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QUELLE EST L'IMPORTANCE DU RIRE DANS LES FLEURS BLEUES ?

Publié le 10/08/2014

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Auteur humoriste, Queneau a longtemps souffert de cette réputation qui a contribué à lui retirer crédit et sérieux. Pourtant, dans Les Fleurs bleues, il se place sous le patronage de Rabelais pour montrer qu'on peut traiter les sujets les plus importants sous la forme la plus drôle. Lorsqu'on parle de l'importance du rire dans le roman, il faut essayer de distinguer plusieurs aspects : ce qui relève du comique à proprement parler et ce qui relève de l'humour.

« la fausse noblesse pompeuse (style héroï-comique des derniers chapitres, XVII, XVIII, XIX notamment, lorsque les visiteurs arrivent à l'époque moderne).

Mais à la question de l'imitation du réel s'ajoute celle du traitement des mots et des idées.

C'est là où l'on observe dans le roman des jeux qui relèvent moins du comique (de geste, de situation, etc.) que de l'humour.

LE RIRE ATTACHÉ À L'HUMOUR L'humour réside davantage dans un traitement décalé, distancié, des situations, un goût délibéré de l'inadaptation, dont les personnages principaux don­ nent constamment l'exemple.

L'humour se meut dans l'univers de la contradiction manifeste (dès la structure dédoublée des histoires).

C'est donc le narrateur qui choisit cette tonalité humoristique à travers toutes sortes de procédés qu'on pourrait rapidement énumérer : l'argot provocant, le jeu de mots, le calembour, l'anachronisme (ainsi, ceux de la première page) ; toutes les possibilités de combinaisons selon le son ou le sens ; la rétention d'informations (ainsi, de tous les secrets du roman humoristiquement conservés) ; le faux sérieux face aux éléments les plus invraisemblables ; le jeu sur les mots, leur origine ou leur orthographe (archaïsmes, néologismes, orthographe phonétique) ; les associations de niveaux de langue différents, de données hétérogènes ou contradictoires.

Tous ces jeux participent d'une connivence conti­ nuelle avec le lecteur à qui on signale un écart, une incongruité, une obscénité et à qui on offre les moyens de les réparer.

L'humour est ce jeu constant de destruc­ tion et de réparation de sens -ainsi, dans l'instauration des malentendus et des quiproquos divers entre Cidrolin et l' « ératépiste » qui lui demande la main de sa fille (voir« Études de textes »,pp.

108 et suivantes).

Par le rire, on détruit et on reconstruit.

C'est bien l'ambition de Queneau.

Le romancier ne se contente donc pas de fixer au rire une mission unique dans son. »

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