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RIMBAUD: 1854-1891. VIE ET OEUVRE

Publié le 17/01/2012

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rimbaud
On a prétendu, bien inutilement, semble-t-il, qu'il s'agissait du mot anglais qui signifie enluminures, mais nul n'ignore qu'un illuminé, c'est un mystique, persuadé qu'il entre en communication avec les lumières de l'au-delà, de Dieu ou de la vie éternelle. Or Rimbaud a l'impression de réaliser ainsi une expérience, non plus seulement poétique, mais philosophique ; la magie des mots va lui révéler l'au-delà du décor; la vie courante n'est qu'une façade ; par derrière, il y a la vraie Vie, secrète et cachée, le vrai moi : moi est un autre
affirme-t-il. Et, à l'aube, armés d'une ardente patience, nous entrerons au:c splendides villes. Telle est l'exaltante promesse que, sur un ton presque religieux, il se fait à lui-même....
rimbaud

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889 e Ensuite, aidé par une vie souvent errante, par des marches en pleine campagne, le ventre vide, un nouveau style halluciné se développe chez lui.

Des images fulgurantes, mais sans lien logique, surgissent dans de curieux poèmes en prose ; ou encore des rythmes très simples, très proches de ceux des chansons populaires, finissent par engendrer des vers, le choix des mots étant essentiellement amené par les rimes, après quoi, ressassant des heures sa chanson, le poète finit par lui donner, par lui trouver 1 une sorte de sens mystérieux et secret (cf.

Chanson de la plus Haute Tour).

Cela devient une incantation, c'est-à-dire que Rimbaud retrouve la conviction de tous les primitifs (noirs contempo­ rains, grecs anciens) que les mots ont une puissance magique, une valeur par eux-mêmes, indépendamment des choses signifiées.

Ces poèmes issus d'une demi-folie voulue, entretenue, mél.bodiquement cultivée, constitueQt le recueil des IUu­ minationB.

On a prétendu, bien inutilement, semble-t-il, qu'il s'agis­ sail du mot anglais qui signifie enluminures, mais nul n'ignore qu'un illuminé, c'est un mystique, persuadé qu'il entre en communication avec les lumières de l'au-delà, de Dieu ou de la vie éternelle.

Or Rimbaud a l'impression de réaliser ainsi une expérience, non plus seulement poétique, mais philoso­ phique ; la magie des mots va lui révéler l'au-delà du décor; la vie courante n'est qu'une façade ; par derrière, il y a la vraie Vie, secrète et cachée, le vrai moi : " moi est un autre • affirme-t-il.

• Et, Il l'aube, armés d'une ardente patience, nous entrerons au:c splendides villes.

• Telle est l'exaltante promesse que, sur un ton presque religieux, il se fait à lui-même.

On notera l'importance de cette conception.

Elle est à la base de tout un mouvement du début du xx• siècle : le sur­ réalisme, qui se proposait effectivement de réaliser.

non pas une expérience littéraire, mais une tentative révolutionnaire de vie.

0 Dans un petit livre puissant, souvent obscur, à la prose martelée : Une Saison en Enfer, Rimbaud a tiré les conclu­ sions des 5 ans de sa vie littéraire, de sa vie de vagabond, de sa vie de révolté.

Il en brila ensuite tous les exemplaires qu'il put retrouver.

Plus tard, sur son lit d'agonie, il reniait cette • part de sa vie, refusait d'en parler, et disait à sa sœur 1• C'était mal.

•. »

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