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PLISNIER Charles : sa vie et son oeuvre

Publié le 27/11/2018

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PLISNIER Charles (1896-1952). Né en Belgique, fils d’un bourgeois agnostique, socialiste et idéaliste et d’une mère croyante, Plisnier manifestera dans sa vie comme dans son œuvre l’influence de ces deux tendances divergentes mais complémentaires : l’engagement politique et une foi fervente, fût-elle laïque.

Dès 1913, à l’âge de seize ans, il publie des recueils de poèmes et dirige une revue où s’exprime une « ferveur » juvénile; en 1917, au moment où éclate la révolution bolchevique, il se jette à corps perdu dans la propagande communiste. Après des études de droit à l’Université libre de Bruxelles, il exerce la profession d’avocat au barreau de Bruxelles, et, simultanément, il déploie une intense activité d’écrivain, de journaliste et de militant d’extrême-gauche. Cependant, en 1921, après son admission au parti communiste belge, il s’impose une sorte d’autocensure, renonçant à publier ses poèmes, qu’il qualifie lui-même — en tant que marxiste — de « bourgeois et contre-révolutionnaires ». La production poétique de cette période — qui se caractérise par sa veine surréaliste — ne paraîtra en recueil qu’après 1928, année de son exclusion du P.C.B. pour trotskisme.

 

De 1921 à 1928, qui sont ses années de « volontariat politique », il parcourt l’Europe dans diverses directions pour accomplir des missions; allant de l’Espagne aux Balkans, de l’Allemagne à l’Union soviétique. En 1925, il dirige le Secours rouge international. En 1927, délégué au Congrès de la IIe Internationale, il est élu au Présidium juridique.

« Matriochka, 1945).

De 1946 à 1949 paraissent les trois volumes de Mères (Mes bien-aimées, 1946; Nicole Arnaud, 1948; Verte de désordre, 1949).

Suivront Beauté des laides (1951) et, publiés après sa mort, l'Homme et les Hommes (1953); Patrimoine (1953); Roman, papiers d'un romancier (1954).

La production romanesque s'accompagne d'une acti­ vité ininterrompue de critique littéraire.

En effet, le créa­ teur ne cesse de réfléchir sur son activité et sur le produit même de cette activité.

Enfin, l'homme ne renoncera jamais à s'engager : Plisnier s'intéressa toujours au poli­ tique, comme à une réalité qui touche l'homme tout entier en tant qu'animal social : après la Seconde Guerre mondiale, il publie divers pamphlets où il exprime ses idées et sa préoccupation au sujet de 1 'évolution de la situation politique, tant sur le plan national que sur le plan international.

Il apparaît ici comme un précurseur, et ses vues sont souvent prophétiques.

En 1945, au congrès du Mouvement wallon, il prononce un discours dans lequel il préconise la constitution d'une Belgique fédérale; en 1950, dans un article paru dans Synthèses, il se montre attentif à la «Naissance de l'idée Europe» (voir aussi : Lettre à mes concitoyens, 1952, publiée en 1962).

En définitive, le caractère le plus original, le plus authentique de Charles Plisnier réside dans cette union inextricable entre vie et écriture, qui se traduit sous forme lapidaire dans cette phrase : « Lyrisme égale révolte » (Esprit du temps, septembre 1933).

C'est dans cette perspective que se situe l'engagement de l'écrivain.

Répondant à une «vocation », remplissant une « mis­ sion», l'écrivain est, selon Plisnier, porteur d'un mes­ sage spirituel.

Le seul engagement auquel il puisse se soumettre est de servir en tout point la vérité : dans cette mesure, il fait son salut, en y conduisant aussi les autres hommes, ses frères.

Ainsi peut-il être rangé parmi « les prêtres, les agitateurs, les savants, qui se sacrifient pour sauver les hommes et s'élève-t-il du rang d'am useu r à celui de maître à vivre>>.

[Voir aussi BELGIQUE.

Littéra­ ture d'expression française].

BIBLIOGRAPHIE P.

Aron (éd.), Entre l't vangile et le rêve: Charles Plisnier, Bruxelles, Labor, 1988; Paul Bay , Charles Plisnier.

L'Homme et l'Œuvre.

Hommage suivi d'une bibliographie, Charleroi, F.

Guillaume, 1952; Roger Bodart, Notice sur Charles Plisnier ( 1896-1952), Bruxelles, Annuaire de l'Académie royale de lan­ gue et de littérature françaises, 1971, p.

73-147; Roger Foulon, Charles Plisnier, Nalines, Institut J.

Destrée pour la Défense et l'Illustration de la Wallonie, «Figures de la Wallonie>>, 1971; Jean Roussel, la Vie et l'Œuvre ferventes de Charles Plisnier, Rodez, Éd.

Subervie, 1957; Robert O.J.

Van Nuffel, Poètes et polémistes, Bruxelles, la Renaissance du Livre.

1961, p.

93 -12 2; Marc Wynan t, la Genèse de «Meurtres», Bruxelles, Palais des Académies, 1979.. »

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