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ORLÉANS Charles d'

Publié le 28/11/2018

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ORLÉANS Charles d' (1394-1465). Grand seigneur, il ne pratique pas la poésie comme un passe-temps aristocratique; elle est sa compagne d’exil, sa vie imaginaire. Il porte la tradition courtoise à son plus haut degré de raffinement, d’intensité, que ce soit dans les Ballades si concises de la captivité ou dans les Rondeaux du retour.

 

Fils de Louis, duc d’Orléans, assassiné en 1407, sa jeunesse fut hantée par l’idée de la vengeance familiale. Chevalier, il participe à Azincourt en 1415, y est fait prisonnier par les Anglais, qui ne le relâchent que vingt-cinq ans après, en 1441, contre forte rançon. Il se retire alors à Blois, où il vit entouré d’une cour brillante ouverte aux arts et aux poètes (Villon y séjourna).

 

Les jeux du moi

 

La poésie des Ballades est dominée par la présence d’un moi éclaté en de multiples instances allégoriques et enfermé dans les situations changeantes de l’amour et de la vie. Faut-il chercher ici l’histoire d’un sentiment? Le poète affirme écrire pour permettre aux autres de déclarer leur passion, pour leur offrir des modèles. Pure coquetterie. L’amour se déroule selon le rythme du « service » courtois : entrée au service de Dieu, correspondance avec la dame lointaine (la France?), cœur déchiré de sentiments contradictoires, renoncement après la mort de la dame (« J’ay fait l’obsèque de ma Dame/Dcdens le moustier amoureux »). S’agit-il là de simples images, et l’amour n’est-il que la métaphore de l’existence? Le moi se désintègre, met en scène ses composantes « psychologiques » et les anime comme un théâtre de marionnettes fugitives : « Trop long temps vous voy sommeiller/Mon cueur... »; le poète se dédouble : il est l’amoureux et le sage, l’observateur et le désir, le consolateur ou le conseiller en même temps que l’acteur.

« nir.

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>> ) forment contrepoint avec les subti 1 ités du chant courtois (ballades 75, 76, 80, 82, 83, 84).

L'âge, la rési­ gnation font évoluer cette poésie vers un léger cynisme, et l'ironie : > (ron­ deau 65), est la négation de l'amour du lyrisme tradition­ nel, dont l'hypocrisie se dévoile devant r·all usion incon­ grue aux réalités : «En char crue mon amour ne se delitte » (ballade 85), (mais l' inté­ rieur et l'extérieur se confondent) de la (ballade 45), où se tissent et se défont les cor­ respondances mystérieuses entre les idées, les êtres et les choses.

Le� frontières entre le concret et 1' abstrait se font floues et souvent disparaissent dans un raccourci d'expression; dans ces formules du ou du «Livre de Mélancolie >>, l'allégorie est la structure mêm•! du langage; la personnification découle parfois de la charpente formelle du mot : « Nonchaloir >> .

Dans les Ron.aeaux, l'allégorie est technique de minia­ ture, construi�ant autour d'une image de véritables microcosmes ete la vie intérieure, en résonance avec le macrocosme.

Leur forme est souvent identique : dans la durée close engendrée par la répétition du premier vers se dessine progressivement une situation métaphorique, tirée de la vie quotidienne (la Cour, la religion, la guerre, la chasse, la nature) et dans laquelle se meuvent des personnificaticns «ponctuelles>>, que leur souplesse expose aux métamorphoses : : «Un bon médecin qu'on appelle/Nonchaloir.

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>>, l'indifférence amusée, l'ataraxie du sage, qui nous aide à supporter le. »

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