PAILLERON (Édouard)
Publié le 11/03/2019
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«
PAILLERON
Édouard Jules Henri (1834-1899).
Dra
maturge et poète, Édouard Pailleron est surtout connu
pour ses comédies de mœurs, qui furent parmi les plus
grands succès des années 1870-1880.
A ses débuts, notre
auteur ressemble un peu à un personnage de ses propres
pièces.
Il naît à Paris dans �me famille aisée.
Il fait ses
études au collège puis à l'Ecole eréparatoire de Saint
Mandé, réussit le concours de l'Ecole navale mais se
lance dans le droit.
Il obtient son diplôme de docteur et
devient clerc de notaire, puis avocat, sans beaucoup de
conviction.
Après deux années passées comme volon
taire dans un régiment de dragons, il se fait remplacer,
visite l'Afrique du Nord avec un ami peintre, commence
aussi à écrire.
Son premier essai théâtral, un « drame
espagnol », qu'il a composé pendant ses études, tombera
dans un chahut aux Batignolles.
Pailleron obtiendra un
meilleur accueil avec le Parasite (1860), qui se déroule
dans une Antiquité de fantaisie, puis avec le Mur mitoyen
(1861), le Dernier Quartier (1863), le Second Mouve
ment (1865).
La grande notoriété ne vient pourtant qu'a
vec le Monde où l'on s'amuse (1868), description d'un
milieu qui se situe à mi-chemin entre le monde et le
demi-monde, où Paul, le héros, se défait d'une vieille
liaison pour épouser sa cousine.
«Est-ce assez Gym
nase», dit un personnage! Les succès de Pailleron se
succèdent ensuite: les Faux Ménages (1869), l'Autre
Motif (}872), Hélène (1872), Petite Pluie (1875) et sur
tout l'Age ingrat (1878) -celui des célibataires, bien
sûr, aux approches de leur quarante-septième année!
Enfin, après deux courtes pièces, Pailleron donne le
Monde où l'on s'ennuie (1881); il y montre un salon
guindé et intellectuel, où 1' amour réussit à vaincre les
conventions et la bêtise.
Cette pièce est un triomphe, que
n'effaceront pas la Souris (1887) ni Cabotins (1894), et
qui vaudra surtout à son auteur un fauteuil à l'Académie
(1881).
Enfin, parallèlement à cette carrière théâtrale, on
n'omettra pas de signaler la place éminente que tint notre
auteur à la Revue des Deux Mondes, puisque Pailleron
épousa la fille de Buloz et fut l'un des propriétaires de
la revue.
La longue série de ses succès n'est pas fortuite; on
trouve en effet dans l'œuvre dramatique de Pailleron tout
ce que le public attendait d'une pièce de théâtre : la
restitution relativement fidèle d'une certaine bourgeoi
sie; un dialogue rapide et drôle, animé de quelques péri
péties, semé aussi de quelques mots d'auteur faciles à
retenir et à répéter.
Ce théâtre n'est donc pas novateur,
même s'il ironise parfois sur les conventions qu'il
exploite.
Pourquoi le nom de Pailleron se détache-t-il
alors d'entre tous les dramaturges qu'on peut lui compa
rer? Peut-être à cause de son esprit, de la vivacité de
l'action dans ses pièces, de l'ironie aussi avec laquelle il
observe les divers « mondes » qu'il explore : par exem
ple, c� salon de la comtesse étrangère qui fit le succès
de l'Age ingrat et qui, selon Zola, répondait au goût
des spectateurs pour la « vérité des peintures », pour les
«tableaux réels pris dans la vie ».
Sans faire partie de
l'école naturaliste, Pailleron atteint donc, dans ses comé
dies, une vérité dans la peinture des mœurs qui peut nous
paraître aujourd'hui assez pâle mais qui n'en mérite pas
moins d'être reconnue..
»
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