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Patrick Chamoiseau, Une enfance créole, chemin d'école

Publié le 26/04/2012

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Une enfance créole II, chemin d'école, fait partie d'une trilogie autobiographique écrite par l'écrivain martiniquais Patrick Chamoiseau à partir de 1994. Il raconte dans ces romans comme leur titre le suggère une enfance aux  Antilles créant ainsi un parallèle avec l'adjectif « créole « entre une enfance française et une enfance aux Antilles montrant ainsi qu'elle ne se déroule pas de la même manière dans toutes les régions françaises.

Dans ce roman qui est le deuxième de la trilogie, l'école et l'éducation tiennent le premier rôle : il y a une découverte à travers les yeux de l'enfant des premiers pas dans l'univers scolaire, de ses contraintes et de ses joies.

Un thème important de cet ouvrage est le rapport qu'entretiennent les élèves d'anciennes colonies françaises avec la langue française. Il existait dans les années 50-60 aux Antilles, une certaine sacralisation de tout ce qui se rapportait à la France et à la langue française. Malgré la fin de l'époque coloniale qui avait montré le colon français comme missionnaire de la culture française aux peuples indigènes( documents que l'on peut trouver dans les leçons de français qui était données aux enfants africains pendant la période coloniale ou l'image des colonies qui étaient enseignées aux petits français durant cette même période), la France a gardé une certaine images dans ces anciennes colonies comme les Antilles jusqu'au XXème siècle montrant l'enseignement qui était donné à ses enfants comme un modèle parfait à prendre en exemple par les autres.

Cependant, ce modèle « parfait « à crée des invraisemblances enseignées aux enfants des anciennes colonies que nous trouverions absurdes à notre époque : dans les années 50-60, il était enseigné aux petits antillais que leurs ancêtres étaient gaulois.

« matin avec leurs « étranges sacs » (p21) rentrent le midi, puis repartent jusqu'en fin de journée.

Cette envie est telle qu'ilennuiera sa mère jusqu'à ce qu'elle l'inscrive à ce qu'il croit être une école, chez Man Salinière, mais un de ses frères Jojol'algébrique finira par lui révéler la vérité et fera ainsi renaître l'envie de cette école des grands.A sa première vraie journée d'école, le narrateur comprend que l'école ne se passera pas comme il l'avait imaginé à travers« l'école » de Man Salinière : pas de chansons, ni de dessins mais un travail scolaire constant qui va faire disparaitre l'envied'école du petit garçon et se transformer en survie au quotidien.

Il ne se rend pas à l'école avec le même plaisir que chez ManSalinière.

SURVIEDans Survie, le petit garçon découvre l'univers scolaire des années 50-60 : l'école coloniale, un enseignement autoritaire basésur le système éducatif tel que l'on le trouve en France hexagonale et où la France sert en toute chose de modèle.

Il seretrouve alors confronté à des choses nouvelles :- Il se rend compte de l'existence de différents niveaux de français : le français utilisé par le maître est différent de celuiqu'il connaît et qu'il utilise avec sa famille et ses camarades.- L'enfant prend conscience de la différence de statut du français du maître utilisé en classe : le français d'apprentissage.Le français que lui utilise est créolisé c'est-à-dire prononcé comme en créole ce qui donne par exemple une prononciation du[ʁ] comme un [w].

Dans le livre le maître insiste sur la prononciation ce dont Patrick Chamoiseau rend compte enrajoutant plusieurs r dans le discours du maître.- On observe une complémentarité du français et du créole dans la société martiniquaise dans la vie de tous les jours :sans avoir un statut de langue officielle, le créole se trouve être le complément du français dans la vie de tous les jours : onutilisera le français ou le créole dans telle ou telle situation ex : une conversation avec l'instituteur se fera en français, uneconversation avec des amis se fera en créole.- Interdiction de l'utilisation du créole en classe : le créole en plus d'être interdit en classe est noirci par l'enseignementet ses représentants.

Le français est enseigné comme étant la seule langue permettant de s'élever dans la société, le créolen'est même pas considéré comme une langue mais comme un patois (rapport au créole n'ayant pas changé en 25 ans puisquedans Le discours antillais, Edouard Glissant fera apparaitre cette déconsidération pour le créole auquel on attribuerait lesorigines à des patois de France de siècles précédents).

Il y a un déséquilibre qui se crée alors chez l'enfant, partagé entre cequ'il connaît, le créole ou le créole francisé qui est jugé comme mauvais et cette langue française qu'il ne maîtrise pas et qu'ildoit absolument apprendre s'il veut pouvoir obtenir un bon travail.-II L'école, instrument de colonisation Le maître : Le maitre est la première représentation de l'autorité scolaire que rencontrel'auteur.

Il est une des représentations et une des représentants de l'éducation à la française aux Antilles.

Il est habillé à lafrançaise en costume-cravate, les cheveux lissés à la vaseline : « Les maîtres portaient pantalon, veste, gilet, cravate ».

Ilconvenait à l'époque pour les enseignants de ressembler le plus possible à des français de l'hexagone malgré la chaleur.

Lemaître principal a la particularité dans le roman, d'exagérer sa prononciation afin de la francisée le plus possible ce quel'auteur indique par une succession de [r] dans certains mots et l'utilisation de mots rarement ou jamais utilisés aux Antilles :« p53 : Qu'ai-je cru ouïr ? Notre classe se verrrait-elle hantée d'une prrésence fantomatique à l'instar de Roncevaux qui,depuis le preeux Roland effrraye le voyageurr» Il y a ici une tentative de se rapprocher du français standard contrairement àla prononciation créolisée du français ou le [r] n'est pas appuyé.Il y a de la part du maître, une volonté de se détaché de la langue créole, jusqu'à ses interjections ou insultesfrançaises « Dieux de l'Olympe », « grraine de galapiat », « gerrme d'escarrpe », « bourrgeon de sacrré sacrré-sacrripant ».

Il existait en Martinique (bien que non officiel) un classement des individus par leur couleur.

Ce système issu de lacolonisation donnait une meilleure chance de réussite aux enfants dont la couleur se rapprochait le plus de la couleur desfrançais occidentaux c'est-à-dire blancs.

On s'aperçoit dans ce livre que bien que très foncé de peau, le maître avait unepréférence pour les enfants clairs de peau, les « petits-revenus de-France » et il ne réservait pas le même traitement à cesenfants qu'aux enfants noirs du fait que certains viennent directement de France, un élève: « ignorant l'univers créole, ildisposait d'une science parisienne d'accent brodé, de vocabulaire et de comportement qui émotionnait le maître ».

Lesélèves ordinaires sont fouettés, les blancs gentiment réprimandés.

L'image de la France et du français véhiculée par le maître va finalement rendre dans la tête de l'auteur et de sescamarades ce qui se rapporte à leur culture comme mal, le français étant le symbole de l'instruction.

La venue du maîtreremplaçant appelé « maître-indigène » qui est l'opposé du maître principal « il n'arborait pas de cravate, ni de costumes, maisde petites chemises flottantes ...

Il prétendait que nos ancêtres n'étaient pas des Gaulois mais des personnes d'Afrique...Quand le maître-indigène voyait Blanc, il mettait Noir.

Il chantait le nez large contre le nez pincé, le cheveu crépu contre lecheveu fil ».

L'utilisation du verbe « prétendait » montre que le narrateur ne croit pas vraiment à ce que leur enseigne leMaître-indigène ceci étant du au formatage du maître principal, si bien qu'il en vient à dire « Nous ne comprîmes jamais ce quipouvait bien nous vouloir ».II L'enseignement du français à l'école et le créole Dans les années 50-60 il était interdit de parler créole à l'école sous peinede punition.

Le créole était vu comme un patois parlé uniquement par les sous-classes de la société.

L'apprentissage de lalangue française était vu comme une possibilité de s'élever socialement.

Son apprentissage dans le livre se révèle difficile pour les enfants : le créole est la langue utilisé dans la vie de tous les. »

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