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Racine, Britannicus, IV, 3, v. 1337-1385-742 : La vision de Burrhus

Publié le 28/06/2012

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Le pouvoir est un thème récurrent en littérature où la question de la tyrannie est souvent liée à  ce thème. Ainsi, le dramaturge Racine publie en 1669 Britannicus où ce thème est au centre de l’œuvre et où le cruel Néron, qui s’affranchit au cours de la pièce de toutes limites, se métamorphose en monstre. A cet égard, deux conceptions du pouvoir s’offrent à Néron, incarnées par Burrhus et Narcisse, le premier prônant le bien, le second le mal. Aussi, l’acte IV revêt-il un enjeu particulier car Néron, en tant que souverain doit choisir sa voie. Ainsi, dans l’extrait proposé, Acte IV scène 3, après avoir appris de Néron qu’il a l’intention de tuer Britannicus, Burrhus se lance dans une longue tirade pour convaincre le monstre naissant et l’en dissuader. 

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« « Toujours punir, toujours trembler dans vos projets,/Et pour vos ennemis compter tous vos sujets » (v.17/18) ------- vous ne vivrez pas tranquille car tous vos sujets seront des sujets de préoccupation -------- Néron glissera sur la pente du mal vers un abîme de perdition C/ Troisième argument -Semblable au précéden t pour rappeler le bonheur passé avec l’emploi des techniques de la rhétorique classique « AH ! » v.19 et « ô ciel » v.22 - Mise en liaison du « bonheur » avec « innocence » dans les vers « Songez -vous au bonheur qui les a signalés ?/Dans quel repos, ô cie l, les avez-vous coulés ? (v.21/22) ------- Le bonheur serait donc d’ordre moral et non vertueux.

- «Partout, en ce moment, on me bénit, on m'aime /On ne voit point le peuple à mon nom s'alarmer ; /Le ciel dans tous leurs pleurs ne m'entend point nommer » (v .24/26) ------ Rappel du bonheur que l’empire a connu.

------- L’empereur est conditionné par la relation entre le peuple et Dieu .Plus on avance et plus on se rapproche de Dieu D/ Quatrième argument (appel pathétique) - Son dernier argument est effectivement la supplication et le chantage au suicide vers 37 à 42 « Non, ou vous me croirez, ou bien de ce malheur /Ma mort m'épargnera la vue et la douleur :/On ne me verra point survivre à votre gloire,/Si vous allez commet tre une action si noire.

/Me voilà prêt, Seigneur : avant que de partir,/Faites percer ce cœur qui n'y peut consentir » --------- Renonce à tout argument rationnel et s’efforce d’émouvoir Néron par un chantage au suicide moralement contestable (d’ailleurs il se jette à s es genoux) - Burrhus a compris l’effet produit sur Néron et le presse par des ordres aux vers « Appelez votre frère, oubliez dans ses bras...

» (v.49) TRANSITION : Cette argumentation n’a d’autre but que de dissuader Néron, pour qui Burrhus a de l’affection, en tant qu’éducateur, de mettre à exécution son projet .

Si cette argumentation semble avoir eu de l’effet sur Néron, elle n’en demeure pas moins inefficace à certains égards II/ Ce qui invalide l’efficacité de l’argumentation 1/ L’inefficacité des arguments fondés sur le moral Argument s fondé sur l’opposition bien/mal 1er argument On marche de vertu en vertu, tandis qu’on court de crime en crime : le chemin du bien est moins aisé que celui du mal qui est en pente (référence au vers 1424 à propos de sa mère : « je n’ai que trop de pente à punir son audace » .

------ Burrhus est content de cela.

Pourtant, il commet une erreur car il surestime la volonté de Néron « c’est facile, vous n’avez qu’à » (il n’y a qu’à) -------- Faire le bien est quelque chose de moral d’après Burrhus, hors Néron manque de conscience morale, l’on peut donc pressentir que cet argument n’aura aucun effet sur Néron. »

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