Qu'est ce qu'un classique littéraire ?
Publié le 26/06/2023
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«
Le classique littéraire et ses problématiques
Introduction
Qu’est-ce qu’un classique littéraire ?
La notion de classique engendre bien des débats.
Existe-il une définition fixe et certaine, rien n’est moins sûr au regard de nos lectures, qui nous
montrent qu’il s’agit d’une notion ayant comme noyau un terme polysémique.
Un classique littéraire a donc plusieurs sens.
Le premier « est classique ce qui s’enseigne dans les classes », c’est-à-dire, ce qui va servir de base
d’apprentissage pour l’élève mais aussi le support de ce dernier pour le professeur.
Est donc
classique, ce qui dure dans la mémoire d’un élève.
Les classiques participent alors avec une
importance considérable à l’éducation de chacun d’entre nous par la littérature.
Il s’agit d’amener à une connaissance, de transmettre une connaissance, de transmettre le
patrimoine littéraire.
Outre, ce premier sens de classique littéraire, ce mot peut signifiait tout autre chose.
L’idée de classique représente des valeurs spécifiques, comme des périodes historiques (XVIIXVIIIe siècle), ces valeurs sont d’ordre morale et/ou esthétique (Les Fables de La Fontaine,
Tartuffe de Molière etc.), ces lectures sont comme une prescription à suivre, un modèle de vertu, ce
qui est bien ou non.
Est classique, ce qui est digne de la perfection.
Au XVIIe siècle, classique est opposé à romantique,
ce qui est conforme aux règles de style et de composition déjà établis par les anciens (auteurs grecs,
latins) et auteurs classiques du XVIIe siècle.
Résident dans cette idée de classique, l’idée d’excellence avec le respect des règles, le respect
d’unité …
Enfin, est classique, une période littéraire, comme celle dite du « classicisme » qui est un
mouvement culturel, esthétique sous Louis XIV, mais se propageant aussi en Europe sous
différents sens (la série des classiques ne va pas être la même en France et en Allemagne, par
exemple, en Allemagne, la période classique représente Goethe et Weimar) de 1660 à 1725.
De fait, par sa polysémie, cette notion de classique littéraire, amène au développement de divers
questionnements.
Dans cette étude, nous apporterons un vision éclairée des problématiques liées à la question de
classique littéraire.
Il parait donc important de s’intéresser aux problématiques liées à la question de
classique littéraire.
Ainsi, nous nous interrogerons nous nous pencherons sur ce qui fait un
classique, comment devient-on un classique littéraire, puis nous verrons l’importance de
l’émergence de nouvelles conceptions du classique littéraire.
I/Devenir un classique littéraire
Cette partie se concentre sur l’essence même d’être un classique littéraire, comment le devenir, par
où en passer, quand notre deuxième sous-partie, se demander pourquoi il faut lire les classiques,
qu’est-ce que cela nous apporte t-il réellement.
a) Les étapes pour être reconnu comme classique littéraire
Un classique serait des « modèles », des « auteurs qu’on étudie dans les classes » selon Viala.
Cela
correspondrait donc aux oeuvres que les élèves étudient tout au long de leur parcours scolaire
choisies et intégrées par les institutions éducatives.
Viala, nous explique, que l’accès au statut de
classique est synonyme de consécration littéraire.
Pour atteindre ce but, il y a quatre étapes à
« franchir » : la première est la légitimation qui repose sur le succès, une audience conséquente et la
reconnaissance par les pairs et politiques, la deuxième étape est l’émergence, ce moment où
l’écrivain va se distinguer des autres auteurs par quelque chose de différent (le style, les mots,
l’histoire, la sensibilité du lecteur), la troisième est la consécration lorsque l’auteur ou son oeuvre
est honoré(e), reconnu(e) par des distinctions, enfin la dernière étape correspond à la phase de
perpétuation, il s’agit d’entrée dans des espaces qui vont permettre de diffuser l’oeuvre à plus
grande échelle et sur une longue période permettant ainsi d’asseoir la notoriété de l’écrivain et de
son oeuvre.
Ce sont ces quatre étapes qui permettent d’être reconnues comme classique littéraire.
Cependant, il est possible de remettre en cause la thèse des quatre étapes de Viala particulièrement,
la première reposant sur la légitimation.
Bien des auteurs, n’ont justement pas été légitimés mais
rejetés, ou fait débat avec leurs oeuvres.
C’est souvent à titre posthume, que l’oeuvre et l’auteur
sont finalement apprécié ce qui est sans rappeler Le Cid de Corneille, Les Liaisons dangereuses de
Choderlos Laclos, Justine ou les malheurs de la vertu de Sade ou encore Madame Bovary de
Flaubert et bien d’autres …
b) Pourquoi lire un classique : culture et connaissance
Lire un classique aujourd’hui peut s’avérer une tache ardue notamment pour la jeunesse (collège)
mais aussi parfois lycée.
Ils n’ont pas ou perdent goût de la lecture de ces grands chefs d’oeuvres
classiques.
Il y a d’ailleurs, des auteurs qui ne seront vu qu’à l’Université comme Marcel Proust,
sûrement jugé trop complexe pour des élèves du secondaire, mais qui est pourtant bien considéré
comme un classique (cf.
Campagnon).
Revenons-en aux raisons pour lesquelles, il
faut lire les classiques.
Tout d’abord, un classique, permet de découvrir d’autres oeuvres qui
peuvent en découler ( Vandendorpe, 1992), ensuite, cela permet de se plonger hors de la réalité
actuelle donc de l’actualité, de ce que l’on vit au quotidien, ce qui peut nous amener à une réflexion
sur nos propres problèmes, or, les classiques peuvent nous éviter cela (Marcotte).
Lire un classique,
permet de se construire une culture générale, littéraire mais aussi historique, plus particulièrement
nous apprendre à lire et à écrire, à améliorer notre écriture, notre éloquence.
Cela permet aussi, de
susciter un rapport affectif profond comme nous l’explique Marcotte.
La littérature fait vivre notre
langue française.
Enfin, les classiques, les lire, permettent de transmettre une connaissance, qui
nous pose alors problème.
Quelle connaissance nous apporte la lecture des oeuvres classiques ?
C’est une controverse importante que met en lumière Pascal Engel, dans « Trois conceptions de la
connaissance littéraire : cognitive, affective, pratique ».
Le classique littéraire peut être assimilé aux
différentes connaissances énumérées ci-avant par divers auteurs.
Il y a d’abord cette idée que parler
de connaissance littéraire reste abstraite et qu’elle s’écarte de la connaissance naturelle obtenu de
nos raisonnements et celle de la science.
Ensuite, il y a cette conception de la distinction entre
connaissance théorique et pratique qui pose problème.
Peut-on vraiment avoir un classique littéraire
que théorique ou que pratique ? Il ne nous semble pas, bien souvent les oeuvres sont écrites par
rapport à ce qui existe donc ce qui se pratique, ce qui se passe.
Les ouvrages spécialisés, par
exemple, un médecin ce sera d’abord nourrit d’ouvrages théoriques pour ensuite passer à la
pratique, ces deux connaissances semble donc la plupart du temps aller de paire.
Ainsi, pour Engel,
la conception de la connaissance pratique et prépositionnelle sont les plus enclin à être conciliables
avec....
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