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RÉVOLUTION FRANÇAISE (littérature de la)

Publié le 21/03/2019

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RÉVOLUTION FRANÇAISE (littérature de la).

 

La presse et l'éloquence. La révolution de 1789 fut ressentie par les contemporains comme une gigantesque prise de parole. À un Ancien Régime qui contrôlait de près toutes les formes d'édition et de communication succédait la liberté de la presse et des théâtres. Cette liberté devint un principe inscrit parmi les droits de l'homme, garantis par la Constitution. Alors que l'éloquence sous la monarchie était limitée à la chaire religieuse, au barreau, aux collèges et aux académies, elle redevint un mode d'action politique. La tradition classique entretenait le souvenir plus ou moins mythique des cités grecques et de Rome, où la vie politique consistait en débats publics et en assauts rhétoriques. La plupart des orateurs de la Révolution française furent formés dans ces collèges qui cultivaient l'éloquence antique. Ils étaient souvent avocats et membres d'académies nationales ou provinciales. La parole révolutionnaire mêla la tradition antique aux modes sensibles du temps. Les périodes calquées sur la phrase latine allaient de pair avec une recherche de l'effet sur la sensibilité des auditeurs. À tous les niveaux de la vie publique, depuis le club de base jusqu'à l'Assemblée nationale, chacun fut appelé à donner son avis et à écouter celui des autres. Les salles furent installées pour recevoir un public. Les grands acteurs de la Révolution ont imposé, avec une

 

politique, leur style de parole. Mirabeau se fit remarquer par son sens de la formule ; il savait faire préparer ses discours par une équipe de secrétaires et improviser pour tenir compte des réactions de l'auditoire. Aristocrate représentant du tiers état, il usa de ses ressources de Méridional et de son prestige d'ancienne victime des prisons royales. Bamave, partisan d'une monarchie parlementaire, Vergniaud, girondin, Danton et Robespierre, montagnards, ont tous une formation d'avocat. Condorcet, homme de sciences, est habitué aux exposés académiques. Les uns ont plutôt une éloquence écrite, ils préparent leurs interventions et les rédigent minutieusement. Les autres, comme Danton, sont plus confiants dans leur verbe et dans leur magnétisme personnel. Saint-Just enfin, compagnon politique de Robespierre, fascina ses contemporains et la postérité par sa jeunesse, son austérité et la rigueur de ses discours.

 

Parallèlement à cette prise de parole, on assista à un foisonnement de brochures, pamphlets et journaux. Chaque tendance politique eut son organe d'expression qui relayait les interventions oratoires de ses ténors, de l’Ami du roi de l'abbé Royou jusqu'à l'Ami du peuple de Marat. Entre ces deux antagonistes, on note les Actes des apôtres, auxquels collabora Rivarol, le Journal de Paris, où écrivirent André Chénier et Roucher, le Journal des amis de la Constitution de Choderlos de Laclos, orléaniste, les Révolutions de Paris, proche de Mirabeau, le Patriote français de Brissot, les Révolutions de France et de Brabant puis le Vieux Cordelier de Camille Desmoulins. Le Père Duchesne de Hébert se caractérisa par une affectation de langage populaire et grossier et ses positions politiques extrémistes. La Gazette nationale ou le Moniteur universel, lancé par Panckoucke, publiait un compte rendu complet des séances de l'Assemblée et devint un journal officieux sinon officiel, favorable au régime en place. Ces feuilles eurent des fortunes diverses et certains titres ne connurent que quelques numéros. Au fur et à mesure que la Révolution fut confrontée à des tensions internes plus violentes et à des menaces extérieures plus pressantes, les gouvernements successifs eurent tendance à restreindre la liberté de la presse. Le gouvernement de Salut public sous la Terreur, mais aussi les thermidoriens, le Directoire et, pire encore, le Consulat réduisirent l’expansion journalistique des premières années de la Révolution. Certains journaux d'opposition royaliste éliminés en France se reconstituèrent à l'étranger dans les milieux émigrés.

 

Les spectacles de la Révolution française. La production théâtrale de la décennie révolutionnaire est immense. La bibliographie Tourneux indique 1 637 pièces imprimées entre 1789 et 1804. Si l'on ajoute les pièces qui furent représentées parfois mais restèrent manuscrites, cela porte le nombre des œuvres de théâtre à environ trois mille. Leur étude pose, aujourd'hui encore, des problèmes fondamentaux à l'historien de la littérature. La plupart sont des œuvres de circonstance qui ne répondent pas aux critères esthétiques de l'institution littéraire. Les grands courants qui organisent le théâtre de la Révolution sont dans un rapport étroit avec ceux qui ont fait son histoire.

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Le gouvernement de Salut public sous la Terreur, mais aussi les thermidoriens, Je Directoire et, pire encore, le Consulat réduisirent l'expan­ sionjoumalistique des premières années de la Révolution.

certains journaux d'opposition royaliste éliminés en France se reconstituèrent à l' é trange r dans les milieux émigrés.

Les spectacles de la Révolution fran­ çaile.

La production théâtra.le de la d éc e n ni e révolutionnaire est immense.

La bibliographie Tourn eu x indique 1 637 pièces imprimées entre 1789 et 1804 Si l'on ajoute les pié c es qui fure nt représentées parfois mws restèrent manuscrites, cela porte le nombre des œ uvres de théâtre à environ trois mille.

Leur étude pose, aujourd'hw encore.

des problèmes fondamentaux il l'historien de la littérature.

La plu part sont des œuvres de circonstance qui ne répondent pas aux critères es thé tiques de l'institu· lion littéraire.

Les grands courants qui organisent Je théâtre de la Révolution som dans un rapport étroit avec ceux qui ont fait son histoire.

Le 13 janvier 1791, l'Assemblée consutuante adoptait un décret de portée considérable pour la vie culturelle de l'époque .

l'abolition des pri vilè ges de la Comédie-Française, de l'Opéra et de l'Opéra -Co miqu e, et la procl amatio n de la li be rté des théâtres.

Celle décision p la çait les spectacles dans le régime de la libre entreprise.

Accueillie favorable­ m en t par les directeurs des théâtres du B oul evard , eUe eut pour conséquence la multiplication anarchique des salles, une extension sociale du public sans précé· dent.

une grande liberté dans les expé· riences dramatiques ct l'écla tem en t des fonnes rigides traditionnelles qui ava1ent sclérosé Je th éâtre pendant tout Je siè cle .

Cette période d'innovations désordonnées, si elle ne compte que peu de réuss it es , pertnit une rupture féconde dont naquirent des form es dramatiques qui s'ép ano uire nt pleinement au cours du XIx" s.

Elle s'achève en 1806, lo rs qu e Napoléon fit fermer nombre de salles et réglementa sévèrement les autres.

Dés le début de la Révolution, le théâtre est plus que l'écho des débats politiques du tem ps.

n est aussi un te rr ain d'affr ontement.

C'est para dox a­ lement un eff et durable du « grippage » progressif des circuits politiques de l'Ancien Régime que le déplacement des conllits politi que s sur Je terram de la philosophie, de la littérature et, bien sO.r, d u théâtre.

11 suffit pour s'en convaincre de rappeler les pas sio n s susc itées par le Mariage de Figaro : « C'e s t ainsi que, p ri vés de liberté vraie, les Français von t à la liberté abstrai te ; incapables d'expé­ ri en ce colle cti ve , sans moyens d'épt"'U· ver les limites de l'action, ils s'ori en ten t SBJlS le savoir vers l'illusion de la politi· que » (F Furet, Penser la Révolution française, 1978).

Pendant toute la décen­ nie, malgré l'intensité de la vie publique, on as sis te à une activation de ce pro­ cessus.

Lo théâtre est une seconde assemblée en même temps qu 'i l est une école.

La tragédie de Marie-Joseph Ché· n ier , Charles IX.

inte rdit e en 1788, ne put longtemps lltre représentée à cause de l' o p po siti on d'un e partie des Corné· diens Français : leur « pri vilè g e » prit une sigrufication aristocratique et la lutte contre le Théâtre-Frençrus sïnten · sifia d'a u tant plus qu'elle était la repré­ scntauon d'une lu tte qw se menait ailleurs.

L'intervention des acteurs acquis aux idées nouvelles, comme Talma, Dugazon, Mm• Vestris, et co lle du public furent dét.enninantes, mais Char­ les IX ne fut régulièrement re prése nté qu'après novembre 1789.

Le ThéAt.re· Français se scinda en 1 791 pour ne se réunifier qu'en 1802.

D'autres spectacles furent mémorables : des bagarres éclatè rent lors de la représentation de l'A mi des lois de Laya (2 jan vier 1793) et de Paméla ou la Vertu récompensée de Fr ançois de NeufchAteau p•• aoOt 1793), p iè ce s ressenties comme contre révolu­ ti onn aire s, cependant que les sans-culot· tes firent un triom ph e au Véritable A mi des lo is de CIZos de Dup les sis (21 septern· bre 1793) ou à l'Époux républicain de Pompigny (8 février 1794), qw était un hymne à la loi des suspects.

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