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Quel jugement le romancier et le cinéaste portent-ils sur le vicomte de Valmont ?

Publié le 06/12/2019

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Antithèse de la Marquise, Mme de Tourvel représente ce que Valmont ne sait pas être ou n'ose pas être : « Il lui suffit d'être elle-même >> (IV). Immergée dans un monde d'hypocrisie, elle incarne l'authenticité. Valmont adopte deux attitudes contradictoires : souiller et admirer la pureté, la compromettre parce qu'il l'admire. Il n'a de cesse qu'il n'ait bafoué la vertu : c'est le sens de la lettreXLVIII, écrite sur le dos d'Émilie ou de la rencontre à l'Opéra (CXXXV). Frears transpose cette scène chez Valmont

Les Liaisons dangereuses

Pierre-Ambroise-François Choderlos De Laclos

« 118 et souligne l'indignité des regards complices, la grossièreté du rire de la courtisane.

Cependant, Valmont prétend que Mme de Tourvel l'a peut-être modifié et il parle d'a mour éternel : «E t il faut avouer, je pensais ce que je disais » (CXXV).

Un rêve d'amour authen tique La structure du séducteur séduit est une ressource de la comédie, qui voue Valmont au ridicule.

Le lexique mélioratif dévolu à« l'adorable dévote», même s'il est empreint d'ironie à cause de la destinataire, trahit l'état psychique du scripteur.

La cristallisation isole la figure aimée ->, estime Baudelaire.

Le libertin est menacé par une autre faille que l'amour : l' am our-propre, cette« puissance trompeuse » que dénonçait Pascal.

Ce qui perd Valmont, c'est ce point d'aveuglement : en rendant publics ses exploits, il estime mal la puissa nce de haine de la Marquise.

Enchaînant les catastrophes, le dénouement est rapide, stendhalien : Laclos fait de Valmont une victime de Danceny ; Frears suggère qu'il s'est précipité sur l'épée, désireux d'en finir avec ses turpitudes.

Par l'image de la neige tachée de sang prise en plongée, il lui conf ère une envergure de héros tragique.

À travers le libertin, Laclos dénonce un ordre privilégié, qui pervertit la société.

S'i l éprouve une certaine fascination envers un rationaliste épris de liberté, ses affi­ nités avec Rousseau ne laissent toutefois aucun doute sur sa condamnation morale.

Malkovich dirigé par Frears paraît protéiforme : la caméra dévoile subterfuges et mensonges.

Excepté le grandissement final, le libertin fait illusion, est illusion, il est par excellence jeu d'images.

Il n'atteint pas le rayonnement héroïque que lui conférera Milos Forman.. »

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