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RABELAIS : NOTICE BIOGRAPHIQUE.

Publié le 22/06/2011

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rabelais

Rabelais est né à Chinon. A défaut d'autres preuves, il y a, dans les registres de la Faculté de Médecine de Montpellier, une attestation qui ne laisse aucun doute à ce sujet. En quelle année? On ne saurait le dire de façon précise. Il est, en tout cas, certainement né dans la dernière décade du XVe siècle. Son père, Thomas Rabelais, exerçait à Chinon la profession d'apothicaire, selon les uns, et, selon les autres, d'aubergiste, à l'enseigne de la Lamproie. Ce qui est bien établi, c'est que Thomas Rabelais possédait, à Chinon, une maison qui, à l'époque où écrivait l'historien de Thou, était devenue un cabaret, et, aux environs de la ville, un clos, la Devinière, renommé pour l'excellence de son vin. « O lacryma Christi ! fait dire Rabelais à ses buveurs, c'est de la Devinière ; c'est vin pineau. Ah ! le gentil vin blanc ! Par mon âme, ce n'est que vin de taffetas ! « Le cabaret ne devait pas manquer de visiteurs, si l'on s'en rapporte à d'agréables vers latins, que lui a consacrés de Thou, et dont nous avons la traduction française :

« Les jours de fête on s'y régale, On y rit du soir au matin ; Dans le jardin et dans la salle Tout Chinon se trouve en festin. Là, chacun dit sa chansonnette ; Là, le plus sage est le plus fou Et danse, au son de la musette, Les plus gais branles du Poitou. «

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« congrégation comme à notre amitié, quelle nouvelle est parvenue jusqu'à moi? J'apprends que vous et Rabelais,votre Pylade, à cause de votre zèle pour l'étude de la langue grecque, vous êtes inquiétés et vexés de millemanières par vos frères, ces ennemis jurés de toute littérature et de toute élégance.

O funeste délire ! O incroyableégarement ! Ainsi ces moines, grossiers et stupides, ont poussé l'aveuglement jusqu'à poursuivre de leurs calomniesceux dont le savoir, acquis en si peu de temps, devait honorer la corporation tout entière !...

Nous avions déjàappris et vu de nos yeux quelques traits de leur fureur insensée ; nous savions qu'ils 'nous avaient attaqué nous-même, comme le chef de ceux qu'avait saisis, ainsi qu'ils le disent, la fureur de l'hellénisme, et qu'ils avaient juréd'anéantir le culte des lettres grecques, restauré depuis quelque temps, à l'éternel honneur de notre époque.

»Guillaume Budé, dans la même lettre, ajoutait que tous ceux qui aiment la science et lui-même étaient prêts à portersecours aux deux amis, mais qu'il avait appris que leurs ennuis avaient cessé, le jour-même où leurs persécuteurssurent qu'ils se mettaient en hostilité avec des gens en crédit et avec le roi lui-même.Les vexations prirent fin, en effet, mais Rabelais ne put supporter l'outrage qui lui avait été fait et, quand il fut enpossession de ses livres, il prit la fuite.Ses amis, Geoffroy d'Estissac, les Brissons, Tiraqueau, peut-être Budé lui-même s'employèrent à lui chercher un asilerépondant mieux à ses habitudes d'indépendance et à son amour pour les lettres : grâce à eux, il passa, muni d'unindult du pape Clément VII, dans l'ordre de Saint-Benoit et entra dans l'abbaye de Maillezais, avec le titre et l'habitde chanoine.

Mais les lettres n'avaient pas encore grand attrait pour l'ordre des bénédictins ; le couvent deMaillezais n'offrait aucune ressource pour les études et la règle, comprimant la liberté, y était dure.Le séjour de cette abbaye devint bientôt insupportable à Rabelais.

Il en partit.Il errait depuis quelque temps, quand l'idée lui vint d'aller frapper à la porte de son ancien camarade d'études de laBaumette, qui était alors l'évêque même du diocèse, Geoffroy d'Estissac.Ce prélat, d'esprit large et grand ami des lettres, accueillit Rabelais avec bienveillance.

Il lui ouvrit les portes de sonchâteau de Ligugé, rendez-vous d'ecclésiastiques distingués, d'hommes du monde et de savants, et c'est dans cecharmant coin du Poitou, abrité contre la violence des vents et l'ardeur du soleil, que Rabelais se remit à l'étude,tantôt travaillant dans la chambre que l'évêque lui avait fait aménager, tantôt errant sur les bords du Clain, « doucerivière », et s'y livrant avec passion à la recherche et à l'étude des arbres et des plantes.Mais c'est en vain que cette belle demeure était, ainsi que l'écrivait à Rabelais un des familiers du lieu, le procureurJean Bouchet, abondamment pourvue « es bons fruicts et bons vins,Que bien aymons entre nous Poictevins ». Rabelais avait beau s'y sentir retenu par ...

« la bonté du révérend évêqueDe Maillezais, seigneur de ce beau lieu,Partout aymé des hommes et de Dieu,Prélat dévôt, de bonne conscience,Et fort sçavant en divine science,En canonicque et en humanité » : la « belle demeure » cessa de plaire à Rabelais.Pourquoi ? A quel moment précis ? On l'ignore.

Où alla-t-il ? On ne le sait pas.

Il y a là, dans la vie de Rabelais, entrele départ de Ligugé et l'arrivée à Montpellier, une lacune que l'on a essayé de combler par des faits qui ne sont rienmoins que certains.On a dit qu'il était allé à Souday, village du Perche, avec le double titre de curé et de médecin, ou bien auxchâteaux de Glatigny et de Langey, appartenant aux frères du Bellay.Dans sa correspondance littéraire (quelques traits à ajouter à la vie de Rabelais), M.

Quicherat dit que Rabelaisfréquenta l'Université de Paris.

La chose est possible.

Toutefois, j'inclinerais à penser qu'à l'exemple de son héros,Panurge, Rabelais visita d'autres Universités de France, Poitiers, Toulouse, Bourges, Orléans, Angers ; que, si l'on n'apas trace de ces visites, c'est qu'elles ont été passagères, ne ressemblant en aucune façon à des étudesrégulières, et que ce n'est qu'après une longue pérégrination et, en quelque sorte, après un « tour de France »,répondant au goût des étudiants d'alors, qu'il se rendit à la grande et célèbre Université de Montpellier .Inscrit, ainsi que nous l'avons dit, le 17 septembre 1530, à la Faculté de Médecine de cette Université, en vue desétudes médicales, il remet à Guillaume Rondelet un écu d'or pour son inscription, se mêle aux étudiants en habit deprêtre séculier, et il suit les cours avec tant d'assiduité et un si réel profit que, moins de deux mois après, le 1ernovembre, il est reçu bachelier.Pourvu de ce premier grade, il fait, du dimanche de Quasimodo à la Saint-Jean de l'année 1531, un cours « au Petit-Ordinaire », et il paraît que ce cours révéla, tout de suite, chez Rabelais, une science que l'on n'était pasaccoutumé à rencontrer chez les bacheliers.

Rabelais expliqua les Aphorismes d'Hippocrate et l'Ars parva de Galien,et, au grand étonnement d'un auditoire nombreux et de ses maîtres eux-mêmes, il rectifia les textes grecs, à l'aidede manuscrits qu'il avait en sa possession.Le succès fut immense.

Rabelais en obtint un autre, de nature bien différente, la même année, quand, en compagnied'autres étudiants, qu'il désigne dans le Pantagruel, et dont, pour la plupart, les noms figurent sur les registres del'Université de Montpellier (Ant.

Saporta, Guy Bouguier, Balthazar Noyer, Tollet, Jean Quentin, François Robinet, Jean. »

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