Devoir de Philosophie

PÉLADAN Joseph

Publié le 27/11/2018

Extrait du document

PÉLADAN Joseph, dit Joséphin (1858-1918). Romancier, dramaturge, essayiste. Né à Lyon dans une famille légitimiste, catholique et déjà toute imprégnée d’occultisme, Péladan poursuit études et lectures à Avignon, puis à Nîmes, avant de monter à Paris, où il fréquente Barbey d’Aurevilly, Villiers de L’Isle-Adam, Gustave Moreau, Huysmans... Son premier roman, le Vice suprême (1884), qui paraît avec une préface de Barbey, est un succès; avec lui s’ouvre un vaste cycle romanesque, la Décadence latine, dont les dix-neuf volumes s’échelonneront jusqu’en 1907 : Curieuse (1885), l’Initiation sentimentale (1887), l'Androgyne (1891), Finis Latinorum (1899), etc.

 

Sa haine du matérialisme moderne et ses préoccupations ésotériques le font adhérer avec enthousiasme à l’ordre kabbalistique des Rose-Croix, que vient de restaurer Stanislas de Guaïta; mais il rompt bientôt avec ce dernier pour fonder l’ordre des Rose-Croix catholiques, et se proclamer mage sous le nom de Sâr Mérodack

« PÉLADAN ( 1890).

Si les disciples ne sont pas très nom­ breux, le mage est devenu une des figures pittoresques du Tout-Paris, où son goût de la pompe et l'extravagance de son comportement excitent parfois la raillerie autant que la curiosité.

Cela ne l'empêche pas de déborder d'activité : tout en poursuivant sa longue > de la Décadence latine, il accumule une œuvre énorme et disparate : trai­ tés ésotériques, regroupés dans son Amphithéâtre des sciences mortes ( 1890-1893); tragédies wagnériennes, qui s'efforcent d'illustrer les idées du maître de Bay­ reuth, de Babylone ( 1895) à Œdipe et le Sphinx (1903) ou à Sémiramis (1904), en passant par cette Prométhéide (1895) qui doit achever la trilogie conçue par Eschyle ...

; essais esthétiques, comme les vingt-quatre volumes de la Décadence es th éti qu e et, plus tard, la Dernière Leçon de Léonard de Vinci ( 1904), De Parsifal à Don Quicho tte (1906); œuvres d'imagination enfin, avec des romans psychologique.; : les Amants de Pise ( 1912), les Dévotes d'A vignon (po� th., 1921 ), les Dévotes vaincues (posth., 1923), la To rc he renversée (posth ..

1925).

Toute de réaction contre la civilisation moderne et les méfaits de son matérialisme -qu'ils s'ap pe llent positivisme, scientisme ou naturalisme -, cette œuvre, très inégale, traduit à sa manière les inquiétudes de la fin du siècle.

Nourrie d'une vaste culture, marqué e d'une religiosité équ ivoq ue q ui emprunte à l'occultisme, au platonisme et au catholicisme, elle mêle légende du Graal, mythes wagnériens et traditions orientales : un syncrétisme qui conduit souvent Péladan à des interp ré ­ tations et à des vaticinations plus pontifiantes que convaincantes.

Ainsi, face il la décadence de la race latine, prône-t-il le recours à une élite : ce seront les Rose-Croix, sous la direction de Mo!rodack, seuls capables de rétablir la vraie r e li g io n, d'affirmer la force rédemptrice de l'art, et de s'élever au-de!-sus des passions et des perversions -le mythe de l'an drogy ne incarnant l'idéal de pureté et de renoncement à l'amour charnel.

Idéalisme qui, tout au long de l'éthopée, s'allie à une sensualité quelque peu faisandée : sous prétexte que l'horreur du péché passe par l'initiation au vice, la dénonciation de toutes les t u rpit udes de ce monde ne va pas sans complaisance - ni sans excès : dans la création des figures romanesques, dans la compc•sition des intrigues, et dans un style si chargé de somptuosités qu'il tombe dans l'emphase, si moralisant qu'il n'évite pas l'ennui du didactisme.

Mais dans ces pages innombrables, où le meilleur côtoie le pire, l'outrance naturelle de 1 'écriture parvient à susciter le sentiment de l' ét ra nge , à défaut de nous faire accéder à l'épique.

[Voir aussi DÉCADENCE].

BIBLIOGRAPHIE Œuvres.

- Joséphin Péladan.

la Décadence latine (le Vice suprême.

Curi eu fe .

l'Initiation semimemale).

Genève, Slatkine Reprints.

1979: Commellt on devient fée.

Éd.

d'Aujourd'hui.

1982: les Amams de Pise.

U.G.E ..

1983.

A consulter.

-René-Louis Doyon.

la Douloureuse Avemure de Péladan, Paris.

La Connaissance.

1946 : C.

Beaufïls, le Sâr Pé la dan , 1858·1918.

Biographie crit iq ue, Aux Amateurs de livres.

1986: J.- P.

Guillerm, «De l'artiste à l'Ariste>>, Roman­ tisme, n° 67.

1990.

M.-O.

GERMAIN. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles