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Où est la poésie ?

Publié le 18/01/2016

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Cours magistral Histoire et théorie des genres littéraires Poésie Bibliographie : La poésie, Hugues Marchal, GF Flammarion Où est la poésie ? 24/09/14 3 Genres depuis le milieu du 19e : théâtre, poésie, roman, la poésie étant le genre le plus vieux. La poésie est en effet transgénérique : Le roman a d’abord était poétique en vers. Chanson de Rolland Le théâtre a d’abord était poésie Tragédie antique Les textes de lois, la philosophie… ont d’abord été écrit en vers (pour des raisons mémorielles) Présocratiques (Empédocle) De plus à la Renaissance, le poète est à la fois historien, philosophe, administrateur, médecin, savant… Il est donc problématique de considérer la poésie comme un seul genre ! Le vaste champ de la poésie s’est réduit et appauvri et notre perception de la poésie s’est modifiée. La réduction du champ poétique Autrefois plusieurs classification : Poésie lyrique, Poésie satirique, Poésie épique, Poésie didactique, Poésie dramatique… Mais ces classifications ont disparu dans la seconde moitié du 19e avec l’annexion de la poésie par le lyrisme : elle est trace d’un sujet, d’émotions… De larges pans de la poésie ont disparu et n’existent plus qu’à l’état de résidus. La poésie didactique (= liée à la transmission d’un savoir) Les Géorgiques, Virgile Elle n’est plus aujourd’hui associée à notre vision poétique Poésie philosophique et théologique [Recherches à faire] Des Jardins ou l’art d’embellir les paysages, J. Delille (1782) = poème didactique et descriptif en décasyllabe de rimes plates Les derniers feux de la poésie didactique date du 19e siècle avec Alfred de Vigny Les Destinées (1864) = recueil composé de longs poèmes philosophiques Au 20e siècle, il existe néanmoins une poésie philosophante comme celle de René Char. Poésie scientifique De natura rerum, Lucrèce [Recherches à faire] Même évolution que la poésie philosophique. Aujourd’hui, il existe des résurgences mais peu sérieuses et souvent historiques. Petite Cosmologie Portative, R. Queneau (1950) = reprise de Lucrèce pour retracer l’histoire de l’atome jusqu’aux ordinateurs. Mais elle garde un côté dérisoire Le Chant du Styrène, R. Queneau = célébration d’une matière nouvelle, plastique Traditions des arts poétiques Genre qui a connu une postérité bien plus longue que les autres poésies didactiques. Notamment avec une longue tradition à la Renaissance Défense et Illustration de la Langue Française, Du Bellay ; Abrégé de l’art poétique français, Ronsard ; L’Art poétique, Boileau ; « De la musique avant toute chose et pour cela préfère l’impaire » Verlaine Mais aujourd’hui les arts poétiques sont souvent anti sérieux « Pour un art poétique », L’instant fatal, R. Queneau = Art poétique sous forme de recettes de cuisine. L’Art poétic’, Olivier Cadiot = faire chuter l’emphase de la poésie en réduisant le mot et en travaillant sur les tics verbaux. Transposition de la grammaire, du bon usage, tout en fabriquant une langue poétique constituée de prélèvements [« La poésie doit être faite par tous et non par un,…, tic, tic, tic » Lautréamont] La poésie narrative Disparition de la poésie épique où un héros, personnage marqué par la démesure La Légende des Siècles, V. Hugo ; Le conte de l’Isle... et apparition de la contre-épopée Les Misérables, Victor Hugo On assiste ainsi à la fin de la chanson de geste dans le genre poétique. L’idée de la poésie s’est détachée de cette vision narrative, ayant glissé vers le roman. La poésie et le récit semble devenir antithétique mais ce n’est peut-être qu’une parenthèse pour la poésie. La rupture La poésie s’est détachée de sa fonction de transmission et narrative mais cet écart récent a été théorisé par Mallarmé [Voir « Crise de vers », article de 1895 (p122)] qui oppose un double état de la parole : Etat brut ou immédiat (fonction narrative, descriptive et didactique), état élémentaire du discours, du reportage (langage journalistique) La parole y est usuelle, la comparant à une pièce de monnaie, et est soumis aux principes d’univocité et de clarté. Etat essentiel La parole se soustrait à la communication immédiate, elle manipule une outre-langue en rupture avec les autres pratiques langagières. L’état essentiel de la parole « rémunère » le défaut des langues, est une autre façon de traiter la parole hors de la consommation immédiate dans un rapport non-instrumental (« Le poète s’est retiré du langage instrument » Qu’est ce que la littérature) dans un rapport non-quantifiable, lié au désir d’une langue moins imparfaite Néanmoins Mallarmé n’oppose pas la poésie et la prose, mais la littérature et le reportage, deux états de la parole qui se définissent par leur altérité. Paul Valéry, rapporté par André Breton dans Le Premier Manifeste du Surréalisme, disait détester « La marquise sortit à 5h. » où le langage est si pauvrement narratif qu’il est « anti poétique » Nous sommes donc désormais contraints : De penser que la poésie a cessé d’être transgénérique, et elle ne revient qu’à ses états antérieurs de manière parodique De penser que la poésie ne peut plus être envisagée de manière quantitative mais qualitative. La poésie est partout. Paradoxalement en cessant d’être transgénérique, elle est pourtant partout. La poésie est partout ? Toute localisation de la poésie est très problématique : elle ne se définit plus par des contenus poétiques, par des sujets nobles, ni par un lexique poétique. De même le poète est tombé du ciel des nuées comme le dit F. Ponge, « La Terre » : « Ramassons humblement une motte de terre. » Et la poésie a rencontré les « chiens noires de la prose » (V. Hugo, Les Contemplations) Processus de prosaïsation Le vers et la prose Le vers a longtemps permis d’identifier la poésie Le Bourgeois gentilhomme, Molière, « M. tout ce qui n’est point prose est vers, et tout ce qui n’est point vers est prose » La poésie n’est donc ici qu’une manipulation artiste de la prose, mais est aujourd’hui un non sens avec l’apparition du vers libre et du poème en prose. « Y a-t-il une écriture poétique ? », Le degrés zéro de l’écriture, R. Barthes : la poésie ne relève plus d’une technique, d’un savoir faire, mais est une qualité. La poésie n’est plus identifiable à l’objet poème mais s’est déplacé vers la question de la poéticité et du poétique. Elle est donc une qualité qui rend la langue autre, où le langage devient poétique. La poésie est définie comme un écart, une anomalie, une aventure de la langue. Poésie et poéticité Barthes se situe ainsi dans le sillage de Jakobson dans « Qu’est ce que la poésie ? »  et de sa parabole de l’huile : la fonction poétique apparaît quand l’élément est centré non pas sur une information, un destinateur, un destinataire mais sur lui-même. La poésie naît des rapports des éléments d’un texte. La poéticité apparaît en ce sens que le mot est ressenti comme mot. Valorisation du mot : « Chaque mot poétique est ainsi un objet inattendu, une boîte de Pandore d’où s’envole toutes les virtualités du langage. Il est donc produit et consommé avec une curiosité particulière, une sorte de gourmandise sacrée » Barthes, « Y a-t-il une écriture poétique ? ». Le principe de plaisir est ainsi à l’origine de la poésie et de la lecture de poèmes. (// Lucrèce, « la poésie comme miel ») La poésie dans le poème ? La poésie est transgénérique et elle peut apparaître dans tous les textes. Sur Henri Michaux, Fragment de lettres (1942) : « Je ne sais pas faire des poèmes, ne me considère pas comme un poète, ne trouve pas particulièrement de la poésie dans les poèmes et ne suis pas le premier à le dire. La poésie qu’elle soit transport est toujours un impondérable, qui peut se trouver dans n’importe quel genre, soudain élargissement du monde. » La poésie s’enfuie hors du poème et tout poème définit comme tel n’est pas poésie. Faire des vers et faire rimer des vers ne suffit pas. [// chez Aristote, poètes contre versificateurs ; au 17e, poètes contre rimailleurs] Roubaud, Poésie et cetera : ménage : « La poésie est dans les poèmes mais elle n’est pas poème. Elle est l’absente de tout poème. » (// Mallarmé) Un impondérable : Qui ne peut pas être pesé. Ce qui surgit sans être attendu. Conclusion sur la poésie selon Henri Michaux La poésie comme pratique de l’écart, comme spécificité. Voir dans la poésie une exigence, un travail, un effort, du rythme, un effort cantatoire (lié au chant) La poésie continue à être considérée comme une certaine frappe de la langue, un phénomène linguistique : Paul Valéry « Le poème est une hésitation prolongée entre le son et le sens. ». Le poétique est un affrontement entre le son et le sens. La poésie comme rythme : objectivé en prosodie mais il demeure essentiel. Le geste poétique par excellence est celui de la découpe. Intérêt d’étudier l’origine vocale de la poésie. Retour à cette dimension vocale après une phase écrite. Il s’agît d’effectuer le poème, lui donner une matérialité, une voix, un corps. Les origines musicales 1/10/14 Du chant à l’écrit Musique La poésie est d’abord chanté dans l’Antiquité et pendant tout le Moyen-âge (« L’immense continent perdu de la voix » Paul Zumthor), car c’est une parole incarné, c’est une voix chantante. La poésie lyrique au MA : Les poètes musiciens, troubadours en pays d’Oc ou trouvères en pays d’Oïl, produisent des chants courtois (fin 12e chez les trouvères) pour les princes et les grands seigneurs qui les protègent. Arnaud Daniel. Le chant majeur est la canso, premier lyrisme médiévale qui célèbre le fin’amor, composé de 4 à 6 strophes et clôturé par un envoi. Veine populaire Une musique métaphorique A partir de la fin du 14e siècle, il n’y a plus exclusivement des poèmes chantés. Le dernier poète-musicien est Guillaume Mauchaudt (mort en 1377) Fonction de poète et de musicien séparée [// Livre du voir dit : distinction entre les poèmes chantés et les ballades non-chantés] : les poètes ne mettent plus forcément leur pièce en musique. La poésie devient donc lyrique au sens métaphorique car elle est hors de la sphère musicale. Le statut du discours de la poésie sur elle-même se modifie grâce aux pratiques de lecture. La voix n’est qu’une possibilité, une virtualité après le MA. La présence de la voix est déléguée dans l’écrit. Et c’est à cause de cette perte initiale que s’invente une musicalité seconde, propre à l’écrit : le lyrisme. Ronsard se présente comme le 1Er auteur lyrique français [voir l’Avertissement au lecteur, Les Odes, livre en français]. Le chant devient le symbole de l’éphémère et l’architecture pérennise cet éphémère, le poème devient un mausolée. Le vers devient le facteur essentiel de la transformation du chant à l’écrit et remplace peu à peu la musique. Ainsi Du Bellay, Défense et illustration de la langue française, écrit un chapitre pour bien prononcer les vers, rimes fondées sur le critère de l’euphonie Il s’agit ainsi pour les poètes de la Renaissance de ressusciter la lyre antique pour faire du français une langue musicale (sonnet, enrichissement du lexique,…), une grande langue poétique. Revoir le mythe d’Orphée : Avec les Argonautes, il ne tue pas les monstres mais les endort grâce à son chant La descente aux Enfers, il endort Cerbère et convaincre les juges de le laisser entrer (Les Métamorphoses d’Ovide) Ovide, voix du deuil, de la dépossession, voix plaintive Le mythe resurgit chez Ronsard, puis chez les Romantiques, Nerval « El Desdichado », Jean-Paul Sartre « Orphée noir », préface de l’anthologie de Senghor… Apparition d’une filiation lyrique. Tentative de remusicalisation après le 16ème siècle : Au 17e siècle, poésie lettrée, formaliste. Retour au 19e d’une poésie plus populaire, la chanson [Rimbaud] Au 20e siècle, « la poésie se fantasme essentiellement comme parole et limite de la parole, réalisation aérienne de la parole, le chant. Le chant c’est la parole qui enlève et qui s’enlève, qui élève et qui s’élève, parole par opposition à l’écriture et chant par opposition à la parole » Gleize [// M. Leiris, A cor et à cri] Car il y a bien un sentiment de deuil, de perte [// Proust, la sonate de Vinteuil] et un désir du poétique. Mallarmé, La Musique et les lettres, « Reprends à la musique son bien ». Réinsuffler du rythme, de la musique dans la page écrite. Sur Rousseau, Histoire des langues, fable théorique passer par la parole (besoin =/= désir) Une dimension politique car la langue est coercitive 08/10/14 Voix et sujet Le lyrisme : L’adjectif lyrique est apparu dans la seconde moitié du 18e Le nom date de 1834 Ancrage romantique de la poésie dans le chant, mais pour parler d’un chant intérieur : Expression à la P1 Dire l’affect, les sentiments Le lyrisme selon Hegel : « La poésie lyrique est l’opposé de l’épique, elle a pour contenu le subjectif, le monde intérieur, l’âme agitée par des sentiments. » [Le subjectif est lui-même lié à l’émergence d’un nouveau sujet] Au siècle classique, le sujet n’est pas un individu, puisqu’il existe à travers d’autres instances comme la famille, la royauté, etc. Ainsi jusqu’à la révolution, la poésie est liée à des formes métriques. La révolution fait de l’individu un sujet (déchristianisation et laïcisation des sociétés) et la poésie romantique aspire peu à peu à des formes nouvelles pour dire la condition du sujet. Sur le Texte de Lamartine [GF – p49] – Préface aux Méditations Poétiques = Texte méta poétique ayant un intérêt généalogique, c’est une fiction autobiographique, où Lamartine peint sa vocation pour la poésie La rencontre avec la voix : Lamartine la perçoit comme une langue étrangère qu’il souhaite apprendre plus tard. Le vieux versificateur : Lamartine veut régénérer la poésie, qu’il considère comme une langue morte, grâce à la subjectivité Il veut ainsi trouver sa langue, se la réapproprier… faire descendre la poésie du parnasse. Le 1er lyrisme est une sorte de révolution esthétique : Retravailler le vers, la prosodie Refuser la rhétorique car : C’est une définition purement ornementale de la poésie (faite grâce à des figues) Elle réduit l’espace poétique à des lieux communs Elle n’a aucun sujet Penser la poésie comme un chant intérieur Sur le Texte de Victor Hugo – Les Contemplations (1854) Les revendications d’un vieillard, accusations ironiques contre la rhétorique (pour se défendre) Elle enseigne la mesure, les grands flots du rythme Contre une poésie qui met au pas, une poésie contre le mouvement Hugo attaque l’alexandrin, vers noble par excellence car symétrique, qui crée une « balance à l’hémistiche », un calcul binaire contraire au mouvement Il faut selon Hugo « faire souffler un vent de révolution sur les bataillons d’alexandrins-carrés ». Un nouveau régime prosodique Multiplication des enjambements Déplacement de la césure Permettre une poésie selon Hugo plus proche de la langue parlée Il brise ainsi le vers au théâtre : « Serait-ce déjà lui ? C’est bien un escalier / dérobé. » Hernani (1830) et plus proche de la chanson (postérité d’une forme d’oralité poétique) Réconcilier la poésie avec la vie [// Préface des Contemplations, les mémoires d’une âme] « Ah insensé qui croit que je ne suis pas toi ! » Déplacement du lyrisme : dans la voix du « je » résonne toutes les voix, même celles des morts. Le « je lyrique » s’éparpille ensuite [// Petits poèmes en prose] /!\\ Hugo croit tout de même à la supériorité du vers et opère un retour à l’alexandrin. Après lui cependant, la poésie tombe dans la prose pour créer une musicalité du heurt et de la dissonance avec le vers libre et le poème en prose. « Crise exquise », Mallarmé (Crise de vers) Crise commencée symboliquement à la mort de Victor Hugo en 1885 où l’on se met à revendiquer la pratique du vers libre ou polymorphe [Voir Michel Murat, Le vers libre] Par Rimbaud, dans « Marine » ou « Mouvement » invente le vers libre ou libéré par opposition au mètre (1886) Par Laforgue (vers publiés à titre posthume) Principe : un même vers peut être rythmé de façons différentes, être de longueur variable, considérer la rime comme occasionnelle et ne plus être régi par des règles de diction poétique Le vers est simplement identifiable par un retour à la ligne. Histoire du vers libre : G. Khan se proclame inventeur du vers libre en 1887 grâce à son recueil Les Palais nomades. Mais deux figures surréalistes l’on précédait : Apollinaire avec « L’Orbituaire » en 1907 et « La Maison des morts » Cendrars avec la « Prose du transibérien » en 1913 Le vers n’apparaît plus comme l’enjeu et le moteur d’une histoire de la poésie. Le vers libre est indissociable du poème en prose (qui prédispose au vers libre) [=/= prose poétique] Poème en prose = genre instable d’une grande diversité formelle Terme d’usage courant dans les années 1870  Petits poèmes en prose, Baudelaire, (1860) ; chez Huymans dans A Rebours, qui réalise le fantasme d’un roman condensé On parle d’amazône de la littérature. [Recherches à faire] Sur les Petits poèmes en prose dans Les Fleurs du Mal Les Petits poèmes en prose sont le pendant prosaïque des Fleurs du Mal, il s’agît de défaire la matière poétique des Fleurs du Mal, bien que certains thèmes soient repris comme ceux des tableaux parisiens (poèmes sur les miséreux, les parias) [// Essai, 1863 – Le Peintre de la vie moderne] Chez Théophile Gauthier Pas de détails Transcendance d’une poésie universelle Apothéose, destitution du lyrisme Rencontrer ce qui ne se laisse pas poétiser : « Les bons chiens », « Le chat » // Tristan Corbière, « Les âmes en jaune », sonnet à l’envers : Jeu sur le sonnet Dialogue entre une voix et une autre Epitaphe après le tombeau du crapaud 15/10/14 Typographie et oralité « Le coup de dé », Mallarmé Geste inaugural, subversif (édition qui ne voit pas le jour car Mallarmé meurt avant), un jeu visuel, car il est l’auteur du blanc poétique, « le papier intervient » (le blanc typographique existait avant Mallarmé). Selon Meschonnic dans Critique du rythme : « un blanc est poétique s’il est inscrit dans le texte autant que le texte marqué par lui. Un blanc n’est pas inséré dans le texte, il est un morceau de sa progression, la part visuel du dire. » A propos du « coup de dé » : Mallarmé : « Ne pensez-vous pas que c’est un acte de démence » Paul Valéry : « Il a essayé d’élever enfin une page à la puissance du ciel étoilé » « Un coup de dé jamais n’abolira le hasard » : 10 pages avec un vocable particulier (telle une constellation), une prosodie de l’espacement. « Le tout sans nouveauté qu’un espacement de lecture » Le poème est un objet visuel censé révéler la dimension orale du chant poétique : les différences de caractères d’imprimerie sont à considérer comme une variation de l’émission sonore. Les calligrammes, Apollinaire, Poèmes de la paix et de la guerre : Calligramme = poème visuelle ou les lettres, les mots, les phrases sont censés constituer un dessin Etrangeté : le visible est produit d’abord. Le visible et le lisible sont mis en rivalité. Bouleversement des habitudes de lecture car il n’y a plus de lignes graphiques (réapprendre à lire). [Calligramme = calligraphie + idéogramme(le graphe oriente la parole, le discours)] Exemple « la pluie » Faire renaître l’incarnation graphique. /!\\ Le calligramme ne s’épuise pas dans la représentation d’un sujet et la pratique du calligramme n’est pas seulement mimétique : le dessin n’est parfois visible qu’une fois le poème lu Un cigare allumé qui fume Typographie envisagée comme une contrainte « L’esprit nouveau et les poètes », conférence d’Apollinaire : « Les artifices typographies poussés très loin avec une grande audace ont l’avantage de faire naître un lyrisme visuel » [// poète, peintre, typographe] Les manifestes dadaïstes (7 manifestes entre 1916 et 1920) [mouvement artistique anarchisant (Cabaret Voltaire) provocateur, prônant les vertus de l’humour] = liés à des performances orales, ils sont des poèmes typographiques Responsable de la naissance du poème sonore, de la performance… Inventer une langue écrite et orale, un univers sonore (en lien avec le corps et les pulsions) DADA, une onomatopée avant tout. Oralité subversive. Les surréalistes : Une langue offensive, des syllabes émotives Arthaud, « Glossolalies » (langues des apôtres que tout le monde comprend), parler en charabia Figures du poète La Pléiade, théorie de la création Renouveau, rupture : naissance d’une représentation prestigieuse et complexe du poète qui rompt avec les Grands Rhétoriqueurs et la génération de Clément Marot (poésie fondée sur la compétence du poète artisan) Doctrine de l’inspiration (// Ion, Platon) : une inspiration qui relève de la folie (mania) érotique et poétique. Ion est un rhapsode inspiré par les Muses et non par l’effet d’un art ou par l’effet d’une science, c’est une possession divine, il est magnétisé et son enthousiasme est contagieux. L’interprétation du rhapsode est possible grâce à une contagion de l’enthousiasme : Muses Homère Rhapsode Public Marcile Fissin : passivité du poète en délire. L’inspiration divine est un lieu commun dans l’Antiquité : le souffle du dieu suscite l’inspiration mais ce peut-être aussi la bile noire (//Théorie des 4 humeurs) Le poète est un maître de vérité à la renaissance car la source de la poésie est divine, la fureur poétique. (// Ode à Michel de l’hôpital). La Pléiade veut mettre en valeur l’inspiration ET le caractère sérieux de l’inspiration. Concilier inspiration et labeur Envisager la création poétique en 3 étapes : L’innutrition : S’approprier la culture, connaître les auteurs grecs et latins, pour féconder l’imagination poétique. L’inspiration (propagation magnétique) L’émendation : couper, égaliser, mettre en forme Le poète est un homme du savoir, investi d’un sacerdoce poétique. « Le crépuscule de l’enthousiasme » Mouvement qui au 17e siècle conduit au déclin de l’enthousiasme et au discrédit progressif de toutes ses poétiques qui ont fait de l’enthousiasme le ressort de la plus haute création artistique. La poésie entre dans l’âge de l’éloquence et est dominée par une visée rhétorique : désacralisation de l’invention poétique au profit d’un perfectionnisme de la forme et du style, esthétique plus mesurée prônant clarté, sobriété. (Voir Boileau sur Malherbe) Malherbe : pas de traité dogmatique de sa part mais il rompt avec la volonté d’enrichir la langue française et compte épurer la langue de ses archaïsmes, de ses provincialismes… Restreindre le lexique et clarifier la syntaxe pour créer l’idéal d’un style naturel : Il interdit l’enjambement, le hiatus et les rimes suivies Il recommande les rimes riches et le bel alexandrin Il favorise le vers maxime, formule ramassée en fin de strophe. Rapprocher le poète de l’orateur, la poésie étant une affaire non pas d’invention mais d’élocution. Il privilégie la mesure, la patience… Malherbe est « moderne » et est redécouvert au 20ème siècle car il considère la poésie comme un art verbal et le poète comme un artisan. [// Pour un Malherbe, Ponge ; L’Oulipo = la poésie est le lieu privilégié des contrainte, toute poésie est oulipienne.] Du mage au chiffonnier (19e) Réapparition du poète en maître de vérité dans le 1er romantisme (Lamartine, Hugo) : ambition messianique. Ces hommes sont des militants de la restauration du trône et de l’autel, pensant que les valeurs ont été renversées par les philosophes des Lumières, les sophistes. Paul Bénichou Le sacre des poètes La mission civilisatrice des poètes à la sortie de l’Ancien Régime est considérée comme illégitime. Le poète se donne lui-même sa légitimité, il s’auto-consacre, il n’est plus artisan mais démurge. Le poète adopte la position du mage ou du prophète, celle d’un être élu qui harangue ses contemporains en parlant au nom d’une vérité. La poésie est un idéal, un absolu, vers lequel tend l’écriture poétique. [Hugo, Vigny, Lamartine] Le temps des prophètes  Les petits romantiques, une nouvelle image, la figure inverse du mage et du prophète : le bohémien. [Théophile Gauthier, Nerval, Baudelaire « Combien prête-t-on sur une lyre au mont de piété ? Réponse : rien ». Baudelaire : « Bohémiens en voyage », « A une saltimbanque », « Le vieux saltimbanque ». La figure du chiffonnier chez Baudelaire  « Le vin des chiffonniers ». Un être urbain, un prolétaire, le double du poète (le vieux saltimbanque vêtu de ses haillons) S’approcher maladroitement de la figure du poète maudit « Les paradis artificiels », commentaire de Benjamin : « Les poètes trouvent les le rebus de la société dans la rue… » Benjamin, « un marginal sort de l’ombre » : évocation de la figure du chiffonnier. « un chiffonnier au petit matin », un trouble fête, un nouvel écrivain. 22/10/14 Poésie et Action Rimbaud, Deux « lettres du voyant » : A G. Isambard, « La poésie ne rythmera plus l’action, elle sera en avant. » La poésie est grève et travail. A Paul Demeunier, hommage rendu à Victor Hugo par Rimbaud (« se faire l’âme monstrueuse à l’instar des Comprachicos », ils sont un personnage collectif qui vole les enfants, brigands de tous les pays) Fin d’une certaine bonne conscience poétique : le voyant est celui qui voit au-delà du visible, et celui qui se montre (« montre » et « monstre » ont la même étymologie monere). Rimbaud fait de la voyance un travail conscient. Rimbaud est le poète de l’abandon du poème et peut-être même de l’abandon de la poésie, car la poésie n’est pas un but en soi. Il faut en espérer le dépassement et la redéfinition « Ce qu’on dit au poète à propos de fleurs » (poème dédié à Théodore de Banville) [satire de la poésie parnassienne] Les lys, ces clystères d’extase Les lys permettent un lavement Le poète est auréolé de l’apparat mythique de la transgression. La poésie est une contre-activité et elle se pratique dans une perspective d’émancipation. C’est une forme transformatrice qui doit révolutionner les comportements (« L’amour est à réinventer », « le nouvel amour », « l’homme nouveau », « nouveau corps amoureux », « nouvelle harmonie » =/= « la manie bourgeoisie ») La poésie est une pratique, une expérimentation vitale. Impact sur le dadaïsme et le surréalisme : Tristan Tzara, Essai sur la situation de la poésie (1931) Mise en place d’une opposition : Poésie, moyen d’expression =/= Poésie, activité de l’esprit La poésie est un art politique au sens où le poète agit car « il ne faut pas séparer la poésie et la vie ». Mais André Breton condamne toute idée d’une autonomie de l’art. Idée retrouvée chez Artaud, « je ne conçois pas d’œuvre détachée de la vie, je ne conçois pas d’œuvre détachée » qui prône un ancrage dans le réel, une action de l’œuvre, une valeur performative. Le surréalisme (1922-1929), une histoire d’individus : Mouvement inséparable de l’histoire car né du traumatisme de la guerre de 1914 et de la révolution d’octobre. C’est une entreprise de libération des valeurs qui ont mené à ce désastre. Au-delà d’un mouvement artistique, il s’agit de « changer la vie » grâce à l’imagination, l’inconscient, la folie, le merveilleux… en refusant une littérature référentielle, duplicatrice. Les surréalistes refusent le roman dans une crise de la représentation (née d’abord en peinture). Rupture formelle avec le dadaïsme en 1922 : les surréalistes veulent intégrer le dadaïsme et le dépasser. Ils gardent le refus de la forme, du poème comme objet fétiche. Ils dénigrent ainsi Paul Claudel et Paul Valéry, poètes dont les poèmes n’ont aucune valeur usuelle. Les surréalistes espèrent parvenir à faire parler l’inconscient en se passant du contrôle de la raison, de l’intention. Ils se référent à Freud mais en font une mauvaise interprétation car l’inconscient est pour eux un trésor poétique. Ils se livrent aux calembours et aux mots d’esprit pour jouer sur les signifiants : Recueil de Robert Desnos  « Et je pleuvrais sans doute », prière parodique du Notre paire Michel Leiris, Glossaire, j’y serre mes gloses, « psychanalyse, lapsus canalisé au moyen d’un canapé lit » Walter Benjamin « L’illumination profane » = voir les choses qui loin de faire sortir du monde, font revenir au monde, « opération de dynamitage où les choses du monde sont ... » (Nadja) Le surréalisme se brise à cause de l’écueil politique (création du PCF en 1922 et montée du fascisme). Pierre Naville demande en 1926 au groupe surréaliste d’abandonner leur avant-gardisme pour accepter la discipline révolutionnaire, une réunion a lieu ensuite et un certains nombres de personnes sont exclues avant d’accepter l’adhésion au PCF. En 1935 a lieu le Congrès des écrivains pour la culture : « transformer le monde a dit Marx et changer la vie a dit Rimbaud, pour les surréalistes ses deux slogans n’en font qu’un », Breton. Etre un révolutionnaire politique et un poète Dispersion du groupe et disparition des revues surréalistes pendant la guerre. L’honneur et le déshonneur des poètes : recueil clandestin, anthologie de poèmes de la Résistance sous la direction de Paul Eluard, L’honneur des poètes (1943). Réponse Le Déshonneur des poètes de Benjamin Péret : « la poésie ne peut être mise au service de rien, d’aucune idéologie constituée, d’aucune vérité. » Retour à une poésie de la rime et de l’alexandrin. Le surréalisme, les derniers soubresauts de « l’idéalisme petit bourgeois » Sartre ; Camus, L’Homme révolté ; Maurice Nadot, L’Histoire du surréalisme (1945) Le surréalisme est partout, il s’est disséminé, « il est devenu une brillante hantise » Maurice Blanchot. La poésie et le poète aujourd’hui : la poésie a largement disparu (Le dernier sursaut de l’intelligentsia européenne, Walter Benjamin) Une question qui a disparu. Hölderlin : « A quoi bon des poètes » // Christian Prigent Ponge « sauver quelques jeunes gens du suicide » car elle « résiste aux paroles » ThéâtreBV : Théorie et Histoire des genres dramatiques De la « théâtralité » : le théâtre en littérature 17/09/14 Bibliographie indispensable Aristote, La Poétique Hugo, Préface de Cromwell Nietzsche, Naissance de la tragédie Stanislavski, La construction du personnage Brecht, Ecrits sur le théâtre, Le Petit Organon Artaud, Le théâtre et son double Kantor, Le théâtre et la mort Spectacles à voir Célestins : R. Le Page et Les Possédés mise en scène de Tchekov TNP : Bob Wilson, Les Nègres de Jean Genet Festival d’automne à Paris : Fr. Tanguy et R. Castelluci Colloques Florence Dupont, Mardi 21 octobre, Bâtiment Erato, salle des colloques, 16h30-18h30 Théâtre à étudier dans sa dimension scénique et textuelle : il est écrit pour des comédiens, pour un lieu, pour un public… pour être mis en scène… En particulier chez Koltés dont le destinataire implicite est Chereau, Pommerat, Tchekhov, ou même Molière qui était son propre metteur en scène et son propre comédien, en plus d’être dramaturge Le considérer comme un genre littéraire n’est pas évident. Le théâtre est un genre hybride à la croisée de la littérature et des arts du spectacle vivant (danse, concert, cirque, performance…), mais même des autres arts comme la peinture, le cinéma, l’installation… Guy Cassiers mêle par exemple théâtre et vidéo ; voir l’adaptation également de l’œuvre de Marathon Musil Le théâtre intègre en lui-même tout ce qui lui est extérieur, il a une grande plasticité et un grand polymorphisme. On dégage trois tendances dans l’étude du théâtre : Le textocentrisme Le scénocentrencisme Le chiasme (point de jonction et de disjonction entre les deux approches du théâtre) Polémique au festival d’Avignon en 2005 car la politique de programmation privilégiait l’hybridité du théâtre et ne laissait qu’une place très mince au texte. [Voir Le cas Avignon 2005] Le théâtre se lit mais cette lecture n’a rien avoir avec le temps ritualisé d’une représentation : La voix des comédiens, leurs interprétations =/= la voix intérieure La visualisation de la mise en scène, de la scénographie =/= la lecture des didascalies … La lecture de pièces de théâtre est incomplète, le texte théâtrale est incomplet et nécessite une gymnastique intellectuelle. Il y a au théâtre une triple énonciation : La voix de l’auteur Les voix...

« - De penser que la poésie ne peut plus être envisagée de manière quantitative mais qualitative.

 La poésie est partout.  Paradoxalement en cessant d’être transgénérique, elle est pourtant partout. II.

La poésie est partout ? Toute localisation de la poésie est très problématique : elle ne se définit plus par des contenus poétiques, par des sujets nobles, ni par un lexique poétique. De même le poète est tombé du ciel des nuées comme le dit F.

Ponge , « La Terre » : « Ramassons humblement une motte de terre.

» Et la poésie a rencontré les « chiens noires de la prose » ( V.

Hugo , Les Contemplations )  Processus de prosaïsation 1.

Le vers et la prose Le vers a longtemps permis d’identifier la poésie  Le Bourgeois gentilhomme , Molière , « M.

tout ce qui n’est point prose est vers, et tout ce qui n’est point vers est prose »  La poésie n’est donc ici qu’une manipulation artiste de la prose, mais est aujourd’hui un non sens avec l’apparition du vers libre et du poème en prose. « Y a-t-il une écriture poétique ? », Le degrés zéro de l’écriture , R.

Barthes : la poésie ne relève plus d’une technique, d’un savoir faire, mais est une qualité.  La poésie n’est plus identifiable à l’objet poème mais s’est déplacé vers la question de la poéticité et du poétique .

Elle est donc une qualité qui rend la langue autre, où le langage devient poétique.  La poésie est définie comme un écart, une anomalie, une aventure de la langue . 2.

Poésie et poéticité Barthes se situe ainsi dans le sillage de Jakobson dans « Qu’est ce que la poésie ? » et de sa parabole de l’huile : la fonction poétique apparaît quand l’élément est centré non pas sur une information, un destinateur, un destinataire mais sur lui-même.

La poésie naît des rapports des éléments d’un texte.

La poéticité apparaît en ce sens que le mot est ressenti comme mot.  Valorisation du mot : « Chaque mot poétique est ainsi un objet inattendu, une boîte de Pandore d’où s’envole toutes les virtualités du langage.

Il est donc produit et consommé avec une curiosité particulière, une sorte de gourmandise sacrée » Barthes, « Y a-t-il une écriture poétique ? ».

Le principe de plaisir est ainsi à l’origine de la poésie et de la lecture de poèmes.

(// Lucrèce , « la poésie comme miel ») 3.

La poésie dans le poème ? La poésie est transgénérique et elle peut apparaître dans tous les textes. Sur Henri Michaux , Fragment de lettres (1942) : « Je ne sais pas faire des poèmes, ne me considère pas comme un poète, ne trouve pas particulièrement de la poésie dans les poèmes et ne suis pas le premier à le dire.

La poésie qu’elle soit transport est toujours un impondérable, qui peut se trouver dans n’importe quel genre, soudain élargissement du monde.

»  La poésie s’enfuie hors du poème et tout poème définit comme tel n’est pas poésie.

Faire des vers et faire rimer des vers ne suffit pas.

[// chez Aristote , poètes contre versificateurs ; au 17 e , poètes contre rimailleurs] Roubaud , Poésie et cetera : ménage : « La poésie est dans les poèmes mais elle n’est pas poème.

Elle est l’absente de tout poème.

» (// Mallarmé)  Un impondérable : 1) Qui ne peut pas être pesé. 2) Ce qui surgit sans être attendu. Conclusion sur la poésie selon Henri Michaux - La poésie comme pratique de l’écart, comme spécificité.

Voir dans la poésie une exigence, un travail, un effort, du rythme, un effort cantatoire (lié au chant) - La poésie continue à être considérée comme une certaine frappe de la langue, un phénomène linguistique : Paul Valéry « Le poème est une hésitation prolongée entre le son et le sens.

».

Le poétique est un affrontement entre le son et le sens. - La poésie comme rythme : objectivé en prosodie mais il demeure essentiel.

Le geste poétique par excellence est celui de la découpe.  Intérêt d’étudier l’origine vocale de la poésie.

Retour à cette dimension vocale après une phase écrite.

Il s’agît d’effectuer le poème, lui donner une matérialité, une voix, un corps. Les origines musicales 1/10/14 I.

Du chant à l’écrit 1.

Musique La poésie est d’abord chanté dans l’Antiquité et pendant tout le Moyen-âge ( « L’immense continent perdu de la voix » Paul Zumthor ), car c’est une parole incarné, c’est une voix chantante. La poésie lyrique au MA : 1) Les poètes musiciens, troubadours en pays d’Oc ou trouvères en pays d’Oïl, produisent des chants courtois (fin 12 e chez les trouvères) pour les princes et les grands seigneurs qui les protègent.

 Arnaud Daniel. Le chant majeur est la canso, premier lyrisme médiévale qui célèbre le fin’amor, composé de 4 à 6 strophes et clôturé par un envoi. 2) Veine populaire 2.

Une musique métaphorique A partir de la fin du 14 e siècle , il n’y a plus exclusivement des poèmes chantés.

Le dernier poète-musicien est Guillaume Mauchaudt (mort en 1377)  Fonction de poète et de musicien séparée [// Livre du voir dit : distinction entre les poèmes chantés et les ballades non-chantés] : les poètes ne mettent plus forcément leur pièce en musique.

 La poésie devient donc lyrique au sens métaphorique car elle est hors de la sphère musicale. Le statut du discours de la poésie sur elle-même se modifie grâce aux pratiques de lecture.

La voix n’est qu’une possibilité, une virtualité après le MA .

La présence de la voix est déléguée dans l’écrit.

Et c’est à cause de cette perte initiale que s’invente une musicalité seconde, propre à l’écrit : le lyrisme.. »

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