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querelles des anciens

Publié le 10/04/2017

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La querelle des Anciens et des Modernes (ou querelle des Classiques et des Modernes) est une polémique née à l’Académie française et qui agite le monde littéraire et artistique de la fin du XVIIe siècle. La querelle des Classiques et des Modernes oppose deux courants distincts : les Classiques ou Anciens menés par Boileau, soutiennent une conception de la création littéraire qui repose sur l'imitation des auteurs de l’Antiquité. Cette thèse est fondée sur l’idée que l’Antiquité grecque et romaine représente la perfection artistique, aboutie et indépassable. Racine traite ainsi dans ses tragédies (Phèdre par exemple) des sujets antiques déjà abordés par les tragédiens grecs. La littérature doit respecter les règles du théâtre classique, élaborées par les poètes classiques à partir de la Poétique d’Aristote. les Modernes, représentés par Charles Perrault, soutiennent le mérite des auteurs du siècle de Louis XIV, et affirment au contraire que les auteurs de l’Antiquité ne sont pas indépassables, et que la création littéraire consiste à innover. Ils militent donc pour une littérature adaptée à l’époque contemporaine et des formes artistiques nouvelles. Origines de la querelle Si l’humanisme découvre les anciens pour entrer dans les temps modernes, imite l’Antiquité pour créer les formes neuves de la Renaissance, il se divise au XVIIe siècle en deux courants qui séparent l’imitation réglée des chefs-d’œuvre antiques de l’innovation. Une première querelle – italienne – des Classiques et des Modernes éclate sous la Renaissance. Les Modernes sont alors antiscolastiques. La querelle italienne annonce la querelle française tout en étant différente. D’après Marc Fumaroli, la querelle italienne « poursuit l’enquête comparative (la syncrisis, le paragone, la conférence) commencée par la Renaissance entre deux époques des lettres, des arts et des mœurs. Elle est le fait de lettrés qui se sentent plus enracinés dans la « République des Lettres » que dans aucun État contemporain. La comparaison entre Antiquité et Modernité est pour eux une condition de la liberté d’esprit. Il s’agit moins en Italie d’une Querelle que d’un championnat. La Querelle française en revanche est le fait d’hommes de lettres qui ont les yeux fixés sur leur roi; ils font ou feront partie de la constellation d’Académies domiciliant la République française des Lettres dans l’État royal. Au cœur de leur âpre débat, on n’est pas surpris de reconnaître qu’ils rivalisent à qui détient la meilleure méthode de louer leur roi. »[1] En France, la prise progressive de contrôle de l’espace des lettres (académie, cour) par les classiques qui prônent l’imitation des règles et des textes anciens est marquée par des querelles, autour par exemple de la question du merveilleux en littérature : doit-on se limiter aux mythes païens ou peut-on utiliser les héros chrétiens voire revenir à des épopées chrétiennes et françaises ? Le christianisme ne l’emporte-t-il pas sur les grands modèles passés ? De 1653 à 1674, les partisans d’un merveilleux moderne se singularisent contre les « Anciens ». En 1677, c’est leur première victoire, lorsqu’après le débat sur l’affaire des inscriptions, il est décidé que les monuments du règne seraient gravés en français (et non plus en latin). Les deux partis sont alors constitués : d’un côté, les doctes (clergé académie) qui prônent le respect des règles imitées de l’antiquité (par exemple celle de la bienséance) dans un humanisme moral tourné vers la rigueur et l’éternité de l’œuvre. De l’autre, des poètes galants, ou des esprits nouveaux, critiques de la génération des classiques de la cour, s’appuyant sur les goûts du public parisien. Le déroulement de la querel...

« Le déroulement de la querelle Perrault déclenche les hostilités le 27 janvier 1687, lorsqu’il présente, à l’occasion d’une guérison de Louis XIV, à l’ Académie française son poème Le siècle de Louis le Grand dans lequel il fait l’éloge de l’époque de Louis XIV, qu'il présente comme idéale, tout en remettant en cause la fonction de modèle de l’ Antiquité 2 .

Si tel est le débat manifeste, Fumaroli suppose d’autres enjeux : « Tout au long de la Querelle, qu’il s’agisse d’ Euripide ou d’ Homère , ce sont sous Louis XIV les Anciens qui admettent ce qu’il y a de vif, de déconcertant, de déchirant dans la représentation de la vie humaine par les poètes antiques, tandis que les Modernes sont favorables à des conventions morales et esthétiques uniformes et confortables 3 .

» Pour lui, sous l’apparent progressisme des Modernes se cachent aussi des enjeux de pouvoir.

Boileau est proche de Port-Royal .

En défendant les Anciens, il défend aussi, au nom de la diversité des héritages, des marges de liberté dans la République des lettres.

Finalement, Le Grand Arnauld doit s’entremettre pour réconcilier les parties et, le 30 août 1694, Perrault et Boileau s’embrassent en public à l’Académie française.

La réaction du public de l’époque donne à penser que Perrault et son parti remportent la victoire dans cette polémique.

Mais il n’y a pas de victoire nette : la querelle s’est en quelque sorte épuisée lorsque le compromis se fait.

Le siècle de Louis XIV brille par les œuvres de ceux qui ont dépassé les « anciens » au-delà de leurs œuvres, en s’appuyant sur le génie propre de la langue et du siècle.

Pascal souligne d’ailleurs que ceux que nous appelons les anciens, étaient des modernes en leur temps. Prolongements : La France des Lumières Le débat rebondit dans la deuxième décennie du XVIII e siècle avec la mise en vers, en 1714, par Houdar de la Motte – à une époque où Perrault et Boileau sont décédés – d’une traduction de l’ Iliade publiée par Anne Dacier en 1699.

L'original, « corrigé » et raccourci est accompagné d’une préface contenant un Discours sur Homère où est exposée la défense des Modernes.

Anne Dacier réplique avec son Des causes de la corruption du goût où elle débat la question de la priorité de l’original ou d’une traduction, dans une prolongation d’une discussion du troisième dialogue du Parallèle de Perrault.

Cette polémique, dans laquelle des auteurs aussi différents que Fénelon , l’ abbé Terrasson et Jean Boivin interviennent, s’achève de même en 1716 avec une réconciliation personnelle des principaux acteurs.

Elle est entrée dans l’histoire de la littérature sous le nom de Querelle d’Homère . Même avec l’épuisement du conflit, les répercussions de cette « seconde Querelle des Anciens et des Modernes » perdurent au cours du siècle des Lumières pour se poursuivre jusqu’à la querelle suscitée par le romantisme . Marivaux est l'un des représentants importants du courant moderne au début du XVIII e siècle, en établissant un genre tout à fait nouveau de théâtre, inconnu des Anciens, avec ses comédies morales 4 et poétiques 5 .

Diderot définit le genre du drame bourgeois en comédie larmoyante où la tragédie imminente est résolue avec des réconciliations vertueuses et des flots de larmes. La querelle des Anciens et des Modernes sert en fait de couverture, souvent pleine d’esprit, à des opinions opposées d’une portée beaucoup plus profonde.

Un côté conteste l’idée même d’ autorité , l’autre s'attaque au progrès .

Le renouvellement de l’intérêt pour l’Antiquité à l’époque classique se traduit par une réévaluation critique des acquis de l’Antiquité qui finit par soumettre les Écritures elles-mêmes à l’examen des Modernes.

L’attaque de l’autorité en critique littéraire résonne avec les progrès de la recherche scientifique.

Le défi jeté à l’autorité par les Modernes dans le champ littéraire annonce déjà les remises en question dont la politique et la religion vont faire l’objet.. »

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