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Quel regard Laclos et Frears portent-ils sur la société de l'Ancien Régime ?

Publié le 06/12/2019

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Haute bourgeoisie ou noblesse de robe K

 

D'après Roger Vailland, Mme de Tourvel est le seul personnage important qui n'appartient pas à l'aristocratie. Or, comme elle représente l'une des rares figures de pureté du roman, il est tentant d'associer les bonnes mœurs à la bourgeoisie et d'avancer la thèse que Laclos, insatisfait de son statut social, règle ses comptes avec les privilégiés. Cependant, Mme de Tourvel est J'épouse d'un président à mortier du Parlement de Paris, qui appartient à la noblesse de robe.

 

L'aristocratie

 

Elle se caractérise par la possession de domaines, une condition aisée, des activités comme la chasse. Par les titres de vicomte et de marquise,

Les Liaisons dangereuses

Pierre-Ambroise-François Choderlos De Laclos

« 11 4 d' entretenir sa réputati on.

Le libertinage suppose oisiveté et mondanité, le travail étant réservé aux roturiers.

Par les décors, par les costumes, le film donne une idée assez juste de 1 'art de vivre à la fin du xv me siècle.

Salons, cheminées surmontées de glaces, tentures, tout contribue à recréer cette culture raffinée.

La distinction est également perceptible dans le lang age.

Si Baudelaire mentionne « la foulerie et la gloire de la foulerie », jamais Laclos ne verse dans la grossièreté ou l'obscénité, ce qui le diffé­ rencie de Sade.

Par une ironie tragique, la caste aristocratique s'annihile et se détr uit de l'int érieur.

Ill.

Considér ations sur l'Histoire Un univer s fermé La société présente une structure fortement hiérarch isée, dans laquelle la nais­ sance détermine les privi lèges nobiliaires, sans que jamais le seul mérite puisse ètre reconnu.

Les activités des aristocrates se révèlent stériles pour le royaume : ils ne le défendent pas, ni ne le font prospérer.

Par ces jeux cmels et dangereux, les mari ages auront échoué : Valmont est tué, deux femmes se retirent au couvent, l'une d'elle s meurt.

Deux protago nistes quittent la France : Danceny part à Malte, la Marquise en Hollande.

C'est toute une génération sacrifiée.

Il reste de cett e société l'apparence et le verbe.

L'apparence, c'est-à-dire ce qui fait illusion ; le verbe, ce qui fait allusion.

Le discours est ce qui fait perdurer le mythe aristocratique en même temps qu'il le dénonce.

Le jugement de Tilly, parlant en 1804 de l'« un des flots révolutionnair es qui a tombé dans l'océan, qui a submer gé la cour », paraît excessif .

Une crise des valeur s Hamlet prétendait qu'il y avait « quelque chose de pourri » au royaume de Danem ark.

Le lecteur de Laclos pourrait appliquer ce jugement à la France de Louis XVI.

Caste aristocratique sans dynamique, qui se perd dans le plaisir et l'égo­ ïsme, narcissisme effréné qui se reflète de miroir en miroir : le royaume se donne en spectacle au cœur d'une frivolité qui s'abuse e!le-mème.

Deux protago nistes trouvent grâce dans l'eff ondrement tragique du dénouement.

D'une part, Danceny, qui pré­ serve l'éthique aristocratique de l'honneur.

Son interlocutrice fait confiance à son sens de la dignit é : « Vous n'avilir ez pas l'ob jet que vous avez tant aimé » (CLXXI).

D' autre part, Mme de Rosemonde, qui rappelle les fondements de l'ancienne noblesse, condamnant quiconque se trouve « hors des normes prescrites par les Lois et la reli­ gion ».

La noblesse ne saurait se concevoir sans un ensemble de valeurs politiques et métaphysiques.

Baudelair e évoquait à propos des Liaisons un. »

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