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Proust, Du Côté De Chez Swann: Le clocher de Saint-Hilaire à Combray

Publié le 16/09/2011

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proust

La ville de l’enfance, des souvenirs, du passé a un nom : Combray, mais avant tout un attribut : son clocher. L’image de ce clocher renvoie directement à l’idée de la ville de Combray, par exemple avec le père du narrateur qui dès qu’il aperçoit le clocher de Saint-Hilaire, sait où ils se trouvent, il peut se repérer grâce à ce clocher que l’on reconnait de loin : « mon père l’apercevait qui filait tour à tour sur tous les sillons du ciel, faisant courir en tout sens son petit coq de fer, il nous disait : « Allons, prenez les couvertures, on est arrivé « «.

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« certainement.

Il semble surtout à la recherche d'une chose qui est éphémère, les plaisirs, la nature, l'éveil des sens,la vie tout comme l'enfance. II/ A/ La ville de l'enfance, des souvenirs, du passé a un nom : Combray, mais avant tout un attribut : son clocher.L'image de ce clocher renvoie directement à l'idée de la ville de Combray, par exemple avec le père du narrateur quidès qu'il aperçoit le clocher de Saint-Hilaire, sait où ils se trouvent, il peut se repérer grâce à ce clocher que l'onreconnait de loin : « mon père l'apercevait qui filait tour à tour sur tous les sillons du ciel, faisant courir en tout sensson petit coq de fer, il nous disait : « Allons, prenez les couvertures, on est arrivé » ».

Proust nous le dit, son livresera bâti comme une église, il sera marqué par « la forme que j'avais pressentie autrefois dans l'église de Combray,et qui nous reste invisible, celle du Temps ».

L'église Saint-Hilaire est la figure centrale du roman, comme autourd'elle tous les personnages de l'enfance ; avec son clocher « qui donnait à toutes les occupations, à toutes lesheures, à tous les points de vue de la ville, leur figure, leur couronnement, leur consécration ».

Cette omniprésencen'a échappée à personne.

Et cependant il se passe quelque chose de curieux.

Le récent Dictionnaire Proustprésente bien une entre Eglise.

Mais de quelle église s'agit-il ? L'entrée Illiers mentionne une église Saint-Hilaire pourle nom d'une église présente aussi à Illiers.

Quelle est l'église principale, qui n'est pas nommée, celle que décritProust sous le nom de l'autre, qui est ruinée ? C'est l'église de la réalité, sur la place du village et qui s'appellel'église Saint-Jacques.

La cloche est censée représenter les trompettes des anges.

Un clocher est un élémentarchitectural d'une église, généralement en forme de tour plus ou moins élevée, qui héberge une ou plusieurscloches.

Il sert de signal à la communauté chrétienne.

Il permet de sonner les baptêmes, les mariages, les prières(l'angélus), les alarmes et l'heure.

Ainsi, il est réellement l'élément central de la ville, il instaure la sécurité et labonne foi.

Le clocher de Saint-Hilaire est bel et bien un motif religieux.

Néanmoins, il n'en est pas toujours ainsi, eneffet, le clocher est directement décrit, ici, comme un point de repère dans l'espace et dans le temps :premièrement quand le père reconnait le clocher et sait qu'ils sont bientôt arrivés et deuxièmement, lorsque lenarrateur peut savoir à peu près quelle heure il est, juste en regardant la position du soleil par rapport au clocher :« mais, quand, le dimanche, je les voyais, par une chaude matinée d'été, flamboyer comme un soleil noir, je medisais : « Mon Dieu ! neuf heures ! il faut se préparer pour aller à la grande messe si je veux avoir le temps d'allerembrasser tante Léonie avant ».

Chez Proust, l'église et le clocher sont deux éléments essentiels, il est un symbolespirituel du ciel et de la terre mais il peut devenir aussi, plus simplement, un repère dans le paysage pour se situeret se déplacer : « il y avait un endroit où la route resserrée débouchait tout à coup sur un immense plateau fermé àl'horizon par des forêts déchiquetée que dépassait seule la fine pointe du clocher de Saint-Hilaire ».

On le voit oùque l'on soit placé dans la ville de Combray, il est le centre de la ville, puissant et imposant à la fois.B/ Le clocher de Saint-Hilaire est un lieu fortement religieux : « l'inclinaison fervente de ses pentes de pierre qui serapprochaient en s'élevant comme des mains jointes qui prient », mais grâce aux mots et à l'imagination du narrateuret de son entourage, celui-ci devient vivant pendant un instant.

On le personnifie, on le compare, on l'observe, leclocher est un personnage-clé, peut-être même un personnage qui a des conséquences sur l'enfance du narrateur.En effet, le clocher devient sujet des verbes de mouvement : « il lâchait, laissant tomber à intervalles réguliers desvolées de corbeaux qui, pendant un moment, tournoyaient en criant, comme si les vieilles pierres qui les laissaients'ébattre sans paraître les voir, devenues tout d'un coup inhabitables et dégageant un principe d'agitation infinie, lesavaient frappés et repoussés » et l'église elle-même prend vie : « elle s'unissait si bien à l'effusion de la flèche, queson regard semblait s'élancer avec elle ; et en même temps elle souriait aux vieilles pierres » Toutes ces pierres, cesmatériaux, ces minéraux, cet artificiel devient naturel et se personnifie.

L'église et son clocher semble, bel et bien,être déesse et dieu de Combray, des forces supérieures qui protègent et défendent la ville et ses habitants.

Lagrand-mère du narrateur le compare à un musicien : « Je suis sûre que s'il jouait du piano, il ne jouerait pas sec » ».Pourtant, cette ville n'est pas imaginée, elle est bien réelle, non pas comme Balbec, mais ce paysage qui est d'abordun tableau impressionniste laisse place à deux personnages qui se fondent presque à la nature, au monde humainfinalement.

Dans le paysage de la promenade de Combray, le seul élément humain que l'on peut apercevoir est « lafine pointe du clocher », comme si ce personnage se fondait à la nature et son environnement.

Combray est unclocher, le clocher est la nature vive et merveilleuse, un paysage de promenade comme le narrateur les aime.

Leclocher a donc un pouvoir créateur, il parle de l'enfance à lui seul, finalement ce n'est pas le personnage qui luidonne vie, mais peut-être plus lui-même qui donnerait vie aux personnages. III/ A/ Selon Marcel Proust, l'art n'est pas uniquement un jeu de dilettante, il est surtout et avant tout un moyen defaire connaître et de saisir la réalité.

« La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie, par conséquentréellement vécue, c'est la littérature ; cette vie, qui, en un sens, habite à chaque instant chez tous les hommesaussi bien que chez l'artiste », Le Temps retrouvé.

De cette manière, l'art permet de transcender la réalité.

C'estpar lui seul que « nous pouvons sortir de nous ».

Il est une « religion » et une philosophie avant toute chose.

Il sedoit de nous éclairer sur le monde et les mystères de la création.

La fonction de l'art est de refléter les malheurs etles angoisses de l'homme et en même temps de lui révéler la voie à suivre pour retrouver l'essence des choses et levrai sens de l'existence.

« Ce travail qu'avaient fait notre amour-propre, notre passion, notre esprit d'imitation,notre intelligence abstraite, nos habitudes, c'est ce travail que l'art défera, c'est la marche en sens contraire, leretour aux profondeurs », Le Temps retrouvé.

L'art est destiné à nous aider à comprendre, déchiffrer et éclaircir : ildoit aussi nous permettre de retrouver notre passé, ici, le narrateur peut parler d'un passage de son passé grâce àl'architecture de l'église, qu'il ne pourra oublier, grâce aux couleurs de la nature et du temps : « on était frappésurtout du ton rougeâtre et sombre des pierres ; et, par un matin brumeux d'automne, on aurait dit, s'élevant au-dessus du violet orageux des vignobles, une ruine de pourpre presque de la couleur de la vigne vierge ».

MarcelProust et beaucoup de ceux qui l'ont devancé s'accordent à dire « que les vrais paradis sont les paradis qu'on aperdus ».

Heureusement, l'art peut, par le souvenir, ramener l'homme en arrière, lui faire revivre son passé et luipermettre de retrouver son enfance.

La rédaction de La Recherche a permis à Proust de revivre intensément sonenfance, les moments les plus exaltants de sa jeunesse et de retrouver sa pureté originelle, tout comme le. »

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