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Poème de Baudelaire: La servante au grand coeur (Commentaire)

Publié le 26/03/2010

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Une grande partie du texte est consacrée à la description des souffrances éprouvées par les morts dans leurs tombes. Mais  le poème ne parle pas seulement des morts puisque les vivants, en tant que destinataires de ces vers, se voient reprocher  leur ingratitude. Il convient de montrer de quelle façon l’auteur s’y prend pour évoquer cette relation complexe qui  existe entre les morts et les vivants. Tel sera le premier axe de lecture. On tentera ensuite, en suivant un second axe de  lecture, de réfléchir à l’identité du destinataire de ce poème ( dont vous étiez jalouse ) afin de mettre en évidence la  dimension autobiographique du poème.

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« Éléments de corrigé Introduction La perte d'un proche et le deuil qui l'accompagne causent d'ordinaire une grande tristesse pour ceux qui restent.Pourtant, dans La servante au grand coeur , poème extrait des Fleurs du Mal, Baudelaire exprime une vision pluscomplexe, et comme inversée, des relations qui existent entre les vivants et les morts.

La première strophe offreainsiune description poignante de la souffrance ressentie par les morts du fait de l'absence des vivants.

Dans ladeuxièmestrophe, en revanche, Baudelaire met en scène, sur un mode hallucinatoire, la visite de la servante décédée.

Unehistoiresingulière, celle de l'auteur, apparaît donc en filigrane de cette méditation sur le sort des morts.

Quelle est la visiondesrelations entre les morts et les vivants évoquée dans ce texte? À qui s'adresse véritablement le reproche quitraverse toutce poème? Telles sont les deux questions auxquelles on s'efforcera de répondre dans le développement qui suit.Plan du développement 1.

Les souffrances endurées par les morts • D'ordinaire, la mort est associée à l'insensibilité et à la perte de la conscience.

Or, dans son poème, Baudelairedécritles souffrances physiques et morales qu'éprouvent les morts.

Les morts sentent (v.

12), ils pensent, ils ressententde grandes douleurs (v.

4).

Cet état, profondément pathétique, explique qu'ils sont à plaindre ( les pauvres mortsv.

4).• Le champ lexical de la souffrance est donc omniprésent.

Pour une part, il renvoie aux souffrances physiques.

Lesmortsont froid ( Ils sentent s'égoutter les neiges de l'hiver v.

12).

Ils ont aussi les squelettes rongés travaillés par le ver(v.

11).

Les mots employés sont très concrets, le poète évoque la réalité de la mort de façon crue.• Mais la souffrance dont il est question est surtout morale.

En effet, les morts, tels qu'ils sont décrits par le poète,ne cessent point de penser.

À la décomposition des corps semble correspondre celle des âmes ( dévorés par denoiressongeries , v.

9).

Dans le fond, on comprend donc que la plus grande douleur provient de la solitude dans laquelle setrouvent les défunts ( sans compagnon de lit ; sans bonnes causeries ).• Pour évoquer le sort des morts, Baudelaire utilise une expression figurée (le sommeil des morts) dans son senspropre.Sa servante dort son sommeil (v.

2), dans son lit éternel (v.

18).

Mais ce sommeil est troublé, comme on va levoir, par l'attitude des vivants. 2.

Le reproche adressé aux vivants• La situation des morts est d'autant plus cruelle qu'elle contraste avec celle des vivants.

Eux, ont la chance dedormir[...] chaudement dans leurs draps (v.

8) et ils ne sont pas seuls, ils sont entre amis , en famille (v.

13).• Baudelaire suggère donc que les tourments des morts trouvent leur origine dans l'ingratitude des vivants.

Le vers 7constitue à cet égard un moment clé du poème ( Ils doivent trouver les vivants bien ingrats ) puisqu'il permet decomprendre que la description dissimule un reproche : si les morts sont à plaindre, c'est aussi parce que les vivantsneremplissent pas leurs obligations.• L'ingratitude se manifeste de façon concrète dans le fait que l'on ne fleurit plus les tombes ( nous devrions [...] luiporter des fleurs , v.

3).

Les fleurs, fréquemment renouvelées, attestent de la vitalité du lien qui unit les vivants etlesmorts.

En revanche elles deviennent, lorsqu'elles fanent, le symbole d'une nouvelle étape dans l'existence postmortem:après avoir disparu une première fois physiquement, les morts disparaissent une seconde fois de la mémoire desvivants.Tel est sans aucun doute le drame le plus important, semble nous dire Baudelaire.

Les fleurs, symbole de vie,deviennentsymbole de mort et de déliaison et sont comme des lambeaux qui pendent à leur grille (v.

14). 3.

La dimension autobiographique du poème• Les considérations générales sur la mort sont encadrées par une référence à une histoire plus particulière ( laservante. »

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