Publication et réception de GUSTAVE FLAUBERT, MADAME BOVARY
Publié le 03/01/2020
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3. L'acquittement et une publication expurgée
■ Le jugement est rendu le 7 février, les trois prévenus sont acquittés mais le tribunal inflige à Flaubert «un blâme sévère ». Flaubert hésite alors à faire éditer son roman, refusant d'y effectuer des coupes sur les passages incriminés par l’accusation. Mais Michel Lévy l’encourage à le publier et Flaubert accepte.
Madame Bovary paraît en librairie le 18 avril 1857 en deux volumes.
La réception
1. Curiosité publique et articles critiques
La curiosité du public est grande pour ce roman «immoral». De nombreux articles de journaux, critiques à droite et louangeurs à gauche, lui sont consacrés. Une critique provenant de la Revue des deux mondes le 1er mai 1857, et répétée le 15 mai, affirme : « L’auteur de Madame Bovary appartient, on le voit, à une littérature qui se croit nouvelle et qui n'a rien de nouveau, hélas! »
2. Les louanges de ses pairs
■ Pourtant le 4 mai, l'écrivain et critique Sainte-Beuve reconnaît sa nouveauté et publie un article élogieux dans Le Moniteur universel.
■ L’écrivain Barbey d'Aurévilly fait quelques compliments le 6 octobre, dans Le Pays : « M. G. Flaubert est de la véritable race des romanciers : c’est un observateur plus occupé des autres que de lui-même. [...] Madame Bovary, étudiée, scrutée, détaillée comme elle l'est, est une création supérieure, qui seule vaut à son auteur le titre conquis de romancier. »

«
:
.
FICHES .
1 Le 24 décembre 1856, il signe un contrat d'édition avec Michel Lévy, l'édi
teur «qui monte».
Les droits d'auteur sur les ventes n'existant pas encore, il
cède ses droits au forfait pour cinq ans .
Michel Lévy offre à Flaubert quatre
cents francs, soit mille cinq cents euros, pour chacun des deux volumes .
2.
Un succès commercial
La première édition, sortie en avril 1857, est rapidement épuisée.
Deux réim
pressions
ont lieu et trente mille exemplaires sont vendu s.
Flaubert pense
avoir été
dupé car il ne touche que cinq cents francs sur les rééditions, tandis
que les bénéfices de l'éditeur sont très importants.
Madame Bovary est donc
un succès commercial , mais pas pour son auteur.
Pour la première fois, Flau
bert gagne de l'argent.
Mais il le perd dans le procès qui suit la publication du
roman dans la Revue de Paris.
IIII Le procès pour immoralité
1.
Une accusation d' «attentat aux bonnes mœurs et à la religion~
1 Fin décembre 1856, Flaubert est convoqué chez le juge d'instruction, et
accusé d'avoir « attenté aux bonnes mœurs et à la religion » dans son roman.
Il fait appel à
son frère, à ses relations, et à ses amis comme le
poète Lamartine,
pour le soutenir et le défendre.
Il se recom
mande de sa famille, en particulier de l'importance du nom de
son père à Rouen, arguant que cela peut avoir des conséquences
fâcheuses
sur les élections à venir.
Il fait preuve d'arrogance et
de prétention , suggérant qu'il est soutenu par les écrivains.
1 Le Second Empire de Napoléon III est à cette époque dans sa
phase autoritaire .
La censure veille sur les journaux, le théâtre
et l'édition.
2.
Le réquisitoire contre une« apologie de l'adultère~
Les procès se succèdent à cette période : les frères Goncourt
pour un article de
journal en 1852 , Eugène Sue pour Les Mystères de Paris et Charles Baudelaire pour Les Fleurs du mal en 1857 .
Flaubert comparaît le 29 janvier 1857, soutenu par maître Sénard, avec deux
autres prévenus, le rédacteur
en chef de la Revue de Paris, Léon Laurent- Pichat,
et l'imprimeur, Auguste-Alexis Pillet.
Pour se défendre, Flaubert en appelle aUX
écrivains qui l'ont précédé, entre autres Rabelais, Montaigne, Molière, Beau
marchais
et Balzac.
Le procureur impérial, Ernest Pinard, reproche à Flau
bert de faire l'apologie de l'adultèr e au travers d'Emma Bovary, il dénonce
les
«tableaux lascifs», il rend l'auteur responsable et demande l'indulgence
pour le rédacteur en chef et l'imprimeur.
L'avocat rouennais défend son client
au nom de la respectabilité de sa famille, de son talent littéraire et du soutien
qu'il a obtenu des écrivains,
et surtout de Lamartine.
79.
»
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