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Paul Éluard affirme que « le poète s'engage dans son tempe et mène la hommes au combat».

Publié le 29/08/2014

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Analyse du sujet

Analysons les mots dés :

·   le poète - le champ d'application du sujet se limite à la poésie ;

·   s'engage dan son temps - idée de poésie engagée, fonction politique du discours poétique, délivrer un message afin de faire réfléchir le lecteur ;

·   mène les hommes au combat - le poète est un guide politique, un chef spirituel qui éclaire le peuple.

Type de sujet. Il s'agit de commenter une citation, donc d'apprécier la pertinen­ce d'une thèse (type 3).

Reformulation de la thèse. La poésie est un discours politique et le poète est un guide, un prophète, dont la vocation première est d'éclairer les consciences.

Formulation de la problématique. La poésie doit-elle nécessairement être engagée et le poète remplir une mission politique ou la poésie peut-elle égale­ment être un discours plus gratuit et individuel?

Type de plan. Le plan retenu est donc un plan critique.

Proposition de dissertation

Picasso, après avoir peint Guernica, disait de la peinture qu'elle n'avait pas vocation à être «décorative«. Ainsi, à la suite d'un Delacroix, peignant La Liberté guidant le peuple pendant les journées révolutionnaires de 1830, l'artiste défi­nissait la fonction essentielle de la peinture et, plus généralement, de l'art : don­ner une plus juste vue du monde, donc se faire politique. Dans cette même pers­pective

« Chapitre 1 La poésie Nombreux sont les poètes qui ont fait, ou font, de la parole poétique une voix engagée.

Pour eux, la poésie est une arme, qui doit servir à condamner ou louer les affaires de la cité.

Ainsi, la poésie engagée traite de thèmes d'actualité, contemporains de l'existence du poète.

Le poète se fait alors historien, mais son regard n'est pas objectif.

Le poète engagé est un historien qui s'arroge le droit de juger des évé­ nements auxquels il assiste.

Agrippa d'Aubigné, dans Les Tragiques, interpelle Catherine de Médicis, quïl juge responsable du massacre sanglant de la Saint­ Barthélemy.

En la comparant à une sorcière, entourée de« démons» et« idôla­ tr{e] {de] Satan», il fustige sa politique anti-protestante, maléfique et criminelle.

De même, Hugo refuse d'assister en témoin et spectateur passif au Coup d'État perpétré par Louis-Napoléon Bonaparte.

Dans Les Châtiments, parus en 1853, il assimile l'empereur et ses hommes tantôt à des« tyran{s]» [«France, à l'heure où tu te prosternes ...

», 1, 1].

tantôt à des «filous» ou des «brigands» et clame ainsi tout son mépris et sa haine d'un régime impérial inique et illégitime.

Dans ses poèmes, il n'hésite pas à faire référence à des événements historiques récents auxquels il a assisté, que ce soient les journées de« Juillet» [allusion à la révolution de juillet 1830 qui fit tomber un archaïque régime monarchique) ou le Coup d'État bonapartiste de décembre 1851.

Dans Souvenir de la nuit du 4, le poète relate ainsi l'assaut meurtrier donné aux barricades par Saint-Arnaud et Magnan.

L.:enfant qui a« reçu deux balles dans la tête» incarne la République pié­ tinée et assassinée.

Le poète engagé refuse donc de s'enfermer dans une tour d'ivoire isolée du bruit et de la fureur de la société.

Au contraire, il est, comme le revendiquait Sartre dans Situations,« de son temps et dans son temps».

L.:engagement poétique, c'est aussi un ton : celui de la colère.

Le poète engagé tonne contre les injustices.

Ainsi, la poésie engagée est essentiellement polé­ mique.

La parole se fait alors véhémente et accusatrice.

Dans Les Tragiques, d'Aubigné n'hésite pas à attaquer frontalement la reine de France, Catherine de Médicis.

Il la prend à partie en l'apostrophant [«Reine»! et pointe vers elle un doigt accusateur par le biais de l'utilisation récurrente de la deuxième personne du singulier [« Tu y brûles en vain ...

»l.

Sa politique est assimilée à une cuisine honteuse, faite de «drogues et ménage magique».

Le titre que Hugo choisi de donner à son recueil poétique, Châtiments, bien la violence de la voix poétique engagée.

Le chant poétique se meut en cri, qui doit fustiger, corriger et punir.

Cette violence verbale frontale condamne bien souvent les poètes à l'exil.

Hugo sera ainsi banni du territoire français et contraint de s'exiler dans les îles anglaises de Jersey et de Guernesey.

Dans les Châtiments, il se met en scène sous les traits du« banni» ou du« proscrit».

Pour éviter l'exil ou la mort, certains poètes choi­ sissent un engagement plus indirect.

La parole poétique n'est plus hurlement véhément mais raillerie étouffée et sournoise.

Ainsi, La Fontaine, dans ses Fables, recourt, non au registre* polémique mais au satirique.

Le voile de l'allégorie*, qui lui fait peindre sous les traits d'un lion, la figure de Louis XIV et les courtisans assoiffés d'honneurs sous les traits du renard, lui permet d'éviter Ill _.

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