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Péguy, révolutionnaire solitaire

Publié le 07/04/2012

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C'est dans une série de Cahiers ordinairement appelés « Situations« que se précise alors le retour de Péguy à la foi de son enfance. Il expose dans ces textes ce qu'il entend par «parti intellectuel« et par «moderne« : la domination économique et culturelle de la bourgeoisie sous le nom de Progrès, religion nouvelle et mystification au deuxième degré. Le pamphlet s'élève ici à un degré rarement atteint dans notre langue. Toutes les ressources stylistiques y sont employées : termes populaires, argot universitaire, néologismes....

« machines pour libérer les citoyens, refus de la concurrence, organisation du travail préservant l'intégrité physique et la liberté intérieure, enseignement confié aux meilleurs ouvriers, mépris de la gloire personnelle.

«Ainsi, les citoyens de toutes les cités ne manquant de rien, il n'y aura plus de nations défavorisées ni malheureuses.» La personnalité de Péguy s'impose à ses aînés : Lucien Herr, Charles Andler, l'économiste russe Ostrogorski et d'autres qui projettent de fonder avec lui «un journal vrai».

Entre temps a paru Jeanne d'Arc dédiée «à tous ceux et à toutes celles qui ont vécu et qui sont morts pour l'établissement de la République socialiste universelle».

Ce drame est une rigoureuse reconstitution de la lutte populaire conduite par Jeanne contre le clergé, la bourgeoisie et ceux des nobles qui sont asservis à l'occupant.

Collaborateur en 1899 de La Revue blanche, Péguy y publie notamment «Service militaire» où il dénonce les exactions coloniales et la mentalité des officiers de carrière.

Il recommande pourtant de servir dans l'armée pour y constituer une sorte de contre-armée.

Son article « Les récentes œuvres de Zola» paru la même année dans Le Mouvement socialiste, relève dans Fécondité une certaine ignorance de la réalité populaire, et considère comme une forme d'exploitation capitaliste l'enrichissement des protagonistes, les Froment, par des terrains acquis en métropole et, pis encore, aux .colonies.

Particulièrement audacieux envers un auteur vénéré par les dreyfusards, Péguy se singularise davantage encore comme militant socialiste.

Sïl estime abusive l'autorité des dirigeants socialistes, c'est qu'ils sont.

à ses yeux, de moins en moins dignes d'exercer le commandement.

Revendiquant le droit à la critique, il décide avec Romain Rolland de fonder une revue dont le but sera de «dire la vérité par-dessus tout».

Le 5 janvier 1900 paraît le premier Cahier de la quinzaine.

D'un genre tout à fait nouveau, cette revue où chacun s'exprime librement.

deviendra au cours des quatorze années suivantes le miroir des événements politiques et culturels propres à susciter la réflexion.

Enquêtes, essais, comptes rendus de congrès et débats parlementaires voisinent avec l'annonce et le commentaire d'articles d'autres revues, de parutions ou traductions d'ouvrages, de cours à l'Ecole des. »

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