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RABELAIS PHILOSOPHE ou LA PHILOSOPHIE DE RABELAIS

Publié le 22/02/2012

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Rabelais se complaît souvent sans arrière-pensée dans la mystification; et il aime conter pour le seul plaisir de conter. Pourtant, sous un déguisement burlesque, il a voulu exprimer des idées : lui-même a comparé son Gargantua à un os qu'il faut rompre pour y trouver la moelle. RABELAIS ET LES ANCIENS La foi superstitieuse dans les textes anciens est le caractère le plus frappant de la pensée rabelaisienne.
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« Invention verbale.

— Enfin l'imagination éveille en Rabelais un extraordinaire foisonnement de mots, qui se pressent et s'imposent comme des forces.

Son vocabulaire est d'une richesse extraordinaire : il emprunte au langage desdivers commerces, use de termes juridiques, maritimes, paysans, médicaux, scientifiques, philosophiques, citeproverbes et dictons de toutes les classes et de tous les métiers.

Sa phrase s'enfle sous le flot des synonymes, quiversent sans trêve la couleur et la vie; elle est nourrie d'énumérations, d'accumulations prolongeés à plaisir.Constamment, Rabelais forge des noms, les manie, let déforme, pour engendrer à l'infini calembours et coqs-à-l'âne.II pastiche tous les styles, le style cicéronien dans la lettre de Gargantua à Pantagruel, le style apostolique dans laharangue du pieux Hippodathée.

Ce n'est pas lui qui va au mot, c'est le mot qui surgit dans sa phrase; Rabelais est« écho sonore » des propos de beuverie tenus au festin qui vit naître Gargantua.

Faculté verbale incroyable, quemême Hugo n'a peut-être pas égalée, et dont on ne voit pas d'autre exemple. LE RIRE DE RABELALS La gaieté du temps. — Le comique rabelaisien emprunte parfois des formes déconcertantes pour nous, parce qu'elles datent un peu; l'ouvrage est plein de plaisanteries de clerc : farces d'écolier ou jeux d'érudit.Rabelais, comme son héros Panurge, rappelle par certains côtés les étudiants du Moyen Age : il y a en lui un «enfant sans souci», un « sot », bref, un mystificateur.

Songeons aux trois plaidoiries absurdes de Pantagruel; à ladiscussion par gestes entre Panurge et Thaumaste, au chapitre sur les occupations de Gargantua enfant, qui tournesoudain en énumération de proverbes sans queue ni tête : chercher un sens à de telles pages serait sans doutesuperflu; ce sont joyeusetés un peu lourdes, qui faisaient rire nos ancêtres et nous déroutent.Rabelais est aussi un humaniste de la jeune Renaissance, et beaucoup de ses plaisanteries s'adressent au publiccultivé de son temps.

Qui donc, sinon un clerc, pourrait rire des références fausses de Bridoye, du mauvais latin deMessire Janotus, des propos de l'écolier limousin, de la description burlesque des diverses universités? Pour nous,bien des allusions sont devenues obscures, bien des détails plaisants ont perdu de leur valeur en changeantd'époque et de milieu. Le comique éternel.

— Sous ses aspects les plus intéressants, le comique, chez Rabelais, tient aux tendances profondes de la pensée et, par là, il est éternel.

Lire du Rabelais, c'est vivre plus intensément de la vie animale etphysique, c'est revenir aux sources de la nature.

Rabelais est plus grossier que Molière, mais il a, comme lui, cettevigueur qui nous installe dans la simplicité de l'existence corporelle et des instincts élémentaires.

Une telle vision dumonde, quand elle est puissante et joyeuse, crée le comique le plus sain, celui qui prend ses racines dans la pure etsimple joie de vivre.

Ce comique anime, par exemple, les pages de Gargantua sur la jeunesse du géant, sur lesexploits de frère Jean des Entommeures ; le début de Pantagruel; les chapitres du Tiers Livre sur le problème dumariage : il exprime, avec toute sa force, la vie terrestre de l'homme. LA LIGNÉE DE RABELAIS Rabelais illustre une tradition gauloise qui, néeau Moyen Age avec les fabliaux, se prolongera au XVIIe siècle dans l'oeuvre de Molière.

Plusieurs écrivains de sontemps ont subi profondément son influence : parmi eux, Noël du Fail (1520-1591), auteur de contes savoureux parleur pittoresque; et Béroalde de Verville (1558-après 1623), qui, dans l'étrange fatras intitulé Le Moyen de parvenir,témoigne parfois d'une verve digne de son modèle.. »

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