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Par quels procédés Montaigne persuade le lecteur d’entrer dans l’oeuvre?

Publié le 22/10/2021

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Par quels procédés Montaigne persuade le lecteur d’entrer dans l’oeuvre? C'est ici un livre de bonne foi, lecteur. Il t'avertit, dés l'entrée, que je ne m'y suis proposé aucune fin, que domestique et privée. Je n'y ai eu nulle considération de ton service, ni de ma gloire. Mes forces ne sont pas capables d'un tel dessein. Je l'ai voué à la commodité particulière de mes parents et amis : à ce que m'ayant perdu (ce qu'ils ont à faire bientôt) ils y puissent retrouver aucuns traits de mes conditions et humeurs, et que par ce moyen ils nourrissent, plus altière et plus vive, la connaissance qu'ils ont eue de moi. Si c'eût été pour rechercher la faveur du monde, je me fusse mieux paré et me présenterais en une marche étudiée. Je veux qu'on m'y voie en ma façon simple, naturelle et ordinaire, sans contention et artifice : car c'est moi que je peins. Mes défauts s'y liront au vif, et ma forme naïve, autant que la révérence publique me l'a permis. L’adresse directe “au lecteur” qui instaure de suite un lien intime entre le narrateur et son lecteur. Montaigne présente dès le début son livre en le caractérisant de “bonne foi” donc un livre vrai. Apparition du “je” du narrateur, qui met en avant le lien avec le lecteur présent grâce au pronom personnel complément. Montaigne nous donne le sujet de son livre “domestique et privée” sujet qui est accentué par l’utilisation de la négation restrictive. L’utilisation dans ces deux phrases de la négation syntaxique “ne pas” et l’utilisation du lexique “nulle” et “capable” insiste sur l’incapacité de Montaigne de prendre en compte son lecteur, il nie son lecteur et oppose ainsi privé et public /galanterie. Dans cette phrase Montaigne insiste sur le projet de lecture sincère et privé qu’il forme “parents et amis”, le verbe “retrouver” sa personnalité comme il est. Il va même jusqu’à dire que son livre sera tellement proche de lui que ses proches le retrouveront presque plus réel que dans la réalité avec les superlatifs accompagnés des adjectifs “altière et vive”.

montaigne

« Que si j'e u sse été en tr e ce s natio ns qu'o n dit viv re en co re so us la ​do uce lib erté des pre m iè re s lo is de natu re ​, ​je t' ​assu re que ​je m'y fu sse tr è s vo lo ntie rs ​pein t ​to ut ​en tie r, et ​to ut ​nu ​.

Ain si, le cte u r, ​je su is moi- m êm e la matiè re de mon liv re : ce n'e st pas ra is o n que tu em plo ie s to n lo is ir en un ​su je t ​si fr iv o le et ​si va in ​.

​Adie u do nc ; ​de Monta ig n e ​, ce pre m ie r de m ars m il c in q c e n t q uatr e v in gts . De no uve au Monta ig n e déb ute par un ir ré el ave c du su bjo nctif . Il co m men ce en mett a n t en re tr a it le le cte u r et en ava n t la questio n de la natu re (c e qui évo que dir e cte m en t le ch ap it r e des Can nib ale s). Le le cte u r se ra dis c rè te m en t re m is en pré se n ce par le pro no m co m plé m en t “t” et par l’ u til is a tio n du ve rb e “lir o nt” . Une ré e lle oppo sit io n est déjà pré se n te en tr e le monde Natu re et le monde civ ili s é ca r Monta ig n e montr e bie n que sa so cié té le co ntr a in t d’o ù l’ u til is a tio n du ve rb e “p ein dre ” (e sth étis m e, su bte rfu ge ) “la ré vé re n ce publiq ue” alo rs que le monde Natu re lu i offr ir a it la po ss ib ilit é d’ê tr e lu i ca r au cu ne co ntr a in te s mais des “lib erté s” qui so nt “d o uce s” . Il po urra it alo rs êtr e lu i en tiè re m en t ave c l’ u til is a tio n ré p été e de l’ a d ve rb e “T o ut” - Monta ig n e in diq ue bie n que la so cié té de Natu re lu i perm ettr a it d’ê tr e lu i dan s sa TO TA LIT E alo rs que la so cié té occ id en ta le l’ o blig e à ch o is ir des PA RTIE S d e l u i- m êm e. - Monta ig n e est do nc co ntr a in t par so n le cto ra t co m mun qui est un obsta cle à so n pro je t in it ia l et orig in al.

P ara d o xe d e l ’ a u te u r. “A in si” fo rm ule co nclu siv e il re m et en pré se n ce le le cte u r en le no m man t et en s’a d re ssa n t dir e cte m en t à lu i. Il y a un r a p pel d u s u je t c a r n o us s o m mes d an s u ne c o nclu sio n. La ra is o n vie n t s’o ppo se r à “fr iv o le et va in ”; monta ig n e s’e ffa ce deva n t le le cte u r co m me po ur lu i la is se r la li b erté de décis io n. L’A die u fo nctio nne co m me une fo rm ule d’o uve rtu re o u d e f e rm etu re . Pro je t d e le ctu re : P ar q uels p ro cé dés M onta ig ne p ers u a de le le cte ur d ’e ntr e r d ans l’o euvre ? Pro blé m atiq ue: 1) Asp ect a uto bio gra p hiq u e 2) Para doxe d e l’a dre sse a u le cte u r 3) Capta tio b enevo le ntia e Com ment M onta ig ne r e je tte le le cte u r c la ssiq ue a fin d e s ’a dre sse r à u n n ouve au le cte ur?. »

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