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professeur plutôt que d'un philosophe : édition de l'oeuvre de Plotin, commentaires de textes variés, Introduction aux Catégories, Histoire de la philosophie.

Publié le 21/10/2012

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professeur plutôt que d'un philosophe : édition de l'oeuvre de Plotin, commentaires de textes variés, Introduction aux Catégories, Histoire de la philosophie..., oeuvre que dominent les préoccupations morales, et en laquelle les courants les plus divers de la pensée grecque se rassemblent en une scolastique éclectique, face au christianisme. Contre les chrétiens. (H.D.) JAMBLIQUE ( ?-vers 33o) Avec lui, la philosophie néo-platonicienne s'oriente résolument vers l'ésotérisme. Jamblique, qui prétendait interpréter allégoriquement les dialogues de Platon, et goûtait l'arithmologie sacrée, Théologoumena Arithmetica, professait une doctrine d'un éclectisme fort superficiel. Sa recherche se présente comme une réflexion critique sur l'oeuvre de Plotin, réflexion qui vise à préciser les termes, à distinguer les notions que Plotin « confondait «. A l'inspiration si profonde, si féconde aussi, de Plotin, se substitue une pensée imbue d'elle-même, atteinte de manie classificatoire. La dialectique n'est plus démarche de l'âme, mouvement de l'être, mais une structure figée, hiérarchie de systèmes ternaires fermés sur eux-mêmes. Ombre de philosophie, bien faite pour séduire les théosophes de tout acabit. (H.D.) PROCLUS (410-485) naquit à Byzance et succéda à Syrianus à la tête de l'Ecole d'Athènes. Il est l'auteur de longs commentaires sur le Timée, le Parménide, l'Euclide, etc., d'une Théologie Platonicienne et de nombreux autres traités. D'une dévotion extraordinairement éclectique, il s'appliquait à observer les rites, à célébrer les cultes les plus divers. Mais ce personnage un peu trop dévot est aussi un raisonneur, et ses Elements de Théologie sont ordonnés suivant la méthode euclidienne. Proclus démontre, par l'absurde, le réalisme platonicien, et procède à une classification des termes d'après leur extension et leur compréhension, chaque terme étant considéré comme la cause des choses qui participent de lui. Ainsi s'étagent les séries, suivant un ordre qui se reflète en chacune d'elles — Un, être, vie, intelligence, âme — la réalité obéissant à une loi unique de distribution. Dialectique raisonneuse, déduction figée qui exclut tout devenir réel, toute histoire. (H.D.) DAMASCIUS (458-?) né à Damas et qui enseigna à Alexandrie et à Athènes, fait montre, dans sa Vie d'Isidore, d'une dévotion égale à celle de Proclus. Et pourtant, le dernier des grands néo-platoniciens de l'antiquité rejette les rigides constructions de Jamblique ou de Proclus. Son ouvrage Des Principes est un long commentaire de la fin du Parménide, où s'affirme le retour à la source, par-delà les développements néo-platoniciens. Les notions dont joue une dialectique mécanique n'ont de sens que pour les dérivés, non pour le Principe. Il est impossible de connaître le Principe à partir du monde créé et la dialectique n'a pas pour fonction de déduire, à partir d'une analyse de l' Un, le système hiérarchisé de...
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« DENIS L'ARÉOPAGITE (1er siècle) se donne pour le compagnon de saint Paul, mais son œuvre est en réalité posté­ rieure à celle de Proclus, dont il s'inspira.

Par elle le néo-platonisme pénétra la mystique chrétienne.

Nous ne pouvons connaître Dieu que dans la mesure où il se fait connaître à nous, par l'Ecriture, dans ses œuvres où il se révèle lui-même.

La théologie positive lui attribue les noms qui sont ceux de ses créatures, De Divinis Nominibus : connaissance qui procède de notre condition d'êtres incarnés, inférieure à la théologie négative qui la contredit.

Car la cause diffère de ses effets, et Dieu transcende l' Etre lui­ même et le Bien : terme antérieur à la série, et dont « il n y a ni discours, ni nom, ni connaissance ».

La théologie négative se nie elle-même et aboutit à une ignorance qui n'est point refus de la connaissance, mais son achèvement, en un lieu situé au-delà de l'affirmation et de la négation, où le savoir excède ses limites, s'ignore lui-même : Théologie mystique.

( H.D.) JUSTIN (vers roo-165) qui fut martyrisé à Rome, fut l'un des premiers apologistes qui s'efforcèrent d'obtenir la reconnaissance légale du Christianisme.

D'éducation grecque, il se convertit en 132 à la religion chrétienne, croyant y trouver la réponse à des questions que la philosophie hellénique avait su poser mais non résoudre.

Forme d'apologie la plus habile, qui met en lumière la parenté entre le Christianisme et la pensée grecque : « Le genre humain tout entier participe au Verbe », écrit-il dans la Première Apologie ( 1 50), et les philosophes, Platon surtout, ont approché de l'intelligible par la raison, forme infé­ rieure d'une révélation qui s'achève dans le Christ, incarnation du Verbe.

La pensée chrétienne ne cherche pas à com­ prendre sa propre insertion dans le déve­ loppement de la philosophie mais prétend réduire à elle tout ce qui l'a précédée : « Tout ce qui a été dit est nôtre » Deuxième Apologie.

( H.D.) TATIEN (entre 110 et 120-175) A la foi « ouverte » de Justin, s'oppose celle, jalouse et exclusive, de Tatien, qui fut cependant, à Rome, l'élève de Justin.

Le Discours aux Grecs affirme les droits des chrétiens contre la culture grecque.

Tatien nie qu'on puisse connaître Dieu par la raison : toutes les philoso­ phies se contredisent et les Grecs ont plagié, sans la comprendre, « notre philosophie », celle des chrétiens.

Par la suite, Tatien tourna au gnosticisme, avant de rejoindre -ou de fonder? -la secte des Encratites, hérétiques d'un rigorisme absolu.

L'âme, après la chute, a vu le Verbe se retirer d'elle : il lui faut, à présent, se détourner de la matière, se « convertir », tendre vers son principe.

Le Verbe de Dieu organise la matière comme la parole donne forme à ce qui, dans l'auditeur, n'est que confusion.

Dieu, qui lui-même n'a pas de cause, est cause de toutes choses, et du Verbe lui-meme.

Invisible, nous le connaissons par son œuvre.

(H.D.) VALENTIN (début du n• siècle-16o) Né à Alexandrie où il enseigna jusqu'en 135, avant de partir pour Rome où il mourut, Valentin est le chef d'une des sectes gnostiques les plus importantes, sinon la plus importante.

Il appartient à ce courant de penseurs qui ne se conten­ taient plus de spéculer sur l'existence de Dieu et ses attributs, mais recherchaient ce qu'on appelait une « gnose », c'est­ à-dire une connaissance divinisatrice, capable d'unir l'homme directement à Dieu et de lui apporter ainsi le salut.

La doctrine de Valentin, que nous connaissons grâce à saint Irénée (Contra Haereses, liv.

I, chap.

1, 1), s'appuie sur une histoire fantastique de la créa­ tion du monde.

A l'origine des choses, dans les profondeurs invisibles et inef­ fables, Valentin place un Eon parfait: il est l'Infini, le Père, ou l'Abîme.

Avec lui coexiste la Pensée ou Silence.

Un jour, l'Infini songea à émettre de soi le commencement de toutes choses et il confia cette émission au Silence.

De leur union naquirent Intellect et Vérité.

Intellect et Vérité engendrèrent à leur tour le Verbe et la Vie, pères de tous ceux qui viendront.

Trente couples d'Eons, mâles et femelles, sont ainsi produits, qui forment le Plérôme.

Mais le dernier Eon créé, la Sagesse, va provoquer un drame brutal.

La Sagesse eut le désir de connaître la grandeur de l'Infini, sans naturellement pouvoir y parvenir; sous l'effet de la Force qui donne consis­ tance à toutes choses, le Terme, la Sa­ gesse rentra en elle-même; mais comme elle avait tenté une œuvre impossible, elle accoucha d'une substance informe que Valentin nomme Achamoth : cette der­ nière est devenue le support de la matière dont ce monde a été formé.

Le Christ vient alors au secours d' Achamoth et lui envoie le Paraclet accompagné d'anges.

Ceux-ci font dans Achamoth le partage entre les passions, c'est-à-dire le mou­ vement d'orgueil qui avait emporté la Sagesse (et la substance issue des pas­ sions sera la matière) et la conversion, c'est-à-dire le mouvement de retour de la Sagesse sur elle-même (et de la conversion naîtra ce qui est animé, les hommes psychiques).

C'est pour sauver ces derniers qu'un Rédempteur, en qui s'est incarné l'Eon Jésus, a été envoyé.

Quand seront sauvés tous ceux qui doivent l'être, une conflagration générale détruira ce qui reste d'Achamoth.

La doctrine de Valentin combine ainsi deux des thèmes essentiels de la réflexion philosophique du n• siècle après J.-C.

D'une part, le thème de la création processive par émanation d'un Principe premier éternel, d'autre part, le thème du salut qu'appor­ tait la tradition hébraïque et chrétienne.

Plotin reprendra le premier de ces thèmes, après l'avoir expurgé de son contenu mythique, dans la philosophie qu'il développera un siècle plus tard.

De plus, le rôle qu'il accordera à la Matière - ce dont rien ne peut procéder et qui ne peut donc être que le Mal - a sa source directe dans les mythes gnostiques dont Valentin a été l'un des promoteurs.

(M.C.) BASILIDE (?-130) célèbre gnostique, est un moraliste « obsédé par le problème du mal et celui de la justification de la providence » ( E.

de Faye).

Il tenta de concilier le christianisme avec l'aristotélisme et le stoïcisme.

Isidore fut le plus célèbre de ses disciples.

MARCION (début du u• siècle) né à Sinope, hérésiarque célèbre, fils d'évêque, évêque lui-même, a été surtout l'exégète de la trilogie gnostique, formée, avec lui, par Valentin et Basilide.

Il rejetait entièrement l'Ancien Testament.

Son influence dura Jusqu'au x• siècle, se confondant presque avec le mani­ chéisme.

LES MANICHÉENS C'est en Perse, en Babylonie exactement, que prit naissance le mouvement mani­ chéen.

Son fondateur, Mani, y naquit en 216, et grandit dans un climat d'in­ tense fermentation religieuse.

Deux révé­ lations successives, en 228 et en 240, l'avertirent de sa mission, puis lui enjoignirent de répandre sa doctrine.

Durant 37 ans Mani parcourut les pro­ vinces perses, allant jusqu'aux Indes et laissant partout des disciples.

En 277, l'Empereur le fit brusquement jeter en prison où, épuisé, il ne tarda pas à expi­ rer.

Selon un de ses historiens récents, M.

Henri-Charles Puech, la Religion de la Lumière se caractérise d'abord par sa revendication d'universalité; Mani se situe lui-même dans la tradition d'Abraham, de Bouddha, de Zoroastre et de ]ésus; mais, s'il est le dernier prophète, il est aussi le seul qui ait apporté la vérité intégrale.

En lui s'est incarné le Paraclet.

Il voit d'ailleurs la principale raison de sa supériorité dans les sept textes canoniques sur les­ quels il s'appuie et dont les plus impor­ tants sont: le Shâbuhragân, le Trésor de Vie, le Livre des Mystères, le Livre des Géants.

Malgré cet aspect composite, le Manichéisme forme une doctrine unifiée; c'est essentiellement une « gnose ».

Comme toutes les gnoses, la religion de Mani est née d'un besoin de délivrance; ce besoin prouve déjà que l'homme est supérieur à sa condition actuelle et que celle-ci est une déchéance; or Dieu qui est Bonté et Vérité n'a pas pu vouloir ce monde de souffrances : la création dépend donc d'un principe infé­ rieur, opposé à Dieu.

La gnose mani­ chéiste, qui a pour but de révéler à l'homme son origine et sa nature véritable, dé­ bouche tout naturellement sur une théo­ logie et une cosmologie.

Ce savoir total, qui doit apporter le salut, s'épanouit en un mythe étrangement compliqué.

Très schématiquement, le Mal a sa source dans le mélange de l'Esprit et de la Matière, de la Lumière et des Ténèbres; le mythe qui va raconter l'odyssée de l'âme déchue dans la Matière, puis délivrée par la Connaissance, comprendra trois épisodes : un premier moment où les sub­ stances étaient séparées; un moment central où le mélange s'est produit, quand le Prince des Ténèbres s'est 371. »

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