au moment où la terre féodale commence à se hérisser de châteaux forts, où les architectes romans vont dresser au milieu des villes les masses des grandes églises voûtées, avec la vie nationale s'éveille la littérature natio­ nale : un court poème SUl' la Passion, une Vie de saint .Léger, un peu plus de trois cents vers, voilà les plus anciens monuments de notre poésie, qui, chez nous comme partout, a précédé la prose.

Ce n'e~;t rien ou c'est peu de chose, que cette Vie de saint Léger 1 : un mince filet de narration, naïve, limpide, presque plate et presque gracieuse en sa précision sèche.

Mais c'est le premier essai de cette intense invention littéraire que dix siècles n'ont pas sans doute encore épuisée : et surtout, il n'y a pas à s'y tromper, c'est quelque chose déjà de bien français.

f.

ÉLÉMENTS ET DÉVELOPPEMENT DE LA LANGUE.

Qu'est-ce donc que cette àme française, cette chose nouvelle qui se révèle dans cette littérature naissante? c'est l'affaire des historiens de nous l'expliquer en détail : deux mots suffisent ici.

Il a fallu, pour produire cette pauvre forme d'embryon, il a fallu que la population gallo-celtique de la Gaule fût réduite sous la loi de Rome, qu'elle prît les mœurs, la culture, la langue de se;; vainqueurs, que l'empire romain et la culture latine, formes vénérables et vermoulues, tombassent en poussière au contact, non hostile, mais brutal, des barbares, et que les Francs, fondus dans la masse gallo-romaine, y ùéterminasent cet obscur travail, d'où sortirent ces deux choses, une "ace, une langue française.

La langue, on la connaît.

Nous n'avons ici qu'à nous représenter les principaux moments d'une évolution qui dura neuf siècles.

Les trois facteurs de notre race ont mis leur empreinte, bien ipégale­ ment, sur la langue.

Rome, après la conquête, importe chez nous ses lois, sa langue, ou plutôt ses langues : elle installe dans les prospères écoles, elle déploie dans l'abondante littérature de la Gaule romaine sa sévère langue classique, ennoblie d'hellénisme, certains genres ou groupes y sont l'objet de notices générales.- Brunot, Grammaire histm•ique de la langue fr., Masson, 1889.- Burguy, Grammaire de la langue d'oïl, ge édit., Paris, 1882, 3 v~l.

in-8°.

.

1.

E.

Koschwitz, les Plus Anciens Monuments de la langue française, 4• édit., Heil­ bronn, 1886; Cf.

K.

Bartsch et Horning, la Langu" et la litt.

fr.

depuis le Ill0 s.

i~. »

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