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Pensez-vous que la littérature doive nécessairement exprimer une forme de révolte ?

Publié le 10/02/2013

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La littérature engagée traverse tous les temps, à la fin du XIXe siècle l’accès à la littérature en opposition au langage courant a permis l’expression de pensées extrêmes. La révolte est une expression spontanée de la liberté que l’on retrouve dans de nombreux écrits.

Pensez-vous que la littérature doive nécessairement exprimer une forme de révolte ?

Nous allons répondre à cette problématique en deux parties. Dans la première nous observerons  la littérature comme une expression de la révolte et dans la deuxième, la littérature comme une expression de la parole.

 

La révolte peut être exprimée dans la littérature par une rébellion, un soulèvement contre l’autorité légitime, un sentiment d’indignation et de réprobation face à une situation quelconque. « Je suis celui qui souffre et qui s’est révolté ! « dit Arthur Rimbaud.

« Jusqu’ici nous avons vu une littér ature de révolte, de résistance, que transmet l ’auteur de façon indirecte mais l’ on peut voir aussi une certaine extensibilité à questionner.

La littérature a une forte puissance de questionnement.

La révolte séduit les écrivains parce qu ’elle est d’ abord parole et par la suite peut être un conflit.

L ’introspection est le questionnement de l’ homme, sur son fondement, ses valeurs et sa place dans la société, c ’est ainsi une marque de révolte.

« Qu ’est -ce qu ’un homme révolté ? Un homme qui dit non.

Mais s ’il refuse, il ne renonce pas : c ’est aussi un homme qui dit oui, dès son premier mouvement.» Camus, L ’Homme révolté, (1951) Le révolté, c ’est « celui qui dit non », et c ’est pour cela que la révolte est fondamentalement théâtrale et poétique.

Bien souvent elle est l’ essence du théâtre, où il y a un affrontement entre deux personnages où la révolte rompt le silence.

Le poète quant à lui peut en fair e un des fondements du lyrisme, puisque la révolte se nourrit des sentiments, il dénonce alors ce qu’ il pense directement.

Mais la révolte permet aussi au romancier d ’exprimer la violence, le mouvement.

La dimension tragique du révolté nous émeut et exerce chez le spectateur le double sentiment de la compassion et de l ’horreur.

En effet, si le révolté effraie par sa façon de s ’opposer, par sa radicalité comme Antigone, il peut aussi toucher par son échec.

« Ils épargnent aux autres hommes la peine de semer, de labourer et de recueillir pour vivre, et méritent ainsi de ne pas manquer de ce pain qu ’ils ont semé » Jean De La Bruyère, « De l ’homme », Les Caractères, 1688 La révolte est le fait de ne pas vouloir se soumettre à la réalité si cette réalité ne correspond pas aux valeurs qui leur sont propres, dans ce texte les noirs sont traités comme des animaux a lors qu’ils sont des hommes comme les autres.

Albert Camus dénonce l ’inégalité et dévoile la vérité universelle de façon ingénieuse.

« ...] j ’ai découvert que tout le malheur des hommes vient d’ une seule chose, qu i est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre.

» Blaise Pascal, « Divertissements », Les Pensées (1669) Pascal évoque la misère de la condition humaine, la cause en est l ’ennui.

(« Rien n ’est si insupportable à l ’homme que d ’être dans un plein repos, ») Pascal utilise toutes les ressources de la rhétorique afin de montrer au lecteur une intuition fondamentale : les hommes, livrés à eux -mêmes sans le secours de la foi, sont dans la faiblesse et la misère.

Le lecteur adopte progressivement le point de vue de Pascal, sans en avoir véritablement conscience.

« Ce père avait tout donné.

Il avait donné, pendant vingt ans, ses entrailles, son amour; il avait donné sa fortune en un jour.

Le citron bien pressé, ses filles ont laissé le zeste au coin des rues.

» Balzac, La revue de Paris, 1894 Le Père Goriot est un roman de Balzac.

Il fait partie des Scènes de la vie privée de La Comédie humaine.

On peut rapprocher ce roman de Balzac et le Roi Lear de William Shakespeare.

Mais on peut noter des différences : le père Goriot se dépouille de sa fortune pour installer ses deux filles dans les hautes sphères, mais il n’ a de préférence ni pour l ’une ni pour l ’autre contrairement au roi Lear qui a, lui, trois filles, et qui privilégie les deux flatteuses contre celle qui parle trop franchement.

Ici il s ’agit de l’ exploration de l ’homme dans sa sphère familiale livrée à des conflits plus ou moins intérieurs, cela exprime une forme de révolte sur les valeurs sociales de l’ homme.

La littérature exprime majoritairement une forme de révolte qui est souvent gênante pour l ’Etat.

Elle est le seul moyen de dépasser l'absurde et nombreux sont les grands auteurs qui se s ont engagés.

Cette révolte, colère empreinte d'indignation, permet de faire bouger les choses et de réagir.

Elle a pour but d ’informer de la contrariété subie.

Aujourd ’hui, il existe toujours des auteurs révoltés même si la situation du mond e entier s’est améliorée, Stéphane Hessel avec son essai « indignez -vous » publié en 2010 critique la politique d 'immigration des gouvernements Fillon, regrette le poids du monde financier dans les choix politiques et dénonce l'affaiblissement de l'héritage social du Conseil national de la Résistance.

Sous le titre « Mon indignation à propos de la Palestine », un développement est consacré à la situation imposée par l 'État d'Israël à la Palestine, et notamment à la Bande de Gaza6.

La littérature sous sa forme de révolte est sans fin, les auteurs engagés auront toujours des causes à défendre, et seul la liberté le leur permet.. »

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