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Quand on appartient à une foule, cesse-t-on d'être un homme ?

Publié le 28/09/2010

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- Dans un article du Gaulois, en 1882, Guy de Maupassant, à la suite de Charles Baudelaire (« Les Foules «) ou d'Ho-noré de Balzac (Facino Cane), s'intéressa au phénomène des foules. Il affirme qu'elles sont guidées par l'affectivité et les préjugés ancestraux qui marquent une société et non par la raison, qui est individuelle. Selon lui, ses participants ne méritent donc plus le nom d'hommes.

- L'analyse des mouvements populaires, si fréquents en notre siècle (révolutions, lynchages), confirme son opinion. Mais n'existe-t-il pas des cas où la foule peut obéir à la raison, et certains des sentiments qu'elle exalte, l'émotion qu'elle procure n'appartiennent-ils pas à la nature humaine ?

- D'où les axes suivants :

  1. L'individu dans la foule cesse d'être un homme.

  2. L'individu peut cependant y conserver sa raison, et y trouver des émotions tout à fait humaines.

 

« trop passive.

L'image la plus célèbre de ce reproche adressé à la masse est le passage du Quart Livre de Rabelais où les moutons de Panurge se précipitent sans réfléchir dans l'eau à la suite de l'un d'entre eux.

Mais ce mépris nedoit pas condamner toutes les foules. II.

L'individu peut conserver sa raison dans la foule et y trouver des émotions parfaitement humaines A.

La raison individuelle conserve une place dans la foule Les foules pacifiques et raisonnables existent : - Tous les rassemblements ne s'achèvent pas en émeutes.

De nombreux mouvements non violents ont fait lapreuve au xxe siècle que l'on pouvait exprimer collectivement et pacifiquement une opinion. Ex.

: le mouvement non violent de Gandhi en Inde, de Martin Luther King en Amérique du Nord. - Cette réussite vient souvent d'une réflexion sur les mécanismes de la folie grégaire ; les foules sontactuellement parfaitement conscientes des risques de dérapage ou de manipulation et prennent collectivementles mesures nécessaires. Ex.

: lors des manifestations étudiantes récentes, les jeunes organisèrent des services d'ordre et collaborèrent avec la police pour écarter les éléments « incontrôlés ». 1. L'appartenance à une foule est aussi un moyen d'affirmer son identité ou de mieux se connaître :2. - L'appartenance à une foule est souvent ambiguë ; c'est parfois au moment où il est le plus une partie d'un toutque l'individu se découvre différent des autres.

La foule permet de mieux comprendre la solitude des êtres humains ou de mieux saisir ce qui fait notre individualité. Ex.

: on n'est jamais plus seul que parmi les autres, comme l'exprime Guillaume Apollinaire dans « Zone » (poème du recueil Alcools): « Maintenant tu marches dans Paris tout seul parmi la foule Des troupeaux d'autobus mugissant près de toiroulent L'angoisse de l'amour te serre le gosier Comme si tu ne devais jamais plus être aimé » - Le désir de se fondre dans la foule, d'appartenir à ce grand tout coexiste parfois aussi avec le désir de s'endémarquer, d'affirmer grâce à elle ce qui fait notre individualité.

Le désir secret de bien des hommes dans la masseest d'être un jour célébrés par elle.

Ainsi l'ascension sociale du héros dans le roman Bel-Ami de Guy de Maupassant est symbolisée dans les dernières pages par l'hommage que lui rend la foule qui, au début du roman, lorsqu'il étaitpauvre, ne lui accordait dans la rue aucune attention.

Il voit avec plaisir « une foule amassée, une foule noire,bruissante, venue là pour lui ». B.

Les bienfaits très humains de la foule 1.

La communication et la communion sont un besoin de l'homme - La foule peut aussi nous aider à comprendre à quel point nous faisons partie d'une société : l'homme n'est pasqu'un individu isolé, il a besoin de partage et de communion.

La foule assouvit ce besoin à divers niveaux et au-delàde l'usage quotidien du langage. Ex.

: la fête, qui permet un défoulement collectif nécessaire aux sociétés, mais qui est aussi l'occasion d'affirmer desvaleurs qui cimentent le groupe (le 14 Juillet). Ex.

: les concerts de rock des années 70 (Woodstock), les grands concerts actuels au profit de grandes causes (lafaim dans le monde) sont l'occasion d'exprimer une solidarité mondiale. Ex.

: les cérémonies religieuses collectives, où la prière est un moyen d'atteindre la spiritualité, de communiquer(communier) avec ses « semblables », ses « frères ». 2.

La foule permet d'oublier l'individualité sociale : La foule peut permettre d'oublier un instant (au contraire des rassemblements décrits plus haut) les valeurs socialesqui sépa-rent les couches de la société. Ex.

: le carnaval de Venise, où les masques et les costumes mettent tout le monde sur un même pied d'égalité. Ex.

: les Saturnales, fêtes qui dans l'Antiquité romaine permettaient aux esclaves de prendre durant quelques heures. »

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