Devoir de Philosophie

RABELAIS (François)

Publié le 19/03/2019

Extrait du document

rabelais

RABELAIS (François), écrivain français (la Devinière, près de Chinon, v. 1484 -Paris 1553). Depuis leur parution, les œuvres de Rabelais ont été interprétées avec passion et arbitraire, et la personnalité même de l’auteur, que l'on confond avec ses personnages, relève des mythes de notre histoire littéraire : l'adjectif rabelaisien suggère un univers gastronomique, l'anarchie des désirs, une truculence verbale à base de scatologie et d'obscénité. Or, s'il est vrai que Ronsard composa pour lui l'épitaphe d'un Silène titubant, sa renommée fut en son temps celle d'un grand médecin d'Europe, et les inventaires de bibliothèques classaient ses livres parmi ceux des naturalistes latins et des philosophes grecs.

 

La vie de Rabelais est mal connue : si l'on a quelques lumières sur l'homme d'Église, le médecin, l'humaniste, documents partiels et témoignages partiaux laissent de vastes zones d'ombre. Fils d'un avocat au siège royal de Chinon, qui possédait non loin de cette ville une maison des champs, la Devi-nière, il est né peut être en 1484. En 1520, il est cordelier à Fontenay-le-Comte, d'où il correspond avec Budé ; sa passion pour les études humanistes est suspecte à ses supérieurs, qui lui confisquent ses livres grecs. De 1524 à 1526, il passe dans l'ordre plus « intellectuel » des Bénédictins, et il accompagne dans ses tournées l'abbé de Maillezais, Geoffroy d'Estissac. En 1527, pour pouvoir étudier la médecine, il doit quitter le clergé séculier. En 1530, il s'inscrit à la faculté de médecine de Montpellier, où il prend ses grades de docteur en 1537, et où il fait des cours sur le texte d'Hippocrate pendant l'année universitaire 1537-38. Entre-temps il a voyagé : à Lyon, où il est médecin de l'hôtel-Dieu, il écrit à Érasme, il publie des ouvrages de droit et de médecine, la Pantagruéline Prognostication, qui, pour les années 1532, 1533, 1534 et surtout 1535, fait passer une conception chrétienne de la Providence sous les dehors d'une parodie d'almanachs, le Pantagruel (1532; seconde version en 1533), puis, après des séjours à Rome, une Topographie de cette ville et le Gargantua (1534).

 

À Rome, il accompagne à plusieurs reprises comme médecin le cardinal Jean du Bellay, qui représente le roi de France auprès du Saint-Siège. En 1536, son protecteur réussit à le faire passer statutairement dans le clergé séculier

 

comme chanoine de Saint-Maur-les-Fos-sés. De 1540 à 1542, il figure dans la suite du gouverneur du Piémont, Guillaume du Bellay, seigneur de Langey, qui meurt en 1543 lors de son voyage de retour en France.

 

Le Tiers Livre, paru au début de 1546, figure à la fin de la même année sur la liste des livres censurés. Rabelais se retire hors du royaume de France, à Metz, où il est médecin de la ville. Il se plaint de n'y pouvoir continuer ses travaux et d'y mener une vie misérable, dans une lettre au cardinal du Bellay ; il accompagnera celui-ci encore une fois à Rome (1548-49), où il décrit sous le titre de Sciomachie les festivités qui célébrèrent la naissance du second fils d'Henri II. Pendant son absence, et peut-être sans son autorisation, l'éditeur lyonnais Pierre de Tours publie une version imparfaite des premiers chapitres du Quart Livre, dont une version correcte et complète sera confiée en 1552 à Fezandat à Paris. En 1550, Rabelais séjourne avec le cardinal du Bellay à Saint-Maur, où il rencontre le cardinal Odet de Châtillon : ce prélat l'assure d'une protection royale qui lui sera utile au printemps de 1552, lorsque le Parlement devra condamner le Quart Livre à la demande de la Sorbonne. Il reçoit en 1551 les bénéfices de deux cures, dont celle de Meudon ; il résigne ces bénéfices le 9 janvier 1553.

 

La présentation canonique de son œuvre romanesque comme un ouvrage en cinq livres ne doit pas masquer la chronologie capricieuse de la composition : le Gargantua, qui est devenu le « Premier Livre », a été écrit après le Pantagruel, et onze années séparent sa composition de celle du Tiers Livre. Le Cinquième Livre a été publié une dizaine d'années après la mort de son auteur supposé, et d'abord sous la forme très incomplète d'un livret intitulé l'Isle Sonnante. Enfin l'œuvre est disparate : l'unité d'action est inexistante, les caractères et même la taille des héros varient, l'atmosphère intellectuelle diffère d'un livre à l'autre ; l'espace même se dilate ou se rétrécit : vignes et chemins creux de Touraine, étendues indécises de la

rabelais

« myLhes de notre histoire littéraire : l'adJectif rabelaisien suggère un univers gastronomique.

l'anarchie des désirs, une truculence verbale à base de scatolo­gie et d'obscénité.

Or, s'il est vrai que Ronsard composa pour lui l'épitaphe d'un Silène titubant, sa renommée fut en son temps celle d'un grand médecin d'Europe, et les inventaires de biblioLhè­ ques classaient ses livres parmi ceux des naturalistes latins et des philosophes grecs.

La vie de Rabelais est mal connue : si l'on a quelquos lumières sur l'homme d'Église, Je médecin, l'humaniste, documents parùels et témoignages par­ tiaux laissent de vastes zones d'ombre.

Fils d'un avocat au siège royal de Chinon, qui possédait non loin de cette vi.lle une maison des champs, la Devi­ nière, il est né peut-être en 1484.

En 1 5 20 , il est cordelier à Fontenay-le­ Comte.

d'où il correspond avec Budé; sa passion pour les études humanistes est suspecte à ses supérieurs, qui lui confis­ quent ses li vre s grecs .

De 1524 à 1526.

il passe dans l'ordr e plus. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles