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ROLLAND (Romain)

Publié le 03/05/2019

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ROLLAND (Romain), écrivain français (Clamecy 1866 - Vézelay 1944). Issu d'une vieille famille bourguignonne de tradition protestante et républicaine, il est reçu à l'École normale supérieure en 1886. Il y tient son Journal (commencé en 1882, il paraîtra en 1952 dans les Cahiers Romain Rolland sous le titre le Cloître de la rue d'Ulm} et y rencontre André Suarès, qui restera son ami. Agrégé d'histoire en 1889, il passe deux ans à Rome et s'y lie avec Malwyda von Meysenbug, amie de Nietzsche, de Maz-zini, de Wagner. Il soutient en 1895 à Paris ses deux thèses de doctorat, dont la principale porte sur les Origines du théâtre lyrique moderne : histoire de l'opéra avant Lully et Scarlatti. De fait ses deux grandes passions resteront la musique et le théâtre (dès 1890, il a écrit Empédocle et Orsino, en 1891 Baglioni et Niobé, en 1893 Caligula, en 1894 le Siège de Mantoue, en 1895 Saint-Louis : il ne sera joué qu'en 1898 avec la création d’Aërt au Théâtre de l'Œuvre). L'Allemagne attire ce musicologue (il sera, en 1901, l'un des fondateurs de la Revue d'histoire et de critique musicale, et il enseignera la musique à l'École des hautes études en 1902, puis en 1904 à la Sorbonne). Il entreprend des Vies des hommes illustres, dont un Beethoven (1903 et, en beaucoup plus vaste, 1928) : il y décrypte ce « grand taureau, à l'œil farouche, le front levé, les quatre sabots plantés sur la cime, au bord de l'abîme — qui fait entendre son mugissement, au-dessus du temps... ». Au bord de l'abîme, au-dessus du temps, au-dessus de la mêlée : ce seront ses « lieux » privilégiés. Autres illustrations : Michel-Ange (1905), Hændel (1910), Tolstoï (1911). Il essaie cependant d'appliquer au théâtre ses idées wagnériennes, rêvant de recréer un théâtre populaire qui mettrait en valeur les grandes oppositions élémentaires (le Théâtre du peuple, essai d'esthétique d'un théâtre nouveau, 1903-1913) : il fallait opposer, écrivait-il dans un style proche de Proud-hon, « aux raffinements énervés des amuseurs parisiens un art mâle et robuste, exprimant la vie collective, et préparant, provoquant la résurrection d'une race ». Illustrant sa théorie, il se consacre à un « théâtre de la Révolution » qui paraît le plus souvent dans les Cahiers de la quinzaine de Péguy : les Loups (1898), qui seront joués au Théâtre de l'Œuvre sous le titre Morituri et publiés sous le pseudonyme de « Saint-Just » ; le Triomphe de la Raison

 

(1899); Danton (1900); le 14-Juillet (1902); Le temps viendra (1903) ; la Montespan (1904). Il complétera plus tard cet ensemble avec le Jeu de l’amour et de la mort (1925), Pâques fleuries (1926), les Léonides (1928) et Robespierre (1939). N'arrivant pas toutefois à s'imposer comme homme de théâtre, il consacre dix années à la rédaction des dix volumes de Jean-Christophe, de l'Aube (1904) à la Nouvelle Journée (1912).

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