Peut-on s'identifier au personnage de théâtre?

« n'y a pas d'effets spéciaux, l'illusion est donc moins grande au cinéma qu'au théâtre.

Ex : la mort de Juliette dans Roméo et Juliette de Shakespeare est moins réaliste au théâtre car l'extraction du jet de sang du poignard peut être maladroite.

Des personnages figés Le temps est problématique : la représentation ne peut pas excéder quelques heures et le public ne doit pas s'ennuyer, il faut donc enchainer les actions.

De ce fait, le personnage n'a pas le temps d'évoluer : il est figé dans une altitude (courage, détermination, aveuglement, etc.). De plus, le public doit pouvoir rapidement identifier le personnage et son caractère.

Les auteurs recourent donc à des types, qui existent depuis longtemps.

Ex : il s'établit une parenté entre l'Arlequin de la commedia dell'arte et le Scapin des pièces de Molière.

Il n'y a pas de profondeur psychologique, mais un trait caractéristique dominant. Une distance nécessaire au plaisir du théâtre Il n'y a donc pas identification complète, mais c'est la source du plaisir.

On éprouve du plaisir à voir que ce qui se joue sur scène pourrait nous arriver (identification) mais ne nous arrive pas (distance).

La distance est aussi ce qui donne au personnage de théâtre une dimension morale.

On accepte rarement une critique frontale, mais on se reconnait (identification) dans le personnage de théâtre, et l'on identifie ses défauts, grâce au regard critique qu'offre la distance.

Molière voulais ainsi « corriger les vices des hommes ». Conclusion : Ainsi, si le personnage théâtral, incarné par un acteur, invite à l'identification, le public néanmoins ne s'oublie jamais complétement durant la représentation : il est à la fois le personnage et lui - même.

C'est dans ce jeu, entre identification et distance, que nait le plaisir théâtr. »