PAÜLHAN (Jean)
Publié le 12/03/2019
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PAÜLHAN (Jean), écrivain français (Nîmes 1884 - Boissise-la-Bertrand
1968). Son rôle littéraire a été double, d'abord comme directeur de la N. R. F. (de 1925 à 1940 et, avec Marcel Arland, de 1953 à 1968), puis comme critique et essayiste. Son œuvre, dès les rébus malgaches des Hain Tenys Merinas (1913) — Paulhan fut, de 1907 à 1912, à Madagascar, professeur, colon et chercheur d'or —, vit du rapport entre les idées et les mots : vaste problématique, qui explique chez lui la constance du paradoxe, l'amour de l'équivoque, le subtil et lent décryptage des articulations, voire la fausse ingénuité et la cruauté suave de certains de ses jugements. L'« obscure clarté » qui tombe
de ses livres est celle-là même du langage, et les limbes de l'incognito dont il s'entourait volontiers comme directeur de la N. R. F. semblent baigner aussi une œuvre dont la liberté est en relation directe avec la certitude, durement gagnée, d'un profond arbitraire de la langue. C'est cet arbitraire qu'il défend avec vigueur dans Jacob Cow le pirate ou Si les mots sont des signes (1921), les Fleurs de Tarbes ou la Terreur dans les lettres (1941), le Don des langues (1966) et, plus précisément encore, dans la Preuve par l'étymologie (1953).
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