Ronsard
Publié le 16/02/2011
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Ronsard est le « maître de chœur « de la Pléiade, le véritable fondateur de notre poésie; malgré des défaillances et des erreurs, il a au moins créé le grand style lyrique et oratoire. La vie de Ronsard a été vouée à l'étude. Pierre de Ronsard naquit dans le Vendômois en 1524 ; la surdité l'obligea d'interrompre une carrière brillamment commencée dans les cours et la diplomatie. La gloire rapide et presque fabuleuse qu'il avait acquise de son vivant lui a été par la suite violemment contestée.

«
RONSARD
1524-1585
P RESQ.UE oublié pendant deux siècles, réhabilité fort timidement par Sainte-Beuve, et devenu,
comme le dit avec mépris Gobineau, « pour ainsi dire l'Homère des Romantiques >>, Ronsard
est aujourd'hui communément regardé comme notre plus grand poète avec Hugo.
Il se taille
la
part du lion dans les manuels et les anthologies : mais, trop lu peut-être à l'école, il l'est trop
peu des amateurs de poésie.
Son œuvre est une puissante forêt où l'on ne s'aventure que par
chemins rebattus, cueillant parfois sur leurs bords quelques fleurettes : en dehors d'eux, elle
demeure impénétrable, par son étouffante exubérance que notre goût ne s'attarde guère à
débrouiller.
Peu d'admirations me paraissent plus conventionnelles que celle dont Ronsard est l'objet.
Sa vie même est fixée par la convention, des Amours de Cassandre aux Sonnets pour Hélène,
en passant par Marie, Genèvre et Isabeau.
Dans l'escalier du château de la Possonnière en Ven
dômois, où il naît le r r septembre r 524, se lit la devise Voluptati et gratiis, qu'aucun biographe
ne manque de mettre en exergue de la vie de Ronsard.
Nous a-t-on ressassé la légende de ce
Ronsard épicurien, sempiternellement amoureux, et dont les billets doux constitueraient le plus clair
-
et le plus intéressant - de son œuvre? Ce Ronsard imaginaire, qui nous faisait rêver adoles
cents, a vieilli avec nos rêves : nous goûtons moins sa mignardise
appliquée, et pourquoi ne pas
le
dire? sa fadeur.
Le vrai Ronsard, c'est Gide qui lui rend hommage, après Brunetière.
« On a
trop vu l'amour alimenter sa poésie; sa majeure source d'inspiration, c'est l'ivresse; une ivresse
mythologique, philosophique,
chrétienne même parfois (mais d'un christianisme qui s'allie étran
gement au paganisme), à laquelle il doit cette sorte de transport lyrique, cette éruption verbale
surabondante, intempérée, qui devait écarter de lui les lecteurs à tête froide des siècles suivants et
qui ne sera retrouvée, égalée, dépassée, que beaucoup plus tard, par Hugo (r).
»
Un grand sourd, comme Beethoven; un souffrant dont la douleur fut la seule amante
durable, et qui, peut-être, ne célébra si fort la vie que faute de la pouvoir vivre (le lyrisme dyoni
siaque est souvent le fait
d'un tempérament frustré ...
J.
Cette tonsure qui lui fut imposée à seize
ans,
et qui, sous réserve qu'il ne se marierait jamais, lui donnait droit aux bénéfices ecclésiastiques,
est
dans son cas plus qu'une formalité : un symbole des renoncements à quoi l'obligent sa surdité,
et, plus tard, les divers maux qui l'accablent.
Il n'est pas jusqu'à ses passions successives pour des
pucelles
de quinze ans qui ne nous rendent suspecte, non pas son ardeur de tête mais la réalité
sensuelle
de ses plaisirs.
Certes, il peut écrire :
Vous ne devez pourtant, et fussiez-vous Princesse,
Jamais vous repentir d'avoir aimé Ronsard,
( 1) André GmE, Priface à l'Anthologie de la Poésie Française, Gallimard.
120
Cabinet des Estampes,
Bibliothèque Nationale, Paris.
Photo S.P.B.N..
»
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