LE VICOMTE DE VALMONT et LA MARQUISE DE MERTEUIL (analyse du personnage)
Publié le 07/10/2018
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Notons qu'après avoir séduit et engrossé une jeune fille de bonne famille, Laclos l’épousa et mena auprès d'elle une vie respectable d'honnête père de famille.
Le roman de Laclos illustre à l'extrême ce que l'on a appelé aux XVIIe et XVIIIe siècles le libertinage.
A l'origine, ce mot désigne une école de pensée. Les libertins affirment la primauté de la raison sur la foi, s'opposent aux vérités révélées dans la Bible, revendiquent le droit au doute et à l'incrédulité.
Accusés d'athéisme par leurs contemporains, ces penseurs préconisent la satisfaction des instincts naturels, en réaction contre les contraintes de la religion. En fait, ils marquent la transition entre l'humanisme de la Renaissance (voir le chapitre consacré à Pantagruel) et les philosophes du siècle des Lumières (Voltaire, Rousseau, Diderot ...). Les plus célèbres d'entre eux sont Théophile de Viau (1590-1626), Gassendi (1592-1655) qui aura pour disciple Cyrano de Bergerac, et Naudé (1601650).
Pourtant, cette tendance philosophique va prendre un tour nouveau à la fin du XVIIe et au début du XVIIIe siècle. C'est que la religion représente le pouvoir, en particulier le pouvoir monarchique. Pour affirmer leur indépendance politique, certains grands seigneurs épousent les thèses libertines.
Même, ils en rajoutent dans la critique et la provocation, mangeant au vu de tous de la viande le vendredi ou organisant des baptêmes de chiens. Ils mènent aussi une vie tellement dissolue qu'à partir de cette époque, le mot << libertin >> devient synonyme de «débauché».
Valmont et la marquise de Merteuil appartiennent à cette classe de seigneurs, qui privilégient la satisfaction de leurs plaisirs et méprisent les enseignements religieux. D’un point de vue philosophique, ils se réclament de la nature, qui exige l'obéissance aux instincts et permet au fort d’écraser le faible. La marquise rappelle ainsi à Valmont, dans l'une de ses lettres, que «les sots sont ici-bas pour nos menus plaisirs».
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Valmont et Merteuil • 475
réputé, il considère chaque conquête comme une œuvre d'art
et cherche à reculer toujours plus loin les limites du
mensonge et de la fourbe rie.
Autrefois amant de la marquise de Mert euil, Valmont est
resté son ami et ne refuserait pas, à l'occasion, de reprendre
leur ancienne liaison.
Pour l'heure, il tente d'obtenir les
faveurs de la belle présidente de Tourv el, dont la légendaire
vertu est pour lui un attrait supplémentair e .
La marquise de Merteuil a pris en haine l'un de ses anciens
amis, le comte de Gercourt.
Celui-ci doit épouser bientôt une
innocente jeune fille, Cécile Volanges.
La marquise demande
donc à Valmont de bien vouloir séduire et déshonorer Cécile,
d'en faire une libertine et si possible une débauchée.
Valmont ne s'at tarderait pas à une telle bagat elle.
Mais il
se trouve que le jeune chevalier Danceny, que Mme de Mer
teuil a pris comme amant et dont il est jaloux, est tombé
amoureux de Cécile.
Du coup, le vicomte trouve amusant,
tout en séduisant Cécile, de la pousser dans les bras de
Danceny dont il sera ainsi débarrassé.
Pour le plaisir du jeu,
la marquise de Merteuil accepte de pousser Cécile dans les
bras de Danceny.
Le chevalier, abusé par les manières amicales de Valmont,
le prend pour confident et cons eiller.
Pendant ce temps le
vicomte, tout en poursuivant ses manœ uvres autour de Mme
de Tourve l, fait la conquête de l'inno cente Cécile.
De son
côté, la marquise de Merteuil profite de ses relations avec
Mme Volanges, mère de la jeune fille, pour faire naître les
difficultés qui aviveront la passion de Danceny.
Après quelques résistances, et conformément aux conseils
de la marquise de Merteuil qui est devenue sa conf idente,
Cécile cède à Valmont.
Celui-ci fait son éducation érotique et
réussi t, en même temps, à maintenir intact l'amour qu'elle
ressent pour Danceny ...
Le comble est que la jeune fille , malgré tout fort ignoran te,
se retrouvera enceinte et fera une fausse couche sans rien
comprendre à son état.
La présidente de Tourve l, malgré son inclination pour
Valmon t, lui résiste toujours.
Tant et si bien que celui-ci finit
par en être, quoiqu'il s'en défende, authentiquement amoureux..
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