Devoir de Philosophie

RONSARD ET LA PLÉIADE

Publié le 18/05/2011

Extrait du document

ronsard

 

1. — Le manifeste de la Pléiade (1549).

La Défense et Illustration de la langue française. de J. du Bellay, se compose, comme l'indique son titre, de deux parties : Défense, Illustration. L'auteur défend la langue française contre ceux qui la jugent incapable de rivaliser avec les langues anciennes ; il rappelle que les Latins, eux aussi, ont d'abord méprisé leur idiome national, auquel le grec leur paraissait supérieur; c'est en réagissant contre ce préjugé, qu'un Cicéron est parvenu à fixer le latin littéraire, et à exprimer dans cette langue toutes les idées. Ainsi, qu'on ne l'oublie pas, le premier article de ce programme, c'est la réhabilitation de la langue française. Du Bellay s'indigne que, pour tous les grands sujets, on ait recours au latin. — Notre langue, avoue-t-il ensuite, est pauvre; mais nous pouvons l'enrichir, l'ennoblir, l'illustrer a) par la traduction; b) par l'imitation; c) par le travail du style; d) par l'introduction des grands genres anciens dans notre littérature. Tel est en quelques lignes le résumé d'un ouvrage de jeunesse, plein d'enthousiasme plutôt que de critique, et où il ne faut chercher ni plan suivi, ni logique absolue. Théories de la Pléiade. — En complétant les idées du manifeste par celles que Ronsard et du Bellay lui-même y ont ajoutées plus tard, nous pouvons faire un exposé méthodique de cette réforme poétique :

ronsard

« et la campagne.

Successivement en faveur auprès de Henri II, de Charles IX et de Henri III (mais surtout auprès dusecond), protégé ou plutôt admiré et recherché par les plus illustres personnages de son temps, en particulier parMarguerite, fille de François Ier, duchesse de Savoie, Michel de l'Hospital, le duc d'Orléans, le duc d'Anjou, Catherinede Médicis, Marie Stuart, etc., Ronsard fut comblé de présents, de pensions et de bénéfices.

Il fut titulaire del'abbaye de Bellozane, de l'abbaye de Croix-Val, du prieuré de Saint-Cosme-en-l'Isle.Sous Henri III, il fréquenta moins la cour.

Il habitait alors le plus souvent à Croix-Val, auprès de la forêt de Gastineet de la fontaine Bellerie.

Il mourut le 27 ou 29 décembre 1585, à Saint-Cosme-en-l'Isle.Sa mort fut une sorte de deuil public.

Il avait demandé à être enterré dans le choeur de l'église de Saint-Cosme-en-l'Isle; mais, en février 1586, on célébra en la chapelle du collège de Boncour, à Paris, un service solennel, pendantlequel le cardinal Du Perron prononça son oraison funèbre.L'oeuvre de Ronsard.

— Les principales oeuvres de Ronsard sont par ordre chronologique :Les Odes (les quatre premiers livres en 155o; le cinquième en 1553).

Il faut y signaler (liv.

I) une quinzaine d'odespindariques, divisées, comme celles de Pindare, en strophes, antistrophes et épodes.

Mais, dès le premier livre desodes, il y a des pièces d'une lecture plus aisée, et qui sont dans la manière gracieuse de Ronsard : A Cassandre (Mignonne, allons voir si la rose...).

— Au livre II, nous trouvons encore certaines odes pédantesques, comme ACalliope, des odes familières, soit galantes, soit descriptives, soit anacréontiques : A la fontaine Bellerie ; A la forestde Gastine; l'Amour mouillé.

— Le livre III nous ramène à des odes historiques.

— Le livre IV contient quelques-unsdes chefs-d'oeuvre de Ronsard : De l'élection de son sépulchre ; plusieurs pièces de poésie toute personnelle, sur lanature, la fuite du temps, etc.Les Amours de Cassandre (1552).

Cassandre Salviati, fille de Bernard Salviati, illustre seigneur florentin qui s'établiten France dans les premières années du XVIe siècle, est, dit-on, une aïeule d'Alfred de Musset.

Dans ce recueil, Ronsard imite surtout Pétrarque.En 1551, le Bocage royal, comprenant 26 pièces, dont plusieurs adressées aufutur Henri III, d'autres à Catherine de Médicis; c'est parfois de la belle poésiepolitique.En 1556, les Amours de Marie.

Marie Dupin était une jeune fille de l'Anjou.Dans ce recueil, figurent quelques-uns des plus beaux sonnets de Ronsard, enparticulier celui Sur la mort de Marie.La même année (1556) paraissent les Hymnes.

Il y a parmi ces hymnes desmorceaux très originaux, soit par l'inspiration (hymne de l'or, hymne de lamort), soit par les images, soit par l'accent personnel (hymne de l'automne,sorte de biographie poétique de Ronsard).En 156o, Ronsard, devenu poète de cour, publie les Mascarades, Combats etCartels, pièces de circonstance.

C'est du moins bon Ronsard.Même année (156o), les Élégies contiennent au contraire d'admirablesmorceaux, où le poète exprime ses impressions de nature (Contre lesbûcherons de la forest de Gastine ).Quelques-unes des Églogues sont aussi de 156o.

Là, on retrouve le fâcheuxpoète de cour, faisant dialoguer les personnages de son temps costumés enbergers, sous des noms rustiques.De 1560 à 1564, paraissent les Discours, dans lesquels Ronsard se révèlegrand poète satirique, politique et patriotique.

Les principaux sont : leDiscours sur les misères de ce temps, à la reine-mère, Catherine de Médicis ;l'Institution pour l'adolescence du roy très chrestien Charles IXe du nom ; lesRemontrances au peuple de France ; Réponse de P.

de Ronsard aux injures etcalomnies de je ne sais quels prédicantereaux et ministreaux de Genève (contre Florent Chrétien et Jacques Grévin).En 1572, Ronsard publie quatre chants de la Franciade, poème épique qui devait en avoir vingt-quatre.

Il n'alla pasplus avant.

La mort de Charles IX, pour qui il rimait les aventures de Francus, lui vainquit le courage ; et il lui enaurait fallu beaucoup, en effet, pour écrire encore vingt chants sur le même ton.

On en sait le sujet : Francus, filsd'Hector, vient avec une colonie de Troyens fonder la monarchie française.

Ronsard emploie dans la Franciade nonpas l'alexandrin, qu'il manie si largement dans les Discours, mais le décasyllabe.Enfin, il faut dater de 1574 (bien que quelques morceaux en aient paru plus tôt) les Sonnets pour Hélène, quiforment, dans la dernière édition de Ronsard, le troisième livre des Amours.

Ces sonnets sont adressés à Hélène deSurgères, fille d'honneur de Catherine de Médicis : l'un d'eux figure dans toutes les Anthologies : Quand vous serezbien vieille...Pendant les dix dernières années de sa vie, Ronsard écrivit encore quelques vers; mais il s'occupa surtout de relireet de retoucher sans cesse ses oeuvres précédentes, dont il donna en 1584 une édition in-folio.L'évolution de Ronsard.

— Ce tableau d'ensemble de ses oeuvres nous montre en Ronsard une évolution facile àsuivre.

De 155o à 1553, Ronsard, au sortir de ses études intensives, est un disciple trop fidèle de Pindare et dePétrarque.

— De 1553 à 156o, Ronsard n'imite plus Pindare.

Il s'inspire du lyrisme plus délicat d'Anacréon (dont HenriEstienne publie en 1554 la première édition), d'Horace, de Catulle.

Il conserve son culte pour Pétrarque et engénéral pour les Italiens.

—De 156o à 1574, l'oeuvre de Ronsard est confuse et contradictoire.

Mais il écrit sesadmirables Discours.

Enfin, s'il ne pindarise pas, il homérise : il entreprend la Franciade.

— De 1574 à sa mort (1585),Ronsard redevient un élégiaque, un lyrique plus personnel et plus moderne (Sonnets pour Hélène).Les défauts de Ronsard.

— Ronsard est pédant, en ce sens qu'il étale à tout propos, et de la façon la plus imprévue,et la plus fâcheuse, une implacable érudition.

Sans parler de ses odes pindariques et de la Franciade, les sonnets etles élégies les plus célèbres, les plus populaires (A Hélène, La Forêt de Gastine), renferment des allusionsmythologiques qui nous paraissent au moins inutiles.

Ronsard écrivait pour une élite d'humanistes; il était lui-même. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles