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Pensez-vous que la crise de la famille soit la cause du mal de vivre de la jeunesse ou estimez-vous que ce malaise est dû à d'autres facteurs ?

Publié le 05/02/2013

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Cette période de la vie d'un être humain entre la naïveté de l'enfance et la maturité adulte est celle des remises en question et de l'insécurité provoquée par les interrogations, les transformations physiques, les heurts avec un environnement où l'on veut tout à la fois agir et trouver sa place. La littérature a maintes fois au cours des siècles illustré ces troubles. L'époque romantique a connu « le vague des passions « décrit par Chateaubriand et Les Confessions d'un enfant du siècle de Musset. Ces textes annonçaient les Désarrois de l'élève Torless de Musil ou le cri de Nizan dans Aden Arabie : « Je ne laisserai personne dire que vingt ans est le plus bel âge de la vie«. Aujourd'hui le suicide d'un chanteur comme Kurt Cobein témoigne de ce malaise persistant au-delà de l'adolescence...

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« 35 nouveau-nés à la campagne chez des nourrices médiocres et bon marché, préférant courir le risque de les perdre plutôt que de se passer du travail de l'épouse.( ...

) Dans les familles du bon vieux temps, non seulement on commençait son enfance, pendant cette phase jugée aujourd'hui cruciale par les 40 pédiatres et les psychologues, confié à d'autres, mais on avait aussi de bonnes chances de la terminer loin des parents, placé comme domestique «de cycle de vie» -pour reprendre l'expression de Peter Laslett.

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) La cellule conjugale solidement unie, consacrant tous ses soins et son affection à l'éducation des enfants, est une idée neuve en France au XVIIIe 45 siècle, comme l'a montré Philippe Ariès, et présente seulement dans les couches supérieures de la société.

Il faudra tout le pouvoir d'inculcation 1 de la bourgeoisie pour la faire accepter comme la seule forme normale, naturelle de vie familiale, et toute la force de l'État-Providence 2 pour la faire pénétrer en profondeur dans le corps social.

( ...

) 50 En réalité, l'autorité et l'encadrement moral que nous attendons de la cellule conjugale étaient assurés dans le passé soit par un milieu familial élargi (celui des grandes maisonnées), soit par l'immersion de la famille dans un milieu de voisinage contraignant et structuré.

Que cet équilibre vienne à se rompre sous l'effet de l'urbanisation ou de l'industrialisation, 55 et l'enfance bascule dans l'anomie 3 , l'errance et la délinquance.

Le gavroche d'hier, héros positif et souriant chez Victor Hugo, mais vite devenu pour la bourgeoisie apeurée le produit pervers des classes dange­ reuses, n'était pas radicalement différent du beur ou du black aujourd'hui.

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) La famille n'est pas plus responsable de la crise actuelle de la jeunesse 60 que le thermomètre n'est responsable de la température.

Et comment pourrait-on expliquer que la France ait pu se payer le luxe de supporter depuis quinze ans, sans heurts dramatiques, sans dissolution du tissu social, un taux de chômage non seulement jamais inférieur à 10 % mais beaucoup plus élevé proportionnellement chez les jeunes que dans tous les 65 autres pays de l'Europe occidentale, sinon grâce au relais d'une robuste et inépuisable solidarité familiale ? 1.

inculcation: action de faire entrer durablement dans l'esprit de quelqu'un.

2.

État-Providence : L'État joue le rôle d'une providence, d'un Père.

Sauveur et protec­ teur auprès des déshérités et malheureux grâce à différentes mesures et aides sociales.

Le terme peut-être réutilisé dans le résumé.

3.

Anomie : État de désorganisation et de destructuration, dû à la disparition partielle ou totale des normes et des valeurs.

•Questions 1.

Résumé (8 points) Vous résumerez ce texte en 160 mots.

66. »

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